Le tournoi poétique de la Wartburg: poème tr. avec des notes et précédé d'une étude historique et littéraire sur la poésie chevaleresque de l'Allemagne au moyen age par L.C.E. Artaud-Haussmann

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Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 17 - Et quand on lit leurs œuvres avec la sympathie qu'entraîne une foi religieuse identique à la leur, avec l'appréciation impartiale d'une société où l'âme dominait à un si haut point la matière, avec une indifférence assez facile à concevoir pour les règles de la versification moderne, on se demande ce qui a donc été inventé de nouveau par les écrivains des siècles plus récents : on cherche ce que la pensée et l'imagination ont gagné en échange des purs trésors qu'elles ont perdus....
Page 1 - Qui pourrait calculer combien la vie s'est appauvrie depuis lors? Qui songe aujourd'hui à l'imagination des pauvres, au cœur des ignorants? Oui, le monde était alors enveloppé par la foi comme d'un voile bienfaisant qui cachait les plaies de la terre, qui devenait transparent pour les splendeurs du ciel. Aujourd'hui, c'est autre chose : tout est à nu sur la terre, tout est voilé dans le ciel. Il fallait, pour vêtir le monde de cette parure consolante, l'union complète et sans réserve des...
Page 17 - Il semble que cet immense mouvement des âmes que représentent saint Dominique, saint François et saint Louis, ne pouvait avoir d'autre expression que ces gigantesques cathédrales qui paraissent vouloir porter jusqu'au ciel, au sommet de leurs tours et de leurs flèches, l'hommage universel de l'amour et de la foi victorieuse des chrétiens. Les vastes basiliques des siècles précédents leur paraissent trop nues, trop lourdes, trop vides, pour les nouvelles émotions de leur piété, pour l'élan...
Page 19 - Et ce chant semble moins une suite de paroles que le bruyant concert de l'enthousiasme guerrier. On s'attache à le former des plus rudes accents, de sons rauques et brisés, en serrant le bouclier contre [la bouche, afin que la voix répercutée s'échappe plus forte et plus retentissante.
Page 17 - Par son apparition, qui ne devient un fait général qu'au treizième siècle , tout est modifié, non pas dans le sens intime et mystérieux des édifices religieux, mais dans leur forme extérieure. Au lieu de s'étendre sur la terre comme de vastes toits destinés à abriter les fidèles, il faut que tout jaillisse et s'élance vers le Très-Haut. La ligne horizontale disparaît peu à peu, tant domine l'idée de l'élévation, la tendance au ciel.
Page 17 - ... gagné en échange des purs trésors qu'elles ont perdus. Car, il faut le savoir, tous les sujets dignes d'un culte littéraire ont été chantés par ces génies méconnus, et glorifiés par eux devant leurs contemporains; Dieu et le ciel, la nature, l'amour, la gloire, la patrie, les grands hommes, rien ne leur a échappé. Il n'est pas un secret de l'âme qu'ils n'aient découvert, pas une mine du sentiment qu'ils n'aient exploitée, pas une fibre du cœur humain qu'ils n'aient remuée, pas...
Page 17 - Il faut à cette vive flamme de la foi le moyen de se transformer en pierre et de se léguer ainsi à la postérité. Il faut aux pontifes et aux architectes quelque combinaison nouvelle qui se prête et s'adapte à toutes les nouvelles richesses de l'esprit catholique : ils la trouvent en suivant ces colonnes qui s'élèvent vis-à-vis l'une de l'autre dans la basilique chrétienne, comme des prières qui, en se rencontrant devant Dieu, s'inclinent et s'embrassent comme des sœurs : dans cet embrassement...
Page 1 - ... et des coutumes saintes des ancêtres, au développement régulier des besoins locaux et des inclinations particulières; enfin, présidant à cette grande organisation féodale qui était fondée tout entière sur le sentiment du devoir comme entraînant le droit à sa suite, et qui donnait à l'obéissance toute la dignité d'une vertu et tout le dévouement d'une affection. Les horreurs commises par...

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