Théâtre posthume

Couverture
Foulon et Ce [&] Baudouin frères, 1818
 

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page xvii - importans, ou traités avec l'esprit de la servitude, ne sauraient s'appeler des tragédies nationales; et les personnes un peu lettrées n'ignorent pas qu'on avait fait, il ya plus d'un siècle, des tentatives en ce genre. J'ai choisi, pour mon coup d'essai, le sujet, j'ose le dire, le plus tragique de l'histoire moderne, la
Page 16 - c'est ainsi que l'on règne : Rome peut me haïr, pourvu qu'elle me craigne. Sur Agrippine enfin tente les orateurs, Ebranle son crédit auprès des sénateurs. Si la haine jalouse, à tes pieds abaissée, Voit dans les jeux publics ta statue encensée, Mérite que bientôt, rehaussant ton éclat, L'empereur avec lui t'admette au consulat. ACTE IL SCÈNE PREMIÈRE.
Page xvii - Nul autre ne pouvait offrir peut-être une aussi forte peinture de la tyrannie jointe au fanatisme. J'ai tâché de représenter fidèlement le caractère irrésolu, timide et cruel du roi Charles IX , la politique sombre et perfide de Catherine de Médicis, l'orgueil et l'ambition du duc de Guise, ce même orgueil, cette
Page 55 - Nous pouvons aisément, malgré tant d'artifices, Dans ses fausses vertus démasquer tous ses vices. Il récuse le peuple, et commande au sénat : Vous l'avouez enfin, lui seul est tout l'état. Sa vengeance proscrit, sa faveur déshonore ; Plus il est odieux, plus il faut qu'on l'adore ; Et, tremblant devant lui, le pâle genre
Page xvi - tragiques un grand intérêt politique, un grand but moral. La tragédie est plus philosophique et plus instructive que l'histoire, écrivait jadis Aristote. J'avais cru qu'on pouvait rendre notre théâtre plus sévère encore que celui d'Athènes; j'avais cru qu'on pouvait chasser de la tragédie ce fatras d'idées mythologiques et de fables monstrueuses toujours
Page 50 - Moi, seigneur! TIBÈRE. C'est aux rois que ce titre convient. Ah! laissez prononcer aux esclaves d'Asie Les noms avilissans qu'obtient la tyrannie. Je ne commande point-, j'obéis à la loi; Et je suis à l'état ; l'état n'est point à moi.
Page 37 - méprisent tous deux cette foule empressée Dont je puis chaque jour acheter la pensée ; Mais tout prince absolu, s'il ne veut s'affaiblir, Doit punir les talens qu'il ne peut avilir. Consommons toutefois un premier sacrifice. L'intérêt de l'état veut qu'un homme périsse : C'est Pison. Le voici : tiens-toi près de ces lieux, Et, dès qu'il sortira, reparais à mes yeux.
Page 40 - Divulguant sans pudeur, aux yeux de Rome entière. Un ordre faux peut-être, ou mal interprété ; Et du chef de l'état, bravant la majesté : Par vos respects, du moins, méritez la clémence ; Songez que l'empereur est sûr de sa défense : Au sénat qui vous juge on comptera ma voix ; Et tout aveu d'un crime anéantit vos droits.
Page 5 - Hélas! avant ce jour, Cnéius, vous le savez, ignorait leur séjour. Le besoin de revoir et d'embrasser mon père Pouvait seul me conduire au palais de Tibère. Il y renferme un deuil dont la sincérité Trouve chez les Romains peu de crédulité : Pour lui Germanicus fut un objet d'envie •, Et l'on se dit tout haut
Page 26 - Si le fils de Pison peut défendre son père ! La nature et les lois, tout a délibéré : C'est un droit; c'est bien plus, c'est un devoir sacré. Quand j'attaque Pison, Cnéius doit le défendre. Quel tribunal humain pourrait ne pas l'entendre ? Il n'est point accusé. Souvent Germanicus, De ce jeune Romain m'annonça les vertus.

Informations bibliographiques