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Saint-Laurent-sur-Gorre. Assemblée paroissiale: adjudication pour le luminaire de l'église (4 octobre 1744).

Aujourduy quatrième octobre 1744, aux requis de sieur Charles Décubes, bourgeois et scindic fabricien de l'église paroissiale de Saint Laurend de Gorre, demeurant au bourg et paroisse du dit lieu, nous, maître Louis Lhomme, notaire royal des seneschaussées d'Engoulème et de Montmorilion et son confrère en Poictou (?) soubs signés, nous sommes transportés au devant la principale porte d'entrée de l'église paroissiale de Saint Laurand sur Gorre, issue de messe parosiale dite et célébrée par Messire Jean Longeaud, prêtre et vicaire de la dite paroisse, la plus grande affluence du peuple sortant de l'entendre et la paroisse en général assemblée au son de la cloche en la manière accoutumée (1), le dit sieur requérant auroit remontré aux dits habitants que certaine petite maison et place y joignant, le tout situé près la dite église et la maison presbitérale du présent lieu donnée et léguée à la dite église par le défunt messire (prénom en blane) Dusoulier, cy devant prêtre et curé de la dite paroisse, pour les revenus d'ycelle estre employés en l'huille pour entretenir la lampe ardente dans l'église; de plus demontré que dessus que la dite maison est en mauvais etat et qu'il est nessesaire de faire promptement les réparations urgentes et à cette fin qu'il est à propos d'en faire faire un bail pour trois années consécutives, l'une suivant l'autre, à commencer de ce jour et finir a pareil et semblable jour a l'expiration des trois années, pour estre le dit bail délivré au plus offrant et dernier enchérisseur, outre et par dessus le prix du dit bail l'adjudicataire d'yceluy sera tenu d'en faire faire les réparations les plus urgentes et nessesaires; et pour constacter de l'estat et situation de la dite maison, charière, circonstances et dépendances, l'adjudicataire sera tenu de faire faire estat et procés verbal pour ensuite luy être fait raison des dites réparations sur la quitance des ouvriers ainsi que de droit et qu'il appartiendra; bien entendu qu'il sera cependant tenu de trois livres de réparations en son propre et privé nom pour chaqune des dites trois années et que le prix du dit bail sera employé à acheter de lhuille pour tenir la lampe de l'eglise ardante, en conformité des intantions du dit feu sieur Du Soulier. [Et a] sommet le général des habitants et scindic de

(1) Il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que le plus souvent les assemblées paroissiales, et dans le cas ci-dessus l'adjudication que l'assemblée a pour objet, paraissent n'avoir été précédées d'aucune autorisation administrative.

la dite paroisse de tout présentement s'assembler et délibérer sur le réquisitoire cy dessus, soubs telle peine que de droit. A quoy les dits ceimdics et habitants ont hadéré et recognu qu'il est néssesaire de faire le bail cy-dessus requis. En conséquence ont consenty que publication soit faite du dit bail sous la dite condition et de n'entendre le préjudicier pour ce qui peut être des jouissances de la dite maison et dependance: pourquoy ils font toutes leurs reserves expreces, et après avoir publié à plusieurs et différantes fois le dit bail, c'est présanté en sa personne Messire Jean-Joseph de Leyniac, prêtre et curé du présent lieu et y demeurant....... Lequel a porté le dit bail à la somme de douze livres pour chaqune des années, pour être employé a la destination susdite, et a trois livres de réparations pour chaqune d'ycelles. Ayant de nouveau publié le dit bail et la dite enchaire, il ne s'y est trouvé plus haut encherisseur ce qui fait que le dit bail est demeuré au dit sicur curé pour les sommes et conditions sus expliquées, du consentement des dits scindic et habitants faisant la majeure d'ycelle; et a ce faire et tenir le dit sieur de Leyniac a obligé et hipotéqué tous et un chaquns ces biens présents et futurs. De tout quoy, nous dit notaire avons concédé acte a toutes les parties, icelles le requérant, sous le scel royal susdit; et a le dit sieur de Leyniac signé avec nous et les dits abitants qui scavent singner ont singnés et pour les autres pour ne le scavoir, de ce requis, interpellé suivant l'ordonnance.

Ont signé Ribereyx de la Salle, Décubes, sindie fabrisien; Dusolier Deslezes, Decubes du Chastenet, F. Nenert, F. Goursaud, F. Goursaud, Labusiere, Veyreton, Desoubzdanes, H. Leyniac, curé de Saint-Laurent-sur-Gorre; Moreau, notaire royal héréditaire; L. Lhomme, notaire royal héréditaire.

Controllé a Saint-Auvant le treize octobre 1744. R. douze sols. Signé L. Lhomme.

(Communication de M. G. Touyéras).

T. XL.

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LE COMMENCEMENT DE L'ANNÉE EN LIMOUSIN

Nous avons essayé d'élucider cette question dans un travail spécial publié il y a peu d'années (1): nous y exposons les raisons qu'on a de penser que d'une façon générale, le 25 mars a été, de 1301 à 1566, le point de départ de l'année civile ou pour mieux parler, de l'année ecclésiastique, dans notre diocèse.

