426 PUY (le). sénéchaussée juridiction particulière, gouvernement particulier, collége, séminaire, chapitre, plusieurs couvents. L'origine de cette ville est peu connue. On prétend qu'elle avait le titre de cité dès le vin siècle: le premier titre authentique qui en fasse mention date du 8 avril 924, et ne lui donne que le titre de bourg. Il est probable que ce bourg acquit une grande importance après la ruine de Ruessium, dont le siége épiscopal fut transféré, vers la fin du 1x siècle, sur la montagne appelée Anis ou Anicum, où fut bâtie la ville du Puy. Dans l'origine, cette cité fut circonscrite au rocher de Corneille, où étaient la cathédrale, le cloître, les maisons des chanoines et un château fort. Bientôt cette enceinte devint insuffisante; les habitations se multiplièrent, et la ville acquit un tel accroissement, que dès le xve siècle elle était classée parmi les principales villes du Languedoc. Le Puy passa, en 975, ainsi que le Velay dont il était la capitale, sous la domination des comtes d'Auvergne. En 1029. l'église NotreDame du Puy, qui jouissait déjà d'une grande célébrité, fut visitée par le roi Robert. Les Bourguignons tentèrent de surprendre cette ville en 1419, mais les seigneurs du Velay s'