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HISTORIQUES ET MONUMENTALES

A VISITER

DE MONTFORT A CORSEUL, PAR DINAN,

ET AU RETOUR, PAR JUGON,

AVEC ADDITION

Des Antiquités de Saint-Malo et de Dol,
étymologies et anecdotes relatives à chaque
objet ;

PAR M. POIGNAND, Juge au Tribunal de Montfort.

ARTS DE LA

IS DES

ALLE DE

BIBLIOTH.
JEAN BONTURE
ROUGNARD

(1855)

LYON

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DE L'IMPRIMERIE DE COUSIN-DANELLE, A RENNES.

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MIORCEC DE KERDANET, Avocat à Rennes, auteur de la Biographie bretonne.

MONSIEUR,

DEPUIS la rédaction de mes Notes itinéraires pour le voyage que nous avions projeté, afin de visiter toutes les antiquités de Corseul et de ses environs, sans courir le risque d'en oublier sur notre passage, je viens de lire, dans le n.° 110 du Censeur européen, sous la date du 19 de ce mois, un article ainsi conçu: (Journal de Brest).

<< On vient de découvrir à Corseul (Côtes-du-Nord) une >> maison souterraine parfaitement conservée. Elle a cin» quante pieds de long, et est construite en petites pierres » carrées les appartemens sont conservés. On y a trouvé » des bustes, de belles médailles et des porcelaines »>.

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J'avais lu aussi, dans le Moniteur universel, n.o 97, sous la date du 6 de ce mois, un autre article :

« M. de Verigny, préfet de l'Indre, fait faire avec soin » des recherches sur les Voies romaines qui existent dans » ce département. Il en a découvert des vestiges importans » sur plusieurs points, et particulièrement dans la forêt » entre la ville de Châteauroux et la commune de Brives. » Cette route, dont on voit des fragmens intacts, se dirige » d'Argenton vers Bourges. Elle venait de Brest (1) et

(1) C'est une erreur: Brest n'existait pas alors, et n'était qu'un petit village peu important avant 1631, qu'il y fut creusé un port et

VILLE DE LYON
Biblioth. du Palais des Arts

» allait à Lyon, servant ainsi de communication entre l'Ar» morique et les provinces rhénanes ou les routes alpines.

>> M. de Verigny est secondé dans cette investigation par » M. de Limay, ingénieur en chef des ponts et chaussées » pour le département de l'Indre. Les mémoires fournis » par ces Messieurs ont été remis à l'Académie des ins»criptions et belles-lettres.

» Il n'est pas seulement intéressant, sous le rapport des » antiquités, de retrouver ces Voies romaines; il faut y » voir d'autres avantages, etc. ».

De pareilles relations, publiées dans les deux journaux, m'ont fait présumer qu'elles pourraient déterminer d'autres curieux que nous et nos amis, à entreprendre le même voyage pendant la belle saison qui se prépare. C'est pourquoi je me décide, dans ce moment opportun, à faire imprimer mon, opuscule: il pourra, mieux que dans tout autre tems, se trouver agréable et utile aux voyageurs, en leur servant de Cicerone.

Je vous le fais en conséquence passer de nouveau, dans l'état où vous me l'aviez renvoyé le 26 mars dernier, parce

fondé un établissement maritime par les soins de Louis XIII et de son ministre Richelieu.

La direction de cette Voie romaine passe aussi à environ trois lieues de distance au nord de Brest, et semblerait plutôt indiquer pour terme Port Liocan (Portus Stalliocanus).

Au surplus, cette route n'est point une trouvaille. Il y a longtems qu'elle était connue. Les romains la nommaient, Via lumona, du latin lumus, c'est-à-dire, route transversale ou diagonale. C'est celle que les bas-bretons appèlent dans leur langue hend-Ahés, et que l'on croit assez généralement avoir été faite, ou du moins réparée, par Aëtius, préfet des Gaules, depuis 427 jusqu'à 447, qu'il évacua le pays et y rappela les bretons d'outre-mer, lorsqu'il lui fallut marcher contre Atila, qui venait envahir l'empire romain, à la têto de sept cent mille Huns.

que mes occupations ne me permettent pas de le retoucher et de le mettre plus au net. J'y ai seulement ajouté un petit nombre de notes marginales, pour explication plus ample, d'après vos observations et celles de quelques autres amis. J'espère que vous ne me refuserez pas la complaisance de diriger l'impression et d'en corriger l'épreuve, pour le celtique sur-tout, que vous entendez, et que peutêtre le prote n'entendra pas. Les fonctions judiciaires dont des je suis chargé, et d'autres fonctions administratives que circonstances viennent de m'imposer momentanément, ne me laissent pas le loisir d'y aller donner moi-même mes

soins.

Il me semble que le format portatif d'un in-8.o, avec le texte en plus gros caractère et les notes au bas des pages, en caractère plus petit, serait à préférer. Néanmoins, je m'en rapporte à vous là dessus, ainsi que sur le nombre d'exemplaires que vous croirez convenable de tirer. Ce sera une occasion d'essayer, à peu de frais, par cette petite brochure, le goût du public sur ma façon d'observer et de décrire. S'il s'en montre satisfait, j'ai en porte-feuille des compositions plus importantes et plus étendues que je pourrai ensuite quelque jour lui donner.

Agréez mes protestations de reconnaissance, ainsi que celles du sincère attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être,

MONSIEUR,

Montfort, 23 avril 1820,

Votre très-affectionné serviteur et ami,

POIGNAND.

P. S. Mon intention est que vous fassiez imprimer ma lettre en tête du cahier, auquel elle servira d'introduction, et que vous y laissiez subsister ma dédicace, si vous voulez bien l'accepter.

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