Dictionnaire des métaphores de Victor Hugo

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Librairie française, 1888 - 326 pages
 

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Page 309 - Rois ! regardez en bas ! — -Ah ! le peuple ! — Océan !— Onde sans cesse émue ! Où l'on ne jette rien sans que tout ne remue ! Vague qui broie un trône et qui berce un tombeau ! Miroir où rarement un roi se voit en beau ! Ah ! si l'on regardait parfois dans ce flot sombre, On y verrait au fond des empires sans nombre, Grands vaisseaux naufragés, que son flux et reflux Roule, et qui le gênaient, et qu'il ne connaît plus...
Page 252 - O géant ! se peut-il que tu dormes ? — On vend ton sceptre au poids ! un tas de nains difformes Se taillent des pourpoints dans ton manteau de roi ; Et l'aigle impérial, qui, jadis, sous ta loi. Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme, Cuit, pauvre oiseau plumé, dans leur marmite infâme ! Les conseillers se taisent consternés.
Page 139 - C'est que l'amour, la tombe, et la gloire, et la vie, L'onde qui fuit, par l'onde incessamment suivie, Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal, Fait reluire et vibrer mon âme de cristal. Mon âme aux...
Page 279 - Et puis, je ne sais pourquoi on a l'esprit plein d'images de serpents; c'est à croire que des couleuvres vous rampent dans le cerveau; la ronce siffle au bord du talus comme une poignée d'aspics; le fouet du postillon est une vipère volante qui suit la voiture et cherche à vous mordre à travers la vitre; au loin, dans la brume, la ligne des collines ondule comme le ventre d'un boa qui digère, et prend dans les grossissements du sommeil la figure d'un dragon prodigieux qui entourerait l'horizon.
Page 236 - Rampent, noirs prisonniers, dans la nuit, noir caveau. La porte, affreuse et faite avec de l'ombre, est lourde ; Par moments, on entend, dans la profondeur sourde, Les efforts que les monts, les flots, les ouragans, Les volcans, les forêts, les animaux brigands, Et tous les monstres font pour soulever le pêne; Et sur cet amas d'ombre, et de crime, et de peine, Ce grand ciel formidable est le scellé de Dieu.
Page 15 - Ces nuages de plomb, d'or, de cuivre, de fer, Où l'ouragan, la trombe, et la foudre, et l'enfer, Dorment avec de sourds murmures, C'est Dieu qui les suspend en foule aux cieux profonds, Comme un guerrier qui pend aux poutres des plafonds Ses retentissantes armures. Tout s'en va! Le soleil, d'en haut précipité...
Page 214 - Non, l'avenir n'est à personne! Sire, l'avenir est à Dieu ! A chaque fois que l'heure sonne, Tout ici-bas nous dit adieu. L'avenir! l'avenir! mystère! Toutes les choses de la terre, Gloire, fortune militaire, Couronne éclatante des rois, Victoire aux ailes embrasées, Ambitions réalisées, Ne sont jamais sur nous posées Que comme l'oiseau sur nos toits...
Page 127 - La brume redoutable emplit au loin les airs. Ainsi qu'au crépuscule on voit, le long des mers, Le pêcheur, vague comme un rêve, Traînant, dernier effort d'un long jour de sueurs, Sa nasse où les poissons font de pâles lueurs, Aller et venir sur la grève, La Nuit tire du fond des gouffres inconnus Son filet où luit Mars, où rayonne Vénus, Et, pendant que les heures sonnent, Ce filet grandit, monte, emplit le ciel des soirs, Et dans ses mailles d'ombre et dans ses réseaux noirs Les constellations...
Page 237 - Qui sait combien de jours sa faim a combattu .' Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu, Qui de nous n'a pas vu de ces femmes brisées S'y cramponner longtemps de leurs mains épuisées Comme au bout d'une branche on voit étinceler Une goutte de pluie où le ciel vient briller, Qu'on secoue avec l'arbre et qui tremble et qui lutte, Perle avant de tomber et fange après sa chute ! La faute en est à nous; à toi, riche!
Page 151 - Le front de l'empereur brisait le masque étroit. Alors dans Besançon, vieille ville espagnole, Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole, Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix...

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