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« Bonsoir, Chourineur. Cet homme avait été ainsi surnommé au bagne. »E. SUE.

Populaire depuis le succès des Mystères de Paris.

CHUTER: Faire une chute. Se dit d'un ouvrage dramatique ou d'un acteur.

« Si elle est bonne enfant, je la soutiendrai à son début au Gymnase... Ah! je puis faire chuter qui je veux. » - BALZAC.

CIPAL: Soldat de l'ex-garde municipale.

« Les danses ont été légèrement échevelées, mais, suivant les auteurs de la Corde sensible:

Le cipal n'a rien à dire

Aux entrechats de la vertu. » — - NAQUET.

CLAQUE: Réunion de claqueurs, d'applaudisseurs à gages.-Oublié par le Dictionnaire de l'Académie, qui admet Claquer et Claqueur.

Figure à claques: Figure qu'on souffletterait volontiers. « Oui, ces figures à claques, nous les caresserons. » - COGNIART, 1831.

CLAQUER

Mourir. Terme figuré. Ce qui claque, dans le sens ordinaire, est hors de service.

« C'est là (à un restaurant de la chaussée du Maine) que j'ai appris, entre autres bizarreries, les dix ou douze manières d'annoncer la mort de quelqu'un : Il a cassé sa pipe, — il a claqué, — il a fui, — il a perdu le goût du pain,—il a avalé sa langue,—il s'est habillé de sapin, — il a glissé, — il a décollé le billard, - il a craché son âme, » etc., etc. DELVAU.

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Ce mot, qui sort fréquemment de la bouche du peuple de Paris, a inspiré à M. Fr. Michel ce commentaire peu compréhensible: « Claquer, mourir.

Terme usité parmi les lorettes parisiennes, qui font ainsi allusion à l'explosion de quelque chose qui crève. Ces dames ont voulu, sans doute, remplacer un plus vilain mot qu'elles prononcent quelquefois cependant, par exemple quand elles veulent dire que le bienfaiteur de l'une d'elles est mort. Que l'on cherche le synonyme de claquer lorsqu'il s'agit d'un fouet, et l'on aura ce mot, que pour rien au monde je ne voudrais écrire. » -FR. MICHEL.

Claquer Dissiper, manger immodérément.

On

dit d'un homme vorace ou ruiné par sa faute: Il a tout claqué.. On saisit encore mieux cette dernière acception en sachant que claquer est aussi pris pour manger très-vite.

CLARINETTE: Fusil de munition.

« Quant au fantassin, il est obligé de porter un fusil de quatorze livres, aimable clarinette de cinq pieds. >> - VIDAL, 1833.

« Tout à l'heure les feux de deux rangs déchireront la toile, et nous verrons si vos clarinettes ont de la voix. » — RICARD.

CLICHÉ Invariable. Synon. exact de Stéréotypé, employé aussi fréquemment au figuré, et emprunté comme lui à certains procédés d'impression.

« Tel est le discours cliché que le vénérable baron Taylor a en réserve pour toutes les circonstances. »— Figaro.

CLOPORTE: Portier. — C'est un assez misérable jeu de mots clôt-portes.

« Qu'a dit le vil cloporte?

C'est huit sous. »

Le cloporte a dit:

CHAMPFLEURY.

« Je connais le truc pour apprivoiser les cloportes les plus farouches. >>

ΜΟΝΤΕΡΙΝ.

CLOU: Mont-de-piété.- Synon. : Tante, plan, mont. — « Il avait mis le linge en gage; on ne disait pas encore au clou. » LUCHET.

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M. Francisque Michel explique ainsi l'origine de ce mot: «Allusion au mont-de-piété, où les habits engagés sont, du moins à ce que croit le peuple, accrochés à des clous comme chez leurs propriétaires. » — FR. MICHEL.

Mais le peuple sait très-bien à quoi s'en tenir, car on lui rend ses habits tout pliés dans le linge qu'il est obligé de fournir pour les envelopper. Nous croyons plutôt qu'on s'est servi figurément du terme mettre au clou, qui a toujours signifié Reléguer en lieu sûr une chose dont on compte ne pas avoir besoin pendant quelque temps.

