Revue de Paris, Volume 78

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Demengeot & Goodman, e.a., 1835
 

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Fréquemment cités

Page 258 - Était-ce là un ennemi, m'écriai-je. Et ce que Dieu a mis de paternel dans les entrailles de tout homme, s'émut et tressaillit en moi; je le serrais contre ma poitrine, lorsque je sentis que j'appuyais sur moi la garde de mon sabre qui traversait son cœur et qui avait tué cet ange endormi. Je voulus pencher ma tête sur sa tête, mais mon sang le couvrit de larges taches; je sentis la blessure de mon front, et je me souvins qu'elle m'avait été faite par son père.
Page 224 - ... Il ment ! Son attitude, sa voix, son geste, ne sont qu'une pantomime d'acteur, une misérable parade de souveraineté, dont il doit savoir la vanité. Il n'est pas possible qu'il croie en lui-même aussi sincèrement ! 25 Il nous défend à tous de lever le voile, mais il se voit nu par dessous.
Page 160 - Dans les batailles, en face des bandits, dans la misère, dans mes vices, dans mes crimes, toujours le signe divin veille sur moi. Là, au milieu de ma poitrine, une croix divine est imprimée en sillons de sang; j'ai vu briller le même signe dans les nuages noirs qui promenaient le tonnerre sur ma tête sans l'atteindre, dans les flots qui me menaçaient sans me dévorer. Je suis mystérieusement prédestiné, Lisardo ; ne vous attaquez pas à moi ! La mort ne voudra pas de moi, vous dis-je. Les...
Page 129 - Vénus de certains peuples ait des mamelles qui lui pendent jusques aux cuisses ; et qu'enfin tous les idolâtres aient représenté leurs dieux avec une figure humaine , et leur aient fait part de toutes leurs inclinations. On a dit- fort bien que si les triangles faisaient un dieu , ils lui donneraient trois côtés. Mon cher Usbek , quand je vois des hommes qui rampent sur un atome , c'est-à-dire la terre, qui n'est qu'un point de l'univers , se proposer directement pour modèles de la Providence...
Page 257 - Russes qui nous envahirent à cette époque, et que l'on traînait à cette terrible école. Ses longs cheveux bouclés tombaient sur sa poitrine, aussi blonds, aussi soyeux que ceux d'une femme, et sa tête s'était penchée comme s'il n'eût fait que s'endormir une seconde fois. Ses lèvres...
Page 258 - L'enfant retomba dans les plis de son manteau dont je l'enveloppai , et sa petite main ornée de grosses bagues laissa échapper une canne de jonc , qui tomba sur ma main , comme s'il me l'eût donnée. Je la pris, je résolus, quels que fussent mes périls à venir , de n'avoir plus d'autre arme, et je n'eus pas l'audace de retirer de sa poitrine mon sabre d'égorgeur.
Page 197 - France qui marchait le mieux ; portant la tête fort élevée, avec une majesté qui faisait reconnaître la souveraine au milieu de toute sa Cour, sans pourtant que cette majesté nuisît en rien à tout ce que son aspect avait de doux et de bienveillant.
Page 198 - Reine dans sa plus grande parure, couverte de diamants; et comme un magnifique soleil l'éclairait, elle me parut vraiment éblouissante. Sa tête élevée sur son beau cou grec, lui donnait en marchant un air si imposant, si majestueux, que l'on croyait voir une déesse au milieu de ses nymphes.
Page 159 - ... mais sachez quel personnage est devant vous. Un homme qui ne craint rien et qui se sent conduit par une main invisible. Ma vie s'est passée dans les prodiges. Répétez au monde ce que je vais vous dire si vous me voyez mourir, et qu'un oubli éternel ne couvre pas ces étranges, ces grands et sublimes miracles. Je ne sais quel fut mon père ; je ne l'ai jamais connu. On m'a dit que j'étais né au pied d'une croix, le ciel pour dais, une pierre pour berceau.
Page 257 - ... c'était la honte d'attaquer des gens couchés. Je les voyais roulés dans leurs manteaux , éclairés par une lanterne sourde , et le cœur me battit violemment. Mais tout à coup, au moment d'agir, je craignis que ce ne fût une faiblesse qui ressemblât à celle des lâches, j'eus peur d'avoir »enti la peur une fois, et, prenant mon sabre caché sous mon bras, j'entrai le premier, brusquement , donnant l'exemple à mes grenadiers.

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