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Une voix de femme dans l'auditoire.

C'est faux ! il impose à la justice!

L'HUISSIER.

<< Silence........ factionnaire faites donc votre devoir.

(Ici le bruit d'un coup de crosse asséné sur le parquet fit diriger tous les regards sur le fusilier de service à la porte.) ·

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སྣྲོན།།

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<«< Eh bien! non... il n'y a pas eu de commerce.

LE PRÉSIDENT.

« Il n'y avait qu'un lit dans la chambre?

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« Je ne m'y ai pas couché dedans.

LA FEMME BIDARD. (Elle se retourne vivement vers l'accusé.)

pas

« Pourquoi dire cela, Amable? Va donc, il ne faut le cacher aux juges. Et puis (en montrant son mari) oui j'ai fait ce g.....-là cocu. (Rire général dans l'auditoire.) Mais quant à ce qui est

du lit, s'il n'y en avait qu'un chez nous, c'est que c'était par économie. (Ici les juges eux-mêmes ne peuvent dissimuler un sourire arraché par cette naïveté.) Fallait-il donc laisser ce brave homme coucher à la porte de la rue?.... Il me faut la huitaine. »

Le tribunal, après avoir délibéré pendant cinq minutes, condamne la femme Bidard et le coupable Fidèle, à six mois de prison, et ce dernier, en outre, à 200 fr. d'amende.

LA FEMME BIDARD.

<«< Bien obligé; excusez du peu! Et ce monsieur (en désignant son mari), est-ce qu'il n'aura pas quelque chose pour m'avoir tant tambourinée?

BIDARD.

« Je peux-ti demander la séparation de corps et de bien d'avec mon épouse?

L'AVOCAT DU ROI.

« Demandez l'une et l'autre si vous voulez.

BIDARD, en se retirant.

« Ah! c'est qu'il faut que ça finisse, car j'en ai

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LA FEMME BIDARD.

<< Moi je demande la huitaine!... »

Et tous sortirent ensemble, témoins, appelans, et accusés. L'audience ayant été suspendue vingt minutes à peu près, l'huissier appela enfin la cause que j'attendais avec tant d'impatience : M. C..... contre le nommé Moureau, secrétaire de Vidocq.

Aussitôt le plus grand silence succéda au tumulte qui régnait dans la salle.

M. C..... commença par exposer que contre la foi et le respect dû aux traités, le sieur Moureau avait à plusieurs reprises jugé à propos de débarrasser le terrain de son patron de la servitude qui lui est imposée, en fermant avec des échalas le passage qu'il est tenu de laisser libre; il ajoute qu'ayant voulu faire valoir ses droits et faire disparaître ces échalas, l'intendant de M. Jules Vidocq avait coupé court à la contestation qui s'était élevée entre eux à ce sujet, en lui assenant un violent coup d'échalas sur la tête.

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LE PRÉSIDENT.

<< Mais quelles sont les fonctions de Moureau?

L'AVOCAT DE M. C.....

<< M. Moureau est intendant, délégué, secrétaire et conducteur des travaux de M. Vidocq; en outre, dans l'assignation, il est désigné comme agent de l'escouade que commandait M. Vidocq.

LE PRÉSIDENT.

«Ceci est étranger à l'affaire; passons à l'audition des témoins.

PREMIER TÉMOIN.

(C'est une jeune fille présente à l'affaire ; elle se dit gantière.)

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<<< J'y étais, dit-elle, et ce monsieur que voilà (en désignant Moureau) s'est écrié après avoir donné un coup de bâton sur la tête de M. C....: Eh bien! donc, quand je te tuerais, il n'y aurait pas de faute; ne suis-je pas agent de police?

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LE PRÉSIDENT vivement au prévenu.

Croyez-vous, parce que vous êtes agent de police, avoir le droit de tuer les gens?

MOUREAU (s'adressant à la jeune fille, sans paraitre faire attention à ce que lui dit le président).

<< Mademoiselle, vous êtes une f..... menteuse, et si je disais quelque chose seulement....

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la maison de M. C.... est une maison

composée de tous brigands et de tous voleurs.

«Ils font la contrebande pour la viande et sur les boissons.

« Ceci est difficile à croire, à la porte même de . Vidocq.

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LE DEUXIÈME TÉMOIN.

(C'est un cordonnier; il déclare avoir entendu le propos déjà rapporté par la jeune fille, et puis

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