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gionis Chriftiana adverfus omnes fegreges, adeoque & Fudaos pridem paratus fui, jamque feciffem; nifi negotia impediviffent. Bodino Cavillationes Judaicas haud fuisse ignotas recte judicas: affentior autem Grotio non debere illas lect

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tioni Librorum Judaicorum, fed familiari cum non nullis Rabbinis converfationi, quanquam in Gallia illi non nifi clam foleant commorari. Opus Bodini de Republica longo intervallo hunc de Arcanis Librum fuperat, ideoque Albergati conatus plerofque fecurè fpernit: forte tamen nec tu meam, quam de illo tuli fententiam, improbabis.

VIII. LET TR E.

A M. CONRINGIUS.

Da 1. Juillet 1673

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J'Ais

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Ai vû avec grand plaifir les trois nouveaux Livres que vous m'avez envoyez; où je vous ai trouvé le mê-, me excellent Ecrivain, que dans la foule de vos autres, • Ouvrages. Je n'en attends pas moins des autres que vous me faites efperer ; leur beauté & leur bonté ne me furprennent pas. Je ne fuis furpris que de leur multitude, en quoi vous êtes bien éloi

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gné d'avoir de femblable en fécondité. Je n'euffe pas crû que hors de Paris il y eût eû un Exemplaire de l'Eptaplomeres de Bodin; mais puifque vous l'avez entre vos M S S. vous les pouvez regarder comme un tréfor du moins en rareté. Il fit d'abord fa République en Langue vulgaire depuis il l'a traduifit en Langue Latine plus correcte, & augmentée d'un Livre qui ne fait point de tort aux autres; & je crois que c'eft cette Edition-là que vous avez. Pour fa Religion, il étoit certainement Juif en l'ame; car en France on n'en fouffre point la

publique Profeffion, comme on fait en tant de lieux: Sa mere lui en avoit infpiré la créance, étant de ces Juives. que leurs biens retiennent dans les Provinces, qui s'y habitent pour fuivre leur mari, étrangers principalement, Marchands Portugais qui s'y viennent établir. On en connoit particulierement à Rouen plufieurs, qui pouryu qu'ils paroiffent Chrétiens, & fans fcandale, ne. font point inquietez par les Magistrats, dans la vûë de ne pas affoiblir le commerce de la Ville. Le génie & la vafte érudition de Bodin l'ont fait opiniâtrer dans fon Judaïfme

MELANGES jufqu'à la mort : & on trouva feulement après lui ce Dialogue qui Pen convainquoit. J'ai vu encore de lui un Abregé de Phyfique, qui n'eft pas méprifable.

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