Les bas-fonds du Bugesera (Burundi): de l'inventaire au suivi par télédétection

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2010 - 321 pages
Les épisodes de sévérité climatique, la dégradation des sols de versants et la pression démographique ont amené les paysans du Burundi à conquérir de nouvelles terres encore humides de bas-fonds pour les mettre en culture. La qualité chimique des sols y est bonne et l’eau disponible. Ils représentent une alternative économique intéressante pour les paysans du Burundi qui peuvent y développer une production de sécurité ou de rente (sorgho, maïs, riz, bananes, patate douce, maraîchage). En saison sèche, c’est une zone de pâturage, qui offre aussi d’intéressantes possibilités de maraîchage, d'arboriculture et de cultures de contre-saison. La mise en valeur agricole de ces zones constitue ainsi l'une des réponses possibles à la crise actuelle des systèmes traditionnels de production. Cependant, les bas-fonds, zones temporairement inondées et faisant l'objet d'une exploitation croissante, sont des écosystèmes fragiles et facilement dégradables. Les changements intensifs de l'occupation des terres produisent des impacts négatifs sur l'environnement, notamment sur la dégradation de l'habitat de nombreuses d'espèces et la remise en cause des fonctions écologiques qu'elles assurent. A l'aide du traitement numérique d'images satellitaires multidates, une mise en évidence et un suivi de ces changements ont été réalisés dans la région du Bugesera (province de Kirundo, Burundi) pour la période de 1984 à 2007 (images TM et ETM+ de Landsat). Néanmoins la possibilité d'exploitation d'images à moyenne résolution spatiale est limitée par le morcellement des terres dans cette zone agro-écologique du Bugesera. En conséquence, notre démarche repose sur la comparaison post-classifications qui permet de quantifier les changements et d'en indiquer la nature. Nous avons pu révéler que les surfaces cultivées de bas-fonds s'accroissent au détriment des zones marécageuses et des lacs. Les résultats montrent une augmentation de la superficie des bas-fonds cultivés entre 1984 et 2007 de l'ordre de 8% et une diminution des eaux libres de 0. 3% à l'échelle régionale tandis que ces taux atteignent respectivement 11% et 7. 2% à l'échelle locale (environs du lac Gacamirinda et Rwihinda). En dépit des problèmes de confusion radiométrique, liée notamment à la matrice parcellaire divisée, on constate que les images TM et ETM+, utilisées conjointement avec des données cartographiques, fournissent une information utile sur les changements intervenus aux décideurs. Le recours à des images à plus haute résolution spatiale permettrait d'affiner les résultats.

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