Le nouveau Spectateur, Volume 1,Numéro 1

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Page 183 - ... ceux qui honorent, parce qu'il faudroit un moindre miracle dans un fat pour prendre des fentimens qui demandent de l'eftime , que pour vouloir en infpirer à des cœurs eftimables. Vous ne les quittez plus , vous êtes leur co* pie fidelle , & déjà même leur modèle en bien des chofes.
Page 183 - TOUS infpirent des fentimens ; maiscertainement allez fubjugué pour ne plus. regarder comme un malheur les fantaifies. qu'elles veulent toujours infpirer. Dans vos converfations vous permettez tout à votre efprit , vous plaifantez fur ce qu'il ya de plus confacré par la raifon comme par le préjugé, fans...
Page 184 - Mais dans quel état vous offrez- vous à mes regards-? quelle parure faftueufe, quel amas de pompons, quel air efféminé, quel teint pâle & livide me dérobent mon fils ! Je vous cherche , je cherche tout ce que j'aime , tout ce que j'eftimois , & je recule d'effroi en...
Page 182 - ... votre conduite. Quel tableau & quel prix d'un voyage que je n'ai entrepris que pour vous , que pour augmenter votre fortune ' Vous avez fait de nouveaux amis, qui ne peuvent jamais être de ceux qui honorent , parce qu'il faudroit un moindre miracle dans un fat pour prendre des fentimens qui demandent de l'eftime , que pour en infpirer à des cœurs eftimables.
Page 184 - ... mes jours. O mon fils! avez- vous réfolu de me voir mourir de douleur? vous êtes -vous promis de vous repaître de mes larmes? Kon , ce projet affreux n'eft point...
Page 185 - Plus dangereufes à mefure qu'on a plus à perdre , elles introduifent plus aifément dans un cœur timoré le vice qui marche à leur fuite , parce qu'il en connoît moins le danger , & il y germe plus aifément auffi , parce que c'eft un terrein tout neuf qu'il trouve. Perfnadez-vous...
Page 85 - Que gagnera-t-on quand on ne trouvera plus rien à eftimer? . . . Ne dérangeons point l'ordre de la nature, elle nous a faits pour vivre enfemble,* ne nous examinons pas de fi près les uns les autres;. il vaudroit mieux être bon homme que bon juge. Un Ancien a dit : Penfons mal - des hommes en général; penfons bien de chaque , en particulier.
Page 183 - ... que qui fe permet de tout dire , fe permet bientôt de tout penfer , & fe prépare autant d'ennemis fecrets qu'il ya de principes refpeétables.
Page 36 - Il naît des caufes fecondes, des leçons qu'on nous a faites autrefois, du fyftême de morale univerfellement répnndu, de la crainte du mépris des hommes, & de la crainte, plus forte, de la févérité des loix. Ce n'eft point un remord , ce n'eft pas même un repentir; car, fi c'étoit l'un ou l'autre, il fe.
Page 37 - J'ai commencé par vous dire que la terreur n'eft point le remord; j'ai expofé l'un & l'autre à vos yeux, avec toutes les parties qui les conftituent eflentiellement.

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