La littérature nègre

Couverture
A. Colin, 1999 - 300 pages
Au moment où l'Europe découvre le jazz et l'art nègre, des poètes réunis à Paris autour de Léopold Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas se font " voleurs de langue " et inventent la Négritude. Cette prise de conscience de la spécificité des valeurs du monde noir, bientôt relayée par les romanciers et les dramaturges, va se traduire par une floraison d'œuvres littéraires qui entendent à la fois réhabiliter l'image d'une Afrique trop souvent méconnue et dénoncer un système colonial de plus en plus contesté. Il reviendra aux écrivains de la deuxième, puis de la troisième génération de témoigner des désillusions consécutives aux indépendances des années soixante, dans le temps même où ils s'engagent dans une aventure des écritures marquée du sceau de la dissidence. Refusant la fausse alternative entre l'allégeance inconditionnelle aux modèles occidentaux et le fétichisme de la tradition, les écrivains du monde noir - rejoints depuis peu par les " écrivaines " - sont résolus à assumer leur condition d'écrivains à part entière et manifestent désormais la plus grande réticence à l'égard de ceux qui les sommaient, naguère, d'être les accoucheurs de l'Histoire. A une écriture du politique succède donc aujourd'hui une politique de l'écriture, favorisant une véritable explosion de récits ou de dramaturgies baroques et polyphoniques dans lesquels fantaisie, humour et dérision semblent avoir pour vocation d'exorciser les démons d'un continent qui n'a pas fini de nous surprendre.

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