De clou sont venus naturellement accrocher, clouer, déclouer et surclouer. (Engager, dégager et renouveler au mont-de-piété.) « Jeune insensé, oubliestu que nous avons passé le 20 du mois, et qu'à cette époque les habits de ces messieurs sont cloués et surcloués. » MURGER.

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Coller au clou: Mettre à la salle de police, en prison. « Sans ça, je vous colle au clou pour vingt-quatre heures. >> NORIAC.

« Comme de juste, on ne vient pas se mettre au clou soi-même. >> E. SUE.

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CLOUS DE GIROFLE: Dents gâtées, dont les chicots noirâtres présentent avec les épices sus-nommés une fâcheuse ressemblance.

<< Mme Cramoisi demanda un jour à Santeuil com

bien ils étaient de moines à Saint-Victor. - « Autant que vous avez de clous de girofle dans la bouche, dit Santeuil qui n'était pas de bonne humeur, voulant parler de ses dents qu'elle avait noires et gâtées. » SANTOLIANA, 1764.

COCARDE: Tête.

En prenant la partie pour tout, on a dit taper sur la cocarde ou sur le pompon, pour frapper sur la tête de quelqu'un. On parle aussi d'un homme dont le vin a troublé le cerveau: la boisson

lui a tapé sur la cocarde.

COCARDE (Avoir sa): Être gris, avoir le visage empourpré par la boisson.

J'y voyais en dedans, Todore ne parlait pas. Robert nous dit: Vous avez votre cocarde. » MONSELET. Syn. Avoir son plumet. (V. Paf.)

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COCARDIER: Homme amoureux de son métier, fanatique du service militaire, zélé jusqu'à l'exagération de ses devoirs. Cette dénomination spéciale à l'armée, et d'ailleurs fort honorable, se sent plus qu'elle ne s'explique. Le cocardier croit avoir toujours sa cocarde au chapeau, c'est-à-dire être de service.

COCHONNERIE: Salauderie, aliment dégoûtant, préparé par des gens malpropres, cochons. -« Vous ne mangerez pas de ça, c'est de la cochonnerie. »— -CHENU.-Dire des cochonneries. · (V. Horreurs.)— Cochon désigne aussi à Paris un homme libertin, mais non malpropre.

-

Coco Cheval. « Ce grossier animal qu'on nomme vulgairement coco. »

AUBRYET.

Coco (Se passer par le): Manger. « On sait qu'on appelle noix parmi le peuple cette nodosité protubérante qui se trouve sur la partie antérieure du cou:

de là le mot de coco, par lequel on désigne chez nous

une espèce de noix des tropiques. >>

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FR. MICHEL. (Il n'est pas besoin de dire que nous laissons à M. Fr. Michel toute la responsabilité de cette interprétation.)

COCODES: Jeune homme ridicule.

«Ohé! ce cocodès a-t-il l'air daim ! » NEUVILLE.

COCOTTE: Femme galante.

LÉON DE

Ce terme, déjà connu

en 1808, répond exactement à un mot tombé en désuétude. Nos pères disaient une poulette. Or, poulette et cocotte ne font qu'un, car on appelle aussi les poules cocottes.

<< Il m'a conduit au Moulin-Rouge avec des cocottes qui nous ont plantés là. »— MONSELET.

<< La Cocotte est la femme avec laquelle on cause, on rit, on soupe, on boit et l'on aime. » NEUVILLE.

LÉON DE

CŒUR sur le carreau (Jeter du): Le Dictionnaire comique de Leroux définit déjà cette expression : « On dit d'un homme qui a vomi qu'il a jeté du cœur sur le carreau. » Le jeu de mots est facile à saisir.

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COFFRE Estomac, poitrine.

« Coffre, pour dire le ventre. >>

DHAUTEL, 1808.

« Je suis dans les patraques, mais le coffre est bon.» COGNIARD, 1831.

COFFRER: Emprisonner. - Employé en 1808. « Le seul moyen de me débarrasser de lui, c'est de le mener à l'émeute et de le faire coffrer. >> C. DE BERNARD. « J'ai toujours été coffré la veille du combat. »> CHENU.

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COGNARD: Gendarme.

En argot, on dit cogne*

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