Jean de la Roche, Volume 1

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L. Hachette et cie., 1860 - 390 pages

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Page 241 - Murol est d'une étendue et d'une complication fantastiques. Ce ne sont que passages hardis franchissant des brèches de rocher à donner le vertige, petites et grandes salles, les unes gisant en partie sur les herbes des préaux, les autres s'élevant dans les airs sans escaliers qui s'y rattachent; tourelles et poternes échelonnées en zigzag jusque sur la déclivité du monticule qui porte le dyke; portes richement fleuronnées d'armoiries et à moitié ensevelies dans les décombres; logis élégants...
Page 239 - Il m'était bien facile de me dissimuler dans ce labyrinthe colossal, une des plus hautaines forteresses de la féodalité. Vue du dehors, c'est une masse prismatique qui se soude au rocher par une base homogène, c'est-à-dire hérissée de blocs bruts que des mains de géants semblent avoir jetés au hasard dans la maçonnerie. Tout le reste est bâti en laves taillées et ce qui reste des voûtes est en scories légères et solides. Ces belles ruines de l'Auvergne et du Velay sont des plus imposantes...
Page 208 - J'étais riche, j'avais des devoirs envers moi-même, et cela me faisait une peur véritable. Je devais compte de mon aisance et de mon crédit à une famille fondée par moi. Il ne m'était plus permis de rester garçon, sous peine de vieillir dans l'égoïsme et d'attirer sur moi la déconsidération qui s'attache aux misanthropes sans excuse. Ainsi mon bien-être me créait des obligations et me retirait la liberté.
Page 14 - Et nous disons, nous, que le mort illustre renfermé dans cette tombe se relèvera indigné quand le moment sera venu. Il revendiquera sa véritable pensée, ses propres sentiments, le droit de faire lui-même la fière confession de ses souffrances et de jeter encore une fois vers le ciel les grands cris de justice et de vérité qui résument la meilleure partie de son âme et la plus vivante phase de sa vie. Ceci ne sera ni un roman, ni un pamphlet, ni une délation. Ce sera un monument écrit...
Page 182 - L'unique gardienne du vieux manoir était sortie pendant que j'étais dans l'écurie, sortie pour quelques instants avec son chien, et je pus pénétrer seul dans la cuisine, où tout annonçait l'existence d'une servante économe et solitaire. Je regardai un vieux métier à dentelle, monté en corne transparente, avec des images de saints en ornements.
Page 17 - La base de cette muraille forme, avec son vis-à-vis de roches identiques, une étroite et sinueuse vallée où, à travers de charmantes prairies ombragées de saules et de noyers, serpente et bondit en cascatelles impétueuses un torrent inoffensif. Le chemin qui conduit chez nous passe sur le versant qui nous fait face, lequel se relève presque aussitôt et nous enferme dans un horizon de bois de pins extrêmement triste et borné. C'est donc un nid que le château de La Roche, un vrai nid de...
Page 228 - Butler, s'il ne l'avait pas encore vue : c'est une scorie de quelque cent pieds de haut, dressée au bord du torrent, et si mince, si poreuse, d'aspect si fragile, qu'elle semble prête à tomber en poussière. Elle est pourtant là depuis des siècles dont l'homme ne sait pas le chiffre, et quand on touche les fines aspérités de ce géant de charbon et de cendres, on s'aperçoit qu'il a une résistance et une dureté presque métalliques. Ces sortes de scories gigantesques sont ce que les géologues...
Page 17 - George Sand fait habiter au héros de son beau roman de Jean de la Roche, et qu'elle a décrit ainsi : « Le château de la Roche est bizarrement incrusté dans l'excavation d'une muraille de basalte de cinq cents pieds d'élévation. La base de cette muraille forme, avec son vis-à-vis de rochers identiques, une étroite et sinueuse vallée où, à travers de charmantes prairies ombragées de saules et de noyers, serpente et bondit en cascatelles impétueuses un torrent inolîensif.
Page 14 - Après réflexion, il a jugé devoir s'en occuper en temps et lieu; mais il n'était guère pressé. Il était en Auvergne, il y suivait les traces imaginaires des personnages de son roman nouveau à travers les sentiers embaumés, au milieu des plus belles scènes du printemps.
Page 259 - Rocbe, sont beaucoup plus élevés et plus poétiques. Ce sont les véritables sanctuaires de la vie pastorale. Le gazon inculte qui revêt ces régions fraîches s'accumule en croûtes profondes , sur lesquelles chaque printemps fait fleurir un herbage nouveau. Les troupeaux vivent là quatre mois de l'année en plein air. Leurs gardiens s'installent dans des chalets qu'on appelle burons (et burots), parce qu'on y fait le beurre. On marche sans danger, mais non sans fatigue, dans ces pâturages...

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