Nouvelle revue germanique

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Levrault, 1834
 

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Page 76 - Le peu que je connaissais de leurs chants populaires, de leurs sagas , de leur vieille mythologie , me faisait désirer d'en apprendre davantage. Je savais qu'il y avait là un monde nouveau pour la science et pour l'imagination, et c'est ce monde que j'allais chercher. « Berlin a le désert à ses portes. On s'étonne de rencontrer au milieu des sables et des sapins cette ville régulière et monumentale ; on sent qu'une pensée despotique et militaire a planté là une capitale comme un camp.
Page 78 - Tout cela donne l'idée d'une certaine bienveillance naturelle et d'une sorte d'imagination douce, commune dans les classes inférieures en Allemagne. Ces bonnes gens semblent tout honteux des tristes lieux qu'ils habitent ; on dirait qu'ils s'efforcent de les orner un peu, comme pour s'excuser auprès des étrangers de les recevoir dans un si vilain pays. «J'avais pour compagnon de voyage, de Berlin à la mer, un capitaine prussien, dont le sentiment dominant était un enthousiasme sans bornes...
Page 77 - Zélande, qu'on découvre tout à coup au milieu des arbres , et dont les contours vagues s'étendent comme au hasard sur un sol plat ; là se déploient de vastes espaces 'd'eau qui se confondent avec de vastes espaces de verdure , et sur lesquels semblent flotter des forêts; véritables lagunes du Nord, dont le caractère est si rêveur et si doux , et qui sont aux autres pays ce que certains jours tranquilles et tristes de l'automne sont aux autres jours de l'année. On ne trouve rien de pareil...
Page 76 - On s'étonne de rencontrer au milieu des sables et des sapins cette ville régulière et monumentale ; on sent qu'une pensée despotique et militaire a planté là une capitale comme un camp. Avant Berlin commence réellement la nature du Nord. On entre sans transition dans cette zone de végétation qui couvre la Scandinavie et la Russie. Un jour, près de Halle, je m'étais endormi dans un pays qui ressemblait assez à la Brie; je m'éveillai au milieu d'un bois de sapins. Des sapins sur des montagnes,...
Page 77 - ... bois de sapins et de bouleaux gigantesques ; puis, par moment, on rencontre dans ce désert des champs de blé comme ceux de la Beauce, ou des prés comme ceux de la Normandie. Les rivières n'ont point de bords escarpés, point de lit véritable ; elles glissent indolemment sur le sable presque au niveau du sol ; nulle colline n'indique leur approche; on les côtoie longtemps sans les apercevoir ; tout à coup on voit un mât s'élever au milieu des sapins, une voile blanchir à travers le feuillage....
Page 76 - J'étais curieux de voir cette grande et mélancolique nature du Nord, de contempler, au sein de leurs déserts, ces Germains restés purs que reconnaîtrait presque Tacite. Le peu que je connaissais de leurs chants populaires, de leurs sagas, de leur vieille mythologie, me faisait désirer d'en apprendre davantage. Je savais qu'il y avait là un monde nouveau pour la science et pour l'imagination, et c'est ce monde que j'allais chercher. Berlin a le désert à ses portes. On s'étonne de rencontrer...
Page 76 - ... plaine , dans une plaine de sable, c'était le Nord de l'Europe. Si je m'étais rendormi, et si j'avais fait huit cents lieues pendant mon sommeil , j'aurais retrouvé exactement la même nature en me réveillant sur les bords de l'Oby. «Cette physionomie générale de la Prusse du Nord est variée cà et là par des espèces d'oasis fraîches et verdoyantes que forment de loin en loin des étangs dont les bords sont couverts de hêtres, d'aunes et de bouleaux. Tel est, par exemple , Tegel ,...
Page 213 - Lacoste. 11 faut qu'on en ait encore pour le dîner1... » Autre billet du même : « Citoyen, envoie-nous vite du vin étranger. On est à table, et l'on crie contre toi de ce que tu n'as pas fait la commission que t'a donnée ce matin le maire2. » Autre billet de Garnier au maire : « Citoyen maire, je l'envoie l'ordre que je viens de recevoir. Tu vois qu'il nous faudrait quelques bouteilles de Champagne et de bordeaux, car nous n'avons plus que quelques bouteilles de vin doux, sur lesquelles...
Page 77 - Souvent même, loin de toute habitation, on trouve comme un petit jardin planté sur le bord de la route, quelques touffes de lis, des jonquilles, et au milieu un banc pour les voyageurs. Tout cela donne l'idée d'une certaine bienveillance naturelle et d'une sorte d'imagination douce, commune dans les classes...
Page 77 - A une lieue de Berlin on quitte le pavé, et on s'enfonce, souvent sans chemin tracé, dans la solitude. Triste et singulier pays! tantôt on parcourt des landes sablonneuses qui semblent des plages délaissées par la mer, tantôt on traverse de grands bois de sapins et de bouleaux gigantesques ; puis , par moment, on rencontre dans ce désert des champs de blé comme ceux de la Beauce, ou des prés comme ceux de la Normandie. Les rivières n'ont point de bords escarpés, point de lit véritable...

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