Mémoires du Prince de Ligne

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É. Flataw, 1860 - 286 pages
 

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Page 99 - Je crois encore rêver quand dans le fond d'une voiture à six places, qui est un vrai char de triomphe orné de chiffres en pierres brillantes, je me trouve assis entre deux personnes, sur les épaules desquelles la chaleur m'assoupit souvent, et que j'entends dire en me réveillant, à l'un de mes camarades de voyage : a J'ai trente millions de sujets, à ce qu'on dit, en ne comptant que les mâles.
Page 16 - En arrivant, il s'est baigné, a envoyé pendant ce temps-là plusieurs courriers, parlé à quelques ministres, et le lendemain il a été à cheval à cinq heures du matin, sans autre suite que quelques aides de camp (car il n'a pas un homme de garde) , à l'hôpital , parler à tous ses blessés de la campagne de Prusse ; puis voir les fortifications, et ensuite aux cadets qu'il a rassemblés, sans qu'on en soit prévenu, et qu'il a questionnés et repris sur les points les plus difficiles des...
Page 77 - Ligne à la fin d'un de ses récils ; mais, cent ans après, ces petites choses, qui ont l'air d'être des riens, font plaisir. J'en juge par celui que me font les Souvenirs de...
Page 33 - Grand toute cette fleur d'humanités, de littérature et d'urbanité qui fait le charme de ma vie; et, formant mon âme en même temps que mon esprit, il acquit d'autant plus de droits à ma reconnaissance, que je crois que, si je valais quelque chose, c'est à lui que je le devrais.
Page 209 - Celles de comédie de société, qui croient que, pour souffler quelquefois mal à propos, s'agiter dans les coulisses ou sur le théâtre, elles font tout aller ; Les mouches du coche de l'administration d'un pays, qui croient avoir tout l'empire sur les épaules , tandis que c'est l'empire qui les porte souvent sur les siennes ; Les mouches de la cour, qui s'imaginent que le service d'un chambellan , ou d'une grande ou petite charge , fait l'honneur et le bonheur du souverain, et que toute l'Europe...
Page 18 - Français dans l'instant auraient fait la paix avec les Russes. « Je ne conçois pas que des prétendus zélés regrettent l'épuisement de ceux-ci et l'abaissement et la nullité des Prussiens, qui ne pourront plus être que sur la quatrième ligne. Je ne trouve pas cette marqueterie, au reste, de l'Europe bien dangereuse et pouvant durer plus longtemps que son auteur. La plume l'a formée, la plume la détruira alors, si on sait bien la tenir.
Page 120 - ... vingt-quatre heures comme colonel. Toutes les dames qui étaient à Belœil y allaient aussi, et, quand elles ne voulaient pas tant en approcher, je les menais à deux hauteurs dans ma forêt, le Happe et le mont Crapaud, où l'on me menait quand j'étais sage, à sept ou huit ans, voir les mêmes sièges du temps des Français de meilleure compagnie que ceux-ci. Je riais moi-même de voir finir ma carrière comme je l'avais commencée, et je haussais les épaules de ce que les événements me...
Page 55 - Il a toujours été à la mode de me bien traiter partout et j'ai éprouvé des choses agréables de plusieurs pays. J'ai six ou sept patries: Empire, France, Flandre, Autriche, Pologne, Russie et presque Hongrie...
Page 151 - J'aime assez à faire le beau dans les rues de Vienne, à cheval derrière la voiture de l'empereur, aux grandes cérémonies où je remplace le grandchambellan... J'arrange avec assez de coquetterie mon collier et mes rubans, ce que Roger Damas appelle d'une manière si aimable le bouquet de l'honneur.
Page 153 - Autrefois un habit brodé sur toutes les coutures, une frisure à l'oiseau royal, dix boucles de chaque côté, de la poudre à la fleur d'orange, de la pommade de jasmin, des talons rouges, l'air seigneur, annonçaient celui qui cherchait à plaire.

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