Naufrage de la frégate la Méduse, faisant partie de l'expédition du sénégal, en 1816.Par J.B.H. Savigny et A. Corréard

Couverture
 

Pages sélectionnées

Table des matières


Autres éditions - Tout afficher

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 74 - ... hommes avaient péri pendant la nuit : nous estimons qu'un quart au moins s'est noyé de désespoir : nous n'avions perdu que deux des nôtres, et pas un seul officier. L'abattement le plus profond se peignait sur tous les visages...
Page 66 - Des montagnes d'eau nous couvraient à chaque instant , et venaient se briser avec fureur au milieu de nous ; fort heureusement nous étions vent arrière , et la fureur de la lame était un peu amortie par la rapidité de notre marche ; nous courions alors vers la terre ; les hommes , par la violence de la mer , passaient rapidement de l'arrière à l'avant ; nous fûmes obligés de nous tenir au centre , partie la plus solide du radeau : ceux qui ne purent le gagner périrent presque tous. Sur...
Page 72 - Ses yeux se fermaient malgré lui et il sentait un engourdissement général ; dans cet état , des images assez riantes berçaient son imagination ; il voyait autour de lui une terre couverte de belles plantations , et il se trouvait avec des êtres dont la présence flattait ses sens ; il raisonnait cependant sur son état, et il sentait que le courage seul pouvait l'arracher...
Page 77 - ... n'y touchèrent pas ; presque tous les officiers furent de ce nombre. Voyant que cette affreuse nourriture avait relevé les forces de ceux qui l'avaient employée , on proposa de la faire sécher pour la rendre un peu plus supportable au goût.
Page 50 - A peine cinquante hommes furent-ils sur le radeau , ajoutent les auteurs de la relation , qu'il s'enfonça sous l'eau , au moins de soixantedix centimètres , et que pour faciliter l'embarquement des autres militaires , on fut obligé de jeter à la mer tous les quarts de farine qui , soulevés par la vague , commençaient à flotter et étaient poussés avec violence contre les hommes qui se trouvaient à leur poste. S'ils eussent été fixés , peut-être en aurait-on conservé quelquesxwis ; le...
Page 81 - Il fallut de nouveau prendre les armes ; mais comment reconnaître les coupables? Ils nous furent signalés par nos marins , qui , restés fidèles , s'étaient rangés près de nous : l'un d'eux avait refusé d'entrer dans le complot. Le premier signal du combat fut donné par un Espagnol, qui, placé derrière...
Page 82 - Presque toute la provision de nos poissons était épuisée, nous n'avions plus de vin que pour quatre jours, et il nous restait à peine une douzaine de poissons : dans quatre jours, disions-nous, nous manquerons de tout, et la mort sera inévitable: il y avait sept jours que nous étions abandonnés; nous calculions que dans le cas où les embarcations n'auraient pas échoué à la côte, il leur fallait au moins trois ou quatre...
Page 73 - ... belles campagnes de l'Italie ; un des officiers lui dit gravement : Je me rappelle que nous avons été abandonnés par les embarcations , mais ne craignez rien ; je viens d'écrire au gouverneur, et dans peu d'heures nous serons sauvés* M.
Page 68 - ... l'un d'eux feignit de se reposer sur les petites dromes , qui formaient les côtés du radeau , et , avec un couteau , il en coupait les amarrages ; avertis par un. domestique , nous nous élançons sur lui ; un soldat veut le défendre , menace un officier de son couteau , et , en voulant le frapper , n'atteint que son habit ; l'officier se retourne, terrasse son adversaire , et le précipite à la mer , ainsi que son camarade.
Page 71 - Comme ils jouissaient de toutes leurs forces physiques , et que d'ailleurs ils étaient armés , il fallut de nouveau se mettre en défense. Leur révolte devenait d'autant plus dangereuse , que , dans leur délire , ils étaient entièrement sourds à la voix de la raison. Ils nous attaquèrent ; nous les chargeâmes à notre tour , et bientôt le radeau fut jonché de leurs cadavres.

Informations bibliographiques