Plusieurs textes intéressants et qui confirment de la façon la plus précise les conclusions de notre étude, ont été, depuis la publication de ce travail, relevés par nous, au cours de diverses recherches. Parmi ces textes nous en choisissons trois qui nous semblent tout particulièrement catégoriques.

Dans un petit recueil de statuts synodaux qui nous a été confié par M. le chanoine Ardant, secrétaire général de l'évêché de Limoges et dont nous avons donné une courte analyse au Bulletin du Comité des travaux historiques (2), on trouve, fol. 24 verso, cet article très précis des statuts de 1310, de l'évêque Raynaud de La Porte : « Statuimus de cetero datam litterarum annuatim in festo Annuntiacionis Dominice mutari, prout mutacionem alias fieri in festo Pasche extiterit ordinatum, cum propter binum cursum in anno uno predicti festi Pasche, computatione date multi quondam extiterint circumventi. »

Voilà donc indiqués par un même document et la réforme opérée en 1301 dans le comput, et la cause de cette réforme. L'année comptée de Pâques à Pâques pouvait offrir un certain nombre de jours en double et occasionner des erreurs et des fraudes. Et, de fait, de Pâques 1293 à Pâques 1294, par exemple, il n'y avait pas eu moins de 20 jours en double, puisque l'année commencée le 29 mars 1293 n'avait pris fin que le 17 avril 1294.

Au tome 186 des recueils de Gaignières (manuscrit 17,118 du

(1) Des formules de date et de l'époque du commencement de l'année en Limousin, Tulle, Crauffon, 1886, in-8°.

(2) M. l'abbé Lecler prépare la publication de ce manuscrit.

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fonds latin à la Bibliothèque nationale), on lit, page 98, la mention suivante, qui est de 1462 et qui est empruntée à un document ayant un caractère authentique: Anni incipiebant a 25a [die] martii, die Annunciationis B. Mariæ, secundum usum Lemovicensis patriæ, prout declaratum est judicialiter a Martiale de Alvernhia, locum tenente in hac parte senescalli Lemovicensis regio (sic), in absentia tamen P. Disnemandi, locumtenentis dicti senescalli. »

Nous empruntons enfin aux copies du regretté Auguste Bosvieux, léguées par lui aux Archives de la Haute-Vienne et y constituant aujourd'hui un fonds spécial, ce passage, extrait du registre du notaire Malevergne (1561 à 1564, — L. 47), et qu'on lit à la suite d'un acte du 17 mars 1561 :

« Le mercredi de la Semaine sainct, 25 jour du mois de mars, estoit la feste de l'Annonciation Nostre Dame, que l'on commence de compter l'an mil cinq cens soixante deux. ».

Ces trois passages nous semblent suffisamment catégoriques, et nous croyons inutile de multiplier les citations à l'appui d'un fait qui, à présent, doit être considéré comme hors de doute.

LOUIS GUIBERT.

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SOMMAIRE. Recueils de documents historiques. — Inventaires d'archives. Catalogue d'émaux peints. Bibliographie de documents en dialecte limousin. J. G. du Coëtlosquet, évêque de Limoges. Châtellenies

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Les progrès de l'historiographie limousine depuis vingt ans se peuvent deviner au nombre des recueils de documents et des inventaires d'archives qui ont été publiés : les uns et les autres ont fait entrer dans le courant de nos connaissances des milliers de faits et sont devenus déjà la base de solides monographies. C'est pour activer cette préparation du « matériel » de l'histoire que s'est fondée, au mois de février 1891, la Société des archives du Limousin (1). Grâce à elle nous aurons atteint, d'ici trois ou quatre ans, quelques résultats positifs qu'il est bon de constater la plupart des registres de délibérations des trois derniers siècles, toutes nos chroniques limousines (il y en a bien soixante-dix), toutes les vies de saints (et elles sont nombreuses), la série des statuts de confréries et de corporations seront enfin achevés d'imprimer, comme le sont déjà, grâce à M. Guibert et à ses collaborateurs, tous les registres de famille (il y en a plus de quatre-vingts) et l'ensemble des registres consulaires de Limoges, grâce à MM. Duval, Leroux, Autorde et Hugues (2) tous les cahiers de doléances subsistants. Est-ce à dire que nous pourrons bientôt nous reposer en regar

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(4) Elle a publié au mois d'octobre dernier un volume: Choix de documents historiques (in-8° de 394 pages, librairie ve Ducourtieux) qui forme le tome III de la collection des Archives historiques de la Marche et du Limousin» commencée en 1887.

(2) Les doléances paroissiales du Bas-Limousin, publiées par M. A. Hugues, ancien archiviste de la Corrèze, dans le Bulletin de la Société des lettres de Tulle en 1889, vont paraître prochainement en volume.

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