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peuple le trouvait trop petit. Quant au vôtre, l'entrée en est interdite à tous vos sujets, et si quelqu'un est assez hardi que d'y mettre le pied, et d'y tuer ou blesser un de vos cerfs, il est puni aussi sévèrement que s'il avait blessé ou tué un homme. Il n'est donc pas étonnant que le peuple trouve votre parc trop grand. »

Un des disciples de Mencius lui fit un jour une question qui semblait devoir l'embarrasser « Je me suis aperçu, dit-il à son maître, que, dans les différens royaumes où vous vous trouvez, tantôt vous recevez les présens que les rois vous font, et tantôt vous les refusez. Vous n'avez pas voulu accepter deux mille quatre cents taëls d'argent fin (douze mille francs), que le roi de Tsi vous offrait, et vous n'avez fait nulle difficulté d'en recevoir seize cent quatre-vingts qui vous ont été offerts par le roi de Song, et douze cents du roi de Sie. Pourquoi avez-vous refusé les présens de l'un, et avez-vous accepté ceux des autres? - Ce que j'ai fait, répondit Mencius, est conforme aux lumières de la raison et de l'équité. Me trouvant dans le

soin qu'il prenait des pupilles, des veuves, des orphelins et des vieillards. Cela veutil dire que chaque jour il envoyait les alimens nécessaires à chaque famille ! Sans doute, il n'aurait pu y suffire. Voici donc le moyen qu'il prit pour soulager ses peuples, et surtout ceux de ses sujets qui n'étaient pas en état de fournir à leurs besoins, soit par leur faiblesse, soit par leur âge avancé. Il assigna cinq petits arpens de terre à chaque père de famille pour s'y bâtir une maison, et y former des jardins. Il ordonna qu'on y plaçât des mûriers, afin que les femmes pussent nourrir des vers à soie. Par-là, les vieillards avaient des étoffes pour se vêtir et se garantir du froid. Il voulut aussi que chaque maison eût des poules et des cochons. Enfin, il assigna une certaine quantité d'arpens de terre, que les enfans robustes devaient cultiver. Par ce sage réglement, les vieillards purent se nourrir et pourvoir à la subsistance de leur famille.

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Quand Y-Yn, ce fameux ministre de l'empereur Tai-Kia, dit Mencius dans le même chapitre d'où nous avons tiré le trait

précédent, vit que ce prince dégénérait des vertus de son grand-père, il le fit descendre du trône, dont il se rendait indigne, et le renferma dans un palais secret où était le mausolée de son aïeul. Gette action hardie fut généralement approuvée. Tai-Kia, à la vue des cendres de ce héros, dont il était issu, rentra en lui-même, se reprocha vivement le désordre de ses moeurs, détesta ses vices, et s'appliqua sérieusement à l'étude de la sagesse. Dès que son ministre se fut assuré de son changement, il le fit sortir de sa retraite et le rétablit sur le trône. Ce fut un nouveau sujet de joie pour le peuple qui ne donna pas moins d'éloges à la docilité du jeune empereur, qu'à la sagesse et au courage son ministre. >>

de

Mencius, s'entretenant un jour avec un de ses disciples sur le roi de Quei, nommé Hoei-Vang, lui dit que ce prince compatissant pour les bêtes, était cruel envers les hommes. Ce prince, tourmenté du désir d'agrandir ses états, et de s'enrichir en pillant les troupeaux de ses voisins, leur

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livrait de sanglantes guerres, et ses pleuples devenaient les victimes de sa coupable ambition. L'affreux spectacle d'un champ de bataille, rougi du sang et couvert des cadavres de ses soldats, ne faisait aucune impression sur lui. Après avoir vu une partie de son armée taillée en pièces, loin de chercher à en sauver les débris, il les ralliait, les ramenait au combat, et plaçait à leur tête son fils, ses parens et ceux dans lesquels il avait mis sa confiance. Ainsi, il préférait quelques acquisitions à la vie des personnes qui devaient lui être les plus chères.

« Si quelqu'un, cóntinuait Mencius, se présente à un prince, et lui dit : Je suis habile dans l'art de la guerre ; je sais ranger une armée en bataille; si par ce discours il engage ce prince à prendre les armes, et à porter la guerre chez ses voisins, ne doit-on pas le regarder comme un homme altéré de sang, et comme un vrai perturbateur de la tranquillité des nations? Un prince vertueux n'a pas besoin d'armes pour vaincre. Sa vertu et la douceur de

son gouvernement sont plus propres à subjuguer les royaumes, que les plus éclatantes

victoires. »

Le Hiao - King est le cinquième livre classique du second ordre. Il ne contient que des réponses de Confucius à l'un de ses disciples, concernant les devoirs des enfans envers leurs parens, et ne consiste qu'en dix-huit petits articles.

Le Siao-Hio, ou l'école des enfans, est le sixième livre. Il a été composé par un docteur qui vivait vers l'an 1150 de l'ère chrétienne. C'est une compilation de maximes et d'exemples tirés des écrits des sages anciens et modernes. Le but de l'auteur est d'instruire la jeunesse, et de la former aux bonnes mœurs. Son ouvrage est divisé en deux parties, dont il nomme l'une essentielle, et l'autre accidentelle.

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