Les confessions, Volume 1

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Tauchnitz, 1845 - 763 pages
 

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Page 1 - Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature, et cet homme, ce sera moi.
Page 188 - Il me fit entendre qu'il cachait son vin à cause des aides, qu'il cachait son pain à cause de la taille , et qu'il serait un homme perdu si l'on pouvait se douter qu'il ne mourût pas de faim.
Page 1 - Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon; et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent , ce n'a jamais été que pour remplir nu vide occasionné par mon défaut de mémoire.
Page 260 - Encore si tout cela consistait en faits, en actions, en paroles, je pourrais le décrire et le rendre en quelque façon ; mais comment dire ce qui n'était ni dit, ni fait, ni pensé même, mais goûté, mais senti, sans queje puisse énoncer d'autre objet de mon bonheur que ce sentiment même...
Page 194 - Je m'en aperçus enfin. Je me couchai voluptueusement sur la tablette d'une espèce de niche ou de fausse porte, enfoncée dans un mur de terrasse; le ciel de mon lit était formé par les têtes des arbres; un rossignol était précisément au-dessus de moi ; je m'endormis à son chant; mon sommeil fut doux ; mon réveil le fut davantage. Il était grand jour; mes yeux, en s'ouvrant, virent l'eau, la verdure, un paysage admirable.
Page 2 - ... j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même. Etre éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables; qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères. Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur aux pieds de ton trône avec la même sincérité; et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose: « Je fus meilleur que cet homme-là.
Page 129 - Cette lenteur de penser jointe à cette vivacité de sentir, je ne l'ai pas seulement dans la conversation, je l'ai même seul et quand je travaille. Mes idées s'arrangent dans ma tête avec la plus incroyable difficulté : elles y circulent sourdement, elles y fermentent jusqu'à m'émouvoir, m'échauffer, me donner des palpitations; et, au milieu de toute cette émotion, je ne vois rien nettement, je ne saurais écrire un seul mot; il faut que j'attende.
Page 194 - ... rossignol était précisément audessus de moi : je m'endormis à son chant; mon sommeil fut doux, mon réveil le fut davantage. Il était grand jour; mes yeux, en s'ouvrant, virent l'eau, la verdure, un paysage admirable. Je me levai, me secouai : la faim me prit; je m'acheminai gaiement vers la ville, résolu de mettre à un bon déjeuner deux pièces de six blancs qui me restaient encore.
Page 260 - Mon imagination , qui dans ma jeunesse allait toujours en avant, et maintenant rétrograde , compensé par ces doux souvenirs l'espoir que j'ai pour jamais perdu. Je ne vois plus rien dans l'avenir qui me tente; les seuls retours du passé peuvent me flatter ; et ces retours , si vifs et si vrais dans l'époque dont je parle, me font souvent vivre heureux, malgré mes malheurs.
Page 188 - ... ouvrit une petite trappe à côté de sa cuisine, descendit, et revint un moment après avec un bon pain bis de pur froment, un jambon très appétissant, quoique entamé, et une bouteille de vin dont l'aspect me réjouit le cœur plus que tout le reste. On joignit à cela une omelette assez épaisse, et je fis un dîner tel qu'autre qu'un piéton n'en connut jamais.

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