Petite bibliotheque des théatres: Chef-d'œuvres de la Drevetiere de l'Isle. Le dieu Mars désarmé

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Au bureau [de la Petite bibliotheque des théatres], 1785
 

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Page 12 - PAR \\'ATTEAU et me venger par là sur tous les hommes, si je puis, de la barbarie avec laquelle mon époux m'a traitée *. Ce n'est pas qu'elle soit ennemie de tout amour ; mais celui qu'on pratique en France n'est pas à sa fantaisie : II y est devenu trop uni, trop sans façon : on ne s'y donne plus le temps d'y mêler des aventures extraordinaires, des incidents merveilleux : on y aime en poste : ce n'est...
Page 61 - MARIO. 11 mérireroir d'êrre roui! de coups lui-même. Si je le renois, dans la colere où je suis... Mais non , pour l'amour de vous , je ne lui ferai rien. VIOLETTE. Quand vous lui donneriez pourranr quelques basronnades, pour me venger des coups qu'il me donne rous les jours, il n'y auroir pas de mal ; mais poinr rrop forr, er seulemenr sur les épaules. MARIO. Il aura de la peine à en échapper ; mais songeons au plus pressé. Je vais à mon rour profirer de l'ignorance d'Arlequin pour le dégoûrer...
Page 20 - Et puis il me vient encore je ne sais combien d'envies. NINA. — Eh bien, tiens, queusi queumi : quand tu me prends la main, je sens itou que ça me fait trémousser le cœur, et pis m'est avis que tout le corps me fourmille, tantia que ça me rend toute je ne sais comment. ARLEQUIN. — Ste maladie-là est bouffonne. NINA. — Oui, elle est drôle, mais je crois que c'est toi qui me l'a donnée; car je ne sens point cela avec les autres ; gnia qu'avec toi que ça me prend. ARLEQUIN. — Mais cara...
Page 19 - Dépêche-toi donc. ARLEQUIN, mettant sa main sur sa poitrine. — Toc toc, toc ; ouais, glia là queuque chose que je n'entends pas. Quand ta main me donne un soufflet ou un coup de poing, je n'en sens rien, ça ne me fait point de mal ; et quand je la baise, ça me donne la fièvre... NINA. — La fièvre ? ARLEQUIN. — Oui, je sens une certaine chaleur, un feu qui se promène dans ma poitrine ; puis j'ai des envies comme une malade : quand je baise ta main droite, j'ai envie de baiser l'autre.
Page 21 - ... à la fin quel jeu il me faudrait. ARLEQUIN Eh bien! quand les petits jeux t'ennuient, tu n'as qu'à dire, je te ferai de petits contes; nous parlerons de choses et d'autres. NINA Tu as beau me parler, queuque fois tout le long de la journée, le soir il me semble que tu ne m'as pas encore tout dit. ARLEQUIN Mais dame! je dis ce que je sais, et comme je n'ai guère d'esprit, je sens que je ne sais pas encore tout. NINA C'est ce qui me semble aussi. Mais toi, quand tu es auprès de moi, es-tu...
Page 68 - Mademoiselle, une chose fâcheuse ? oh ! que ne connaissez-vous l'amour ! vous sauriez qu'il est le plus vif, le plus piquant et le plus délicieux de tous les plaisirs. Eh pourquoi l'est-il ? parce que la nature, qui le sait le plus utile à ses desseins, en a fait de tous les besoins, le plus pressant. LISETTE : Elle a fort bien fait, la nature a de l'esprit.
Page 21 - NINA. — Cela veut dire : à cause que tu n'es pas une fille ; car tiens, pour moi l'amiquié d'une fille n'est que de la piquette, ça ne sent rien ; mais quand je sommes ensemble sur le gazon à jouer à de petits jeux, je suis si contente, si contente... et si nianmoins... ARLEQUIN. — Nianmoins ? NINA. — Nianmoins je deviens parfois mélancolique. Je ne sais à la fin quel jeu il me faudrait. ARLEQUIN. — Eh bien, quand les petits jeux t'ennuyent, tu n'as qu'à dire, je te ferai de petits...
Page 66 - C'esr une colere horrible , une fureur conrre ceux qui veulenr nous enlever ce que nous aimons. NINA. Ah ! je suis jalouse aussi, je le sens bien , depuis que F .uime veur apprendre le mariage à Arlequin. ARLEQUIN. Commenr ! ru es jalouse aussi , roi ? NINA. Oui assurémenr. Ah , ciel ! voilà encore une maladie que je ne connoissions pas. MARIo. Fuyez, mes enfans, avanr que le mal augmenre.
Page 18 - ARLEQUIN : Et toi, qu'est-ce que tu sais de l'honneur ? NINA : Tout ce que j'en sais, c'est qu'il faut que ce soit quelque chose de bien sémillant ; car ma mère me disait que quand elle était fille, son honneur lui faisait plus de peine à garder que ses moutons. Oh, je n'ai pas tant d'esprit que ma mère ! Je le perdrais. ARLEQUIN : Je crois bien, et moi aussi peut-être, c'est pourquoi ne nous embarrassons point de cela. Mais, cara Nina...
Page 20 - Oui, elle est drôle, mais je crois que c'est toi qui me l'a donnée ; car je ne sens point cela avec les autres ; gnia qu'avec toi que ça me prend. ARLEQUIN : Mais cara Nina, je te demande pardon, elle vient de toi ; car quand je touche seulement ton fichu, aussitôt, toc, toc, toc. NINA : Est-il possible ? Eh bien ! malgré ça, je ne laisse pas d'être bien aise quand je te vois. ARLEQUIN : Et moi, j'aime mieux te voir qu'un plat de macarons. NINA : A cause de quoi ? ARLEQUIN : A cause que tu...

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