Mémoires pour servir à l'histoire des moeurs et usages des Français: depuis les plus hautes conditions, jusqu'aux classes inférieures de la société, pendant le règne de Louis XVI, sous le Directoire exécutif, sous Napoléon Bonaparte, et jusqu'à nos jours

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Dauvin, 1827 - 406 pages

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Fréquemment cités

Page 64 - ... comme bien moins glorieux que ceux qu'ils avaient gagnés sur les champs de bataille; ceux de colonels , de généraux de brigade ou de division, de maréchal de l'empire, les flattaient beaucoup plus que ceux de princes, de ducs, de comtes et de barons. Pleins de cette franchise qui s'acquiert dans les camps, ils se faisaient rarement reprocher la morgue hautaine et repoussante dont ceux de l'ordre civil avaient contracté la mauvaise habitude. Aussi se distinguaient -ils beaucoup moins des...
Page 205 - Il avait commencé par nous dire le temps beau ou laid que nous avions vu , le lever et le coucher du soleil et de la lune, et se terminait par l'annonce de la mort d'un très -haut et très -puissant seigneur, ou d'une très-haute et très-puissante dame. Rien sur l'industrie, rien sur le commerce, rien sur les intérêts généraux des citoyens. C'était le bon frère de la Gazette de France. La littérature avait son journal. Il était rédigé par les abbés Royou et de Fontenay, successeurs...
Page 73 - Quatre compagnies avec leurs drapeaux, étaient détachées successivement du régiment, caserne à Paris, pour aller monter la garde auprès du roi, dans la première cour du château de Versailles , et aux maisons royales quand le monarque y séjournait. Ainsi que le régiment des Gardes-Suisses, il ne battait aux champs que pour le Saint- Sacrement, le roi et la reine; il rappelait seulement pour le dauphin et les princes du sang, et à l'armée pour les maréchaux de France. Le colonel du régiment...
Page 102 - ... les plus efficaces qu'ils pussent employer pour animer les troupes, la veille ou au moment d'une bataille. Le général Bonaparte avait le talent de les faire aussi courtes qu'énergiques. Il imitait en cela Henri IV, qui, àlvry, ne prononça que ces belles paroles : « Vous êtes Français, je suis votre roi. Dans la mêlée , jetez les yeux sur ce panache blanc, vous le verrez toujours dans le chemin de l'honneur et de la victoire.
Page 307 - Crillon au logements des diplomates étrangers. 11 n'y avait d'autre chemin que par la grande avenue, ou qu'un passage étroit et malpropre à droite et à gauche du pavillon Perronet. Plusieurs baraques et même des caves mal fermées déshonoraient par leur présence ce petit café. La grande division de gauche offrait d'abord quelques baraques comme celle de droite, et des cafés ou cabarets à bière, fréquentés par des femmes publiques et des hommes qui cherchaient à se soustraire aux regards...
Page 377 - ... troublé, l'enseigne de la guinguette où l'on vend du bon petit vin à dix ou douze sous le litre ou quinze sous la bouteille: du bon veau, de l'excellente gibelotte de lapin, de l'oie, soit en daube, soit rôtie, etc. En entrant dans les grandes guinguettes on est d'abord frappé de la...
Page 80 - ... pour dissoudre la représentation nationale, Bonaparte, devenu premier consul, se créa une garde, composée de soldats qui, après avoir vaincu avec lui en Italie, l'avait suivi en Egypte. Cette garde consulaire, environnée de l'éclat des victoires de son chef, et de celui de ses propres exploits, acquit une grande supériorité sur tous les autres corps de l'armée, par l'élite des sujets qui servirent à la recruter et à l'augmenter. Divisée en cavalerie et infanterie, elle ne présenta...
Page 309 - Ambassadeurs, recurent de nouvelles décorations, et plusieurs restaurai!» y offrirent aux gastronomes des jouissances presque comparables à celles qu'ils trouvaient au Palais-Royal; les jeux s'y multiplièrent, et un corps-de-garde y maintint la police pendant le jour et la sûreté pendant la nuit. Auparavant, comme nous l'avons dit, cette promenade était dédaignée, délaissée; mais, à l'époque dont nous parlons, elle se remplit les dimanches et fêtes , nonseulement des...
Page 115 - Corneille , dit le mi« nistre , à qui ce mot et ce geste rappelèrent « le fameux, moi de Médée. » Sur cela , le financier rougit , tourne le dos , et va raconter à tous les gens de sa connaissance, que M. Necker est un insolent qui lui a dit qu'il parlait comme une corneille. MADEMOISELLE LEDUC, à qui le comte de...
Page 30 - ... entretenus des saints devoirs de l'humanité. Cependant, l'abbé Maury prononça le nom de charité dans la circonstance que voici : il venait de prêcher, devant Louis XVI, un sermon sur l'aumône ; qui lui avait attiré les éloges de toute la cour. Un des aumôniers du roi lui en faisait compliment; mais il ajouta qu'il aurait dû tonner contre ces philosophes , également ennemis du trône et de l'autel, f^'ous oubliez, monsieur l'abbé, reprit l'orateur, que je prêchais sur la charité.

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