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de Vendôme conferoient tous ces Benefices, & fur leurs provifions le Chapitre recevoit ceux qu'ils avoient pourvûs fans aucune inftitution eccléfiaftique. Le Chapitre ne nomme que les quatre Vicaires, & le Maître des enfans de Choeur, qui eft fondé

L'Abbaye de la Trinité de Vendôme eft de l'Or dre de faint Benoît, fondée par Geofroi Martel Comte d'Anjou, & Agnès de Bourgogne fa femme. Elle fut commencée en 1032. & dédiée en, 1040. Ce Geofroi Martel étoit Comte.du Vendômois par ufurpation fur Foulque l'Oyfon fon neveu, à qui il le reftitua dans la fuite à la réferve de l'Abbaye de la Trinité de Vendôme qu'il retint pour lui, & pour fes fucceffeurs Comtes d'Anjou; & c'eft pour cette raison que les Ducs d'Anjou ont prétendu le droit de confirmer les Abbez de Vendôme. Geofroi Martel enrichit cette Abbaye de la précieufe larme que Jefus Chrift répandit fur Lazare, & que ce Comte avoit apportée d'Outremer dans un petit vafe, qui n'avoit ni foudure, ni ouverture. Le Pape Urbain II. foumit cette Abbaye immédiatement au faint Siege, & Alexandre II. voulut que fes Abbez fuffent Cardinaux nez du titre de fainte Prifce fur le Mont Aventin. Cette conceffion eft contenue dans une Lettre que ce Pape écrivit à Oderic Abbé de la Trinité, l'an 1062. Du tems du Concile de Conftance, l'Abbé de Vendôme étoit encore revêtu de la Dignité de Cardinal*; mais fes fucceffeurs n'ont fû garder ni la Lettre de fainte Prifce, ni la place dans le facré Collége. L'Abbaye de la Trinité vaut environ dix mille livres de revenu.

La Manfe Abbatiale des Abbayes de S. Laumer de Blois, de Pont Levoy, & de Bourg - Moyen de Blois ont été unies à l'Evêché de Blais.

Saint Laumer de Blois eft auffi de l'Ordre de S. Benoît. Dès l'an 860. il y avoit dans l'Eglife de S. Calais

* Sirmond dans fes Notes fur Geofroy Abbé de Vendôme.

Calais du Château, des Religieux de faint Benoît, qui y reçurent les Reliques de S. Laumer, que ceux de Corbion, appellé aujourd'hui Moutier-Saint-Laumer au Perche, y apporterent pour les dérober à l'irréligion des Normans Danois. L'an 924. Thi-baud Comte de Blois & de Chartres, furnommé le Tricheur, voyant que les Religieux étoient logez fort à l'étroit, fupplia Raoul Roi de France de leur accorder l'Eglife de S. Lubin, fituée au - deffous de fon Château. Le Roi lui accorda fa demande, & on croit même qu'il contribua aux frais du bâtiment de leur Eglife. Les Reliques de S. Laumer furent caule qu'on donna fon nom à ce Monaftere qui fut pillé par les Calviniftes en 1568. Guillaume Fouquet Evêque d'Angers, & le Cardinal de Sourdis, qui en ont été fucceffivement Abbez, ont beaucoup contribué à le rétablir. Le dernier y introduifit en 1624. la réforme de la Congrégation de faint Maur. J'ai déja averti que la Manfe Abbatiale de faint Laumer avoit été unie à l'Evêché de Blois.

Pont-Levoy eft du même Ordre, fituée entre Amboife, Chaumont, & Saint Aignan, à fix lieuës de Blois. Elle fut fondée l'an 1035. fous le nom de Sainte-Marie, par Geldoin Seigneur de Chaumont, de Montrichard, & de Pont Levoy, pour des Religieux Benedictins que ce Seigneur fit venir de SaintFlorent de Saumur. Les Lettres de fondation furent confirmées l'an 1075. par le Roi Philippe I. Geoffroy fils de Gelduin y fit de nouvelles charitez, & plufieurs Seigneurs & Dames de la Maifon d'Amboife qui y font enterrez fuivirent fon exemple. Ce Monaftere fut pillé & renverfé pendant la guerre civile de l'an 1562. & l'an 1631. la réforme de la Congrégation de S Maur y fut introduite. La Manfe Abbatiale de Pont- Levoy a été unie à l'Evêché de Blois lors de fon érection.

Bourg-Moyen de Blois eft une Abbaye de l'Ordre de S. Auguftin, qui a pris le nom qu'elle porte, de ce qu'au tems de fa fondation la Ville de Blois

ne confiftoit qu'en trois petits quartiers appellez Bourgs, & que cette Abbaye étoit fituée dans celui qui étoit au milieu, entre le Bourg Saint-Jean & le Bourg du Foix. On ne trouve plus le titre primordial de cette Abbaye; mais on fait qu'elle eft fort ancienne, & qu'Eudes Comte de Blois, fecond du nom & Berthe fa femme lui firent une donation l'an 994. Les Chanoines réguliers de l'Ordre de faint Auguftin y furent introduits en la place des feculiers dès le tems du Pape Calixte II. & réformez l'an 1210. par Manaffès Evêque d'Orleans, troifième du nom. La réforme de la Congrégation de France y fut établie en 1647. La Manfe Abbatiale de BourgMoyen a été unie à l'Evêché de Blois.

La Guiche est une Abbaye de filles de l'Ordre de fainte Claire, qui fut fondée l'an 1272. par Jean de Châtillon Comte de Blois, & Alix de Bretagne fa femme. On dit que ce fut la découverte d'une image de la Vierge, précedée de quelques apparitions, qui détermina Jean de Châtillon à fonder cette Abbaye.

Avant que de finir cet Article, je dois remarquer qu'il y a trente-neuf Paroiffes de ce Gouvernement, qui font du Diocese du Mans, & cent vingt-fept qui font dans le Diocefe de Sens. Des trente-neuf qui font du Diocese du Mans, il y en a trente-fix dans le Vendômois. Quant à celles du Diocese de Sens, il y en a quarante dans l'Election de Pluviers, & les quatre-vingt-fept autres font dans l'Election de Montargis, qui eft toute entiere du Diocefe de Sens.

Finiffons l'Article du Gouvernement Eccléfiaftique en remarquant que par une conceffion particuliere de Louis le Grand, Monfeigneur le Duc d'Orleans confere de plein droit tous les Benefices dépendans des Patronages de fes Duchez & Seigneuries, & préfente à toutes les Abbayes & à tous les Benefices confiftoriaux, à la réferve des Evêchez.

§. I.

II.

ARTICLE

Le Gouvernement Civil de l'Orleanois.

Out le Gouvernement d'Orleanois eft du To reffort du Parlement de Paris. On y remarque quatre grands Bailliages avec Sieges Préfidiaux, & trois Bailliages moins confidérables. Les Bailliages & Sieges Préfidiaux font à Orleans, à Chartres, à Blois, & à Montargis. Les trois premiers font de l'ancien établiffement des Préfidiaux fous le Roi Henri II. mais la création de celui de Montargis n'eft que de l'an 1635. fous Louis XIII. Les trois petits Bailliages font à Gien, à Dourdan; & à Vendôme. Tous ces Baillis font d'épée, & leurs Charges périffent par mort, excepté celui de Vendôme qui eft de robe, & dont la Charge eft héreditaire. Leurs fonctions font de commander le Ban & l'Arriereban, d'être à la tête de la Compagnie des Officiers du Siege, quoiqu'ils n'y ayent point de voix, & de jouir de toutes les autres attributions ordinaires aux Prévôts, Baillis, & Senechaux. Les appointemens de celui d'Orleans, font de trois cens foixante-cinq livres; de celui de Chartres, de cent cinquante; de celui de Blois, de mille cent cinquante livres; de celui de Montargis, de deux cens trente livres; de celui de Gien, de cent quatre-vingtdix-neuf livres fept fols; & celui de Dourdan, de fix livres fix fols. Les appointemens des Baillis d'Orleans, de Chartres, de Montargis, & de Dourdan, font payez par les Receveurs du Domaine de Monfeigneur le Duc d'Orleans. A Blois le Receveur du Domaine en paye neuf cens quatre-vingt-cinq livres, & celui des Bois cent foixante-cinq pour le chaufage. A Gien le payement eft affigné fur le Domaine, & a été mis au nombre des Charges locales, lors de l'échange fait avec feu M. le Chancelier Seguier.

Le Bailliage d'Orleans s'étend auffi loin que le Duché, & eft compofé de neuf Châtellenies Royales, qui forment ensemble le Corps du Bailliage divifé en neuf Sieges particuliers, dans chacun defquels un Lieutenant du Bailli connoît en premiere inftance des caufes des Nobles, des Privilegiez de fon diftrict, & des appellations des Juftices fubalternes de fon reffort. Ces neuf Châtellenies ou Sieges, font Orleans, Beaugenci, Yenville, Yevre le Châtel, Neuwille, Vitry, Boifcommun, Lorris, & ChâteauRegnard. Les Lieutenans que le Bailli d'Orleans a dans chaque Siege particulier, font indépendans les uns des autres; mais celui d'Orleans a droit de tenir les affifes dans tous les Sieges de ces Châtellenies, & comme Officier principal de tout le Bailliage, eft qualifié Lieutenant general, & les autres fe qualifient Lieutenans particuliers. Les appellations des neuf Châtellenies font également portées au Parlement, hors les cas Préfidiaux, dans lefquels celles des Châtellenies d'Orleans, de Beaugenci ville, de Neuville, d'Yevre le Châtel, de Vitry, & de Boifcommun, font portées au Préfidial d'Orleans; & celles de Lorris & de Château-Regnard, à celui de Montargis. La Châtellenie Royale de Châteauneuf faifoit autrefois la dixième, mais M. de Châteauneuf Secretaire d'Etat, ayant obtenu du Roi avec le confentement de Monfieur, Duc d'Orleans, l'union de la Juftice Royale de Châteauneuf au domaine de cette Châtellenie qui lui appartenoit, cette Juftice eft devenue Seigneuriale, & reffortit au Bailliage d'Orleans. Le Bailliage d'Orleans, qu'on appelle Châtelet du lieu où il tient fes féances, a comme celui de Paris, le privilege du fceau, qui eft attributif de Jurifdiction.

d'Yen

Le Bailliage de Chartres eft auffi fort étendu; car outre les quatre Mairies de la Ville, il renferme encore la Prévôté Royale de Bonneval, & plus de cent cinquante Juftices Seigneuriales, dont plufieurs ont le titre de Châtellenies, comme Illiers, Courville,

Mellay,

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