Walt Disney

Couverture
Circé, 1991 - 127 pages
Un rideau de fer pourtant sépare Disney le populiste d'Eisenstein l'intellectuel. Face à l'Américain, symbole du capitalisme et de la culture made in USA, se retrouve le théoricien soviétique du montage et l'apôtre marxiste de la dialectique visuelle. Le camarade Sergueï rencontre l'oncle Walt en 1930. «Ce sont deux vieux amis qui se sont vus" écrit Eisenstein. D'autant que nous nous connaissions par nos films. Eisenstein, «englobe tout, tous âges confondus. Le metteur en scène russe décèle chez Disney une forme «de totémisme». Lutte des classes oblige, il identifie ses films à «une admirable berceuse pour les malheureux et les infortunés, les offensés et les dépossédés. Pour ceux qui sont entravés par les heures de labeur... ceux dont la vie est réglée par le dollar». Les dessins animés de ce «consolateur» apportent à travers la grisaille du labeur des masses «leur flambée de couleurs». Ce constat, Eisenstein le dresse dans ce livre inachevé écrit en 1941 et publié en 1991 aux Éditions Circé à Strasbourg. Pour Eisenstein, «cette fuite dans une peau de bête et cette humanisation des animaux» seraient une réaction engendrée «par l'Amérique et sa logique de standardisation» contre «le machinisme américain».

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