Bibliotheque universelle des Romans, ouvrage periodique: dans lequel on donne l'analyse raisonnée des Romans anciens & modernes, François, ou traduits dans notre langue; avec des anecdotes & des notices historiques & critiques concernant les auteurs, ou leurs ouvrages; ainsi que les moeurs, les usages du temps, les circonstances particulières & relatives, & les personnages connus, déguises ou, emblêmatiques, Volume 34

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Lacombe, 1779
 

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Page 101 - Où est l'homme ici-bas, s'il n'est bien misérable Et lourd d'entendement, qui ne veuille être hors De l'humaine prison de ce terrestre corps ? Ainsi qu'un prisonnier qui jour et nuit endure Les manicles aux mains, aux pieds la chaîne dure, Se doit bien réjouir à l'heure qu'il se voit Délivré de prison ; ainsi l'homme se doit Réjouir grandement, quand la Mort lui délie Le lien qui serrait sa misérable vie, Pour vivre en liberté ; car on ne saurait voir Rien de né qui ne soit par naturel...
Page 81 - Puis il finiflbit par dire : Sans doute elle attend que tout foit endormi. Oh ! cette fille - là eft la prudence même. Il prononçoit à peine ce court panégyrique, que Tibère, Lambert & autres amis arrivent tous vêtus de blanc. Quatre d'entr'eux avoient les mains armées d'un martinet de cuir , & deux porroienc des torches allumées.
Page 78 - Les deux amis , auffi prefles que lui d'en venir au dénouement , le prièrent-, toujours au nom de Zéphirine , d'attendre la femaine d'après , parce que Tibère devoit faire un voyage à Florence. Il feroit difficile d'exprimer le raviffement du Pédagogue. La tête lui tournoit, quand il fongeoit à la récompenfe promife à fon amour. En attendant , il...
Page 79 - ... à l'appartement de Zéphirine, Du moment où Claude reçut la lettre Jufqu'à l'heure du rendez -vous, il employa tout fon tems à lire & relire , à baifer & rebaifer la lettre , & à l'arrofer de larmes de joie.
Page 77 - Attribuezle à la contrainte , & non à l'indifférence. Claude plus content & beaucoup plus fat , écrivit une feconde lettre qui lui valut une réponfe plus tendre & plus amoureufe. Enfin le Pédagogue...
Page 76 - Je veux, avant la fin du jour , que mes gens le faflent mourir fous le bâton. Quelle folie, dit Lambert ! fi tu m'en crois, tu prendras un autre parti. Veux-tu t'expofer à t'expatrier , à perdre ta fortune ? Tu n'auras tué qu'un gredin, & l'on te fera payer un honnête homme : crois-moi, mon cher Tibère, ce coquin-là ne vaut pas l'argent qu'il t'en eoûteroit pour le foire roues de coups.
Page 79 - Tibère, l'ayant doucement introduit, lui dit : Monfieur , Zéphirine eft encore à fe chauffer avec fa mère; ayez la bonté de l'attendre dans cette chambre où elle ne tardera pas à venir. Claude , qui ne fe poflédoit plus , répondit toujours oui, fans entendre ce qu'on lui difoit.
Page 75 - Claude , fans nahTance, fans efprit , fort laid, fort pauvre, fe croyoit un cavalier parfait , quoique rien ne fût plus grotefque que fa perfonne ; il fut aflez hardi pour prendre de l'amour , & aflez fot pour fe flatter d'en infpirer. Son choix étoit encore plus fou...
Page 80 - Comme il fe difpofoit à répondre , il vit que la porte étoit déja fermée. Refté feul, il fe déshabille, & fe met au lit. Comme la nuit étoit déjà avancée , Tibère , qui étoit rentré chez lui furtive*ment-., avertit plufieurs amis qu'il avoir.
Page 78 - Se il ne trouvoit rien de comparable à Zéph-irine. Son délire augmenta de jour en jour. Il étoit déjà fou ; il fut bientôt Poete.

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