Petite bibliotheque des théatres: Chef d'œuvre de Rotrou. Chef-d'œuvre de Tristan l'Hermite

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Au bureau [de la Petite bibliotheque des théatres], 1789
 

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Fréquemment cités

Page 5 - Cet homme, qui paroit si liant dans le monde, Chez lui quitte le masque; on voit la nuit profonde Succéder sur son front au jour le plus serein, Et tout devient alors l'objet de son chagrin. Je viens de l'éprouver d'une façon piquante. De sa mauvaise humeur vous n'êtes pas exempte.
Page 10 - France, où l'on n'aime que par air, où l'on n'aspire à être aimé que pour avoir la vanité de le dire, où l'amour n'est qu'un simple badinage, qu'une tromperie continuelle, et où celui qui trompe le mieux passe toujours pour le plus habile. Mais ce n'est pas ici de même : nous sommes de meilleure foi ; nous n'aimons uniquement que pour avoir le plaisir...
Page 35 - Un provincial fait des façons, par une politesse mal-entendue , par une ignorance des usages , et faute de connoître la cour et la ville. Complimenteur éternel , il vous assommera de sa civilité maussade; il vous estropiera pour vous témoigner combien il vous estime , et sera aux coups de poing avec vous pour vous obliger à prendre le haut du pavé, ou vous jettera tout au travers d'une porte pour vous faire passer le premier. On nomme cela être poliment brutal, ou brutalement poli. Ainsi...
Page 95 - BARON, au marquis qui s'avance. Ah! Marquis , vous voilà , ma joie est accomplie. C'est ici le moment le plus doux de ma vie.
Page 18 - D'aimer mon mari? LE MARQUIS. * Non , je le desire fort. ÉMILIE. Tout coupable qu'il est , je dois chérir Belfort. LE MARQUIS. Vous ne le devez pas. ÉMILIE. Vous changez de langage ? LE MARQUIS. Je voudrais et ne puis en dire davantage.
Page 36 - Et les airs? LE MARQUIS. Un joli homme se donne des airs.... (redoublez d'attention, je vous prie, car ceci est profond. ) Un joli homme se donne des airs par complaisance pour lui-même, pour apprendre aux autres le cas qu'il fait de sa propre personne, pour les avertir qu'il a du me'rite , qu'il en est tout pénétré , qu'on y fasse attention... Est-il à la promenade?.. ( // se promène en traversant le théâtre. Le lord Houzey passe de l'autre côte
Page 20 - Comtesse à beau dire, elle-même a la sienne. LA COMTESSE. J'aurois une raison, moi? LE BARON. La chose est certaine ; Sous un nom opposé vous respectez ses lois. LA COMTESSE. Quelle est cette raison, qu'à peine je conçois? LE BARON. Celle du premier ordre, à qui la bourgeoisie Donne vulgairement le titre de folie, Qui met sa grande étude à badiner de tout, Et, mere de la joie et source du bon goût, Au milieu du grand monde établit sa puissance, Et de plaire à ses yeux enseigne la science,...
Page 3 - Je sors d'avec Léandre... Ah ! quel homme ennuyeux ! Je n'en puis plus, je sens un mal de tête affreux. Il n'a point déparlé pendant une heure entière. Par bonheur, à la fin, je viens de m'en défaire, Sous le prétexte heureux d'une commission Dont j'ai su le charger.
Page 12 - Qu'un homme comme moi trouve plus d'un parti ; Que de Julie enfin je ne suis pas haï. Julie a du brillant et beaucoup de jeunesse : Ta maîtresse a trente ans et moins de gentillesse ; Mais elle a des vertus, dont je fais plus de cas, Elle est sage, économe, et ne babille pas.
Page 26 - Vous êtes trop heureux , et je vous porte envie. LE MARQUIS. Attendez, mon histoire encor n'est pas finie, Vous ignorez le point critique et capital. Obligé d'entreprendre un voyage fatal , J'ai perdu malgré moi ma maîtresse de vue ; Je ne sais, qui plus est , ce qu'elle est devenue. Nous nous sommes écrits d'abord exactement , Et ses lettres suivoient les miennes prompti'inent ; Mais elle a tout à coup cessé de me répondre.

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