Le Monte-Cristo

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Imprimerie de E. Brière et ce., 1857

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Page 302 - Les clous du Golgotha te soutiennent à peine ; Sous ton divin tombeau le sol s'est dérobé : Ta gloire est morte, ô Christ ! et sur nos croix d'ébène Ton cadavre céleste en poussière est tombé...
Page 302 - Du plus pur de ton sang tu l'avais rajeunie; Jésus, ce que tu fis, qui jamais le fera? Nous, vieillards nés d'hier, qui nous rajeunira? Nous sommes aussi vieux qu'au jour de ta naissance. Nous attendons autant, nous avons plus perdu. Plus livide et plus froid, dans son cercueil immense Pour la seconde fois Lazare est étendu.
Page 303 - Dors-tu content, Voltaire, et ton hideux sourire Voltige-t-il encor sur tes os décharnés? Ton siècle était, dit-on, trop jeune pour te lire; Le nôtre doit te plaire, et tes hommes sont nés.
Page 302 - Regrettez-vous le temps où d'un siècle barbare Naquit un siècle d'or, plus fertile et plus beau ? Où le vieil univers fendit avec Lazare De son front rajeuni la pierre du tombeau...
Page 275 - ... du désespoir. Se railler de la gloire, de la religion, de l'amour, de tout au monde, est une grande consolation pour ceux qui ne savent que faire; ils se moquent par là d'eux-mêmes et se donnent raison tout en se faisant la leçon. Et puis, il est doux de se croire malheureux, lorsqu'on n'est que vide et ennuyé. La débauche, en outre, première conclusion des principes de mort, est une terrible meule de pressoir lorsqu'il s'agit de s'énerver. En sorte que les riches se disaient : II n'ya...
Page 302 - Je ne crois pas, ô Christ !' à ta parole sainte : Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux. D'un siècle sans espoir naît un siècle sans crainte; Les comètes du nôtre ont dépeuplé les cieux.
Page 290 - Il va semant partout et prodiguant sa vie : Désir, crainte, colère, inquiétude, ennui, Tout passe et disparaît, tout est fantôme en lui. Son misérable cœur est fait de telle sorte, Qu'il faut incessamment qu'une ruine en sorte; Que la mort soit son terme, il ne l'ignore pas, Et, marchant à la mort, il meurt à chaque pas.
Page 290 - O poète ! il est dur que la nature humaine, Qui marche à pas comptés vers une fin certaine, Doive encor s'y traîner en portant une croix, Et qu'il faille ici-bas mourir plus d'une fois. Car de quel autre nom peut s'appeler sur terre Cette nécessité de changer de misère, Qui nous fait, jour et nuit, tout prendre et tout quitter, Si bien que notre temps se passe à convoiter ? Ne sont-ce pas des morts, et des morts effroyables* Que tant de changements d'êtres si variables, Qui se disent toujours...
Page 273 - ... des siècles de l'absolutisme; devant eux, l'aurore d'un immense horizon, les premières clartés de l'avenir; et entre ces deux mondes... quelque chose de semblable à l'Océan qui sépare le vieux continent de la jeune Amérique, je ne sais quoi de vague et de flottant, une mer houleuse et pleine de naufrages, traversée de temps en temps par quelque blanche voile lointaine ou par quelque navire soufflant une lourde vapeur; le siècle présent, en un mot, qui sépare le passé de l'avenir,...
Page 306 - Je ne puis ; — malgré moi l'infini me tourmente. Je n'y saurais songer sans crainte et sans espoir ; Et, quoi qu'on en ait dit, ma raison s'épouvante De ne pas le comprendre, et pourtant de le voir. Qu'est-ce donc que ce monde, et qu'y venons-nous faire, Si, pour qu'on vive en paix, il faut voiler les cieux ? Passer comme un troupeau les yeux fixés à terre, Et renier le reste, est-ce donc être heureux ? Non, c'est cesser d'être homme et dégrader son âme.

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