subtils apologistes de la prostitution, la réforme des maisons publiques donnerait aussitôt naissance à une foule de Valmonts, de Lovelaces, qui ne manqueraient pas de déployer, contre le beau sexe, tous leurs moyens de séduction..... » Ainsi, avec ces sophismes, on ne reconnaît aucune vertu à l'homme; on ne veut pas même l'acheminer à en contracter la douce habitude, en éloignant de ses yeux des objets séducteurs ; et dans ces ateliers infernaux de débauche, on provoque même ses écarts, ses déréglemens, sous l'égide des lois et d'une police attentive à ses plai

sirs, qui couvre d'un manteau commode et tutélaire les doubles écueils de la santé et de la sagesse... Mais cependant, si ces repaires du libertinage étaient fermés, ainsi que les maisons qui donnent à jouer, comme je l'ai répété à satiété dans mon Numéro 113 ou les Catastrophes du Jeu, ce militaire, ce négociant, ce célibataire, personnages que je viens de mettre en scène, et qui, l'un et l'autre, ne sont souvent libertins que comme un grand nombre de joueurs, seu-` lement par circonstance, ne succomberaient pas à la tentation, ou beaucoup plus rarement, si l'on

n'avait pris le soin meurtrier d'entourer leurs pas d'écueils, dans tous les quartiers de la capitale !... Si, par exemple, un jeune provincial, imbu de bons principes, a su résister à lui-même, et n'est tombé encore dans aucune des embûches que la Volupté et la Débauche lui tendent à chaque pas dans la souveraine des cités, le Palais-Royal va jouir indubitablement de sa chute. Vous empêchez donc évidemment l'homme de bien de tourner insensiblement ses habitudes et ses goûts vers des loisirs et des sentimens honnêtes : n'en doutez pas, une volupté délicate de

cœur et d'esprit, remplacerait bientôt les désirs grossiers ; les femmes estimables, privées aujourd'hui d'une partie de leurs droits, les reprendraient dans cet heureux abolissement, la population et la félicité publique s'en augmenteraient, et si ce n'est une complète réforme, du moins les modifications que le gouvernement apporterait sur un plan plus sage, tourneraient au profit de la morale publique, à laquelle toutes les spéculations doivent tendre, sous un monarque jaloux de répandre tous les genres de prospérités et de gloire

sur seseuples.

Puis-je douter un moment, d'un autre côté, de me voir appuyé, dans mes assertions, par le beau sexe tout entier ! L'épouse, l'amante, la mère, la sœur, inquiètes sur l'absence, sur le retour tardif d'un mari, d'un amant, d'un fils, d'un frère, ayant trop lieu de craindre qu'une prostituée ait su profiter d'un moment de faiblesse pour ravir à l'hymen, à l'amour, à l'amitié, ses caresses légitimes, n'étayeront-elles pas ma faible voix, de l'éloquence de l'indignation ?...... Comment! s'écrieront-elles, une infâme, douée de quelques avantages extérieurs, prodiguant sa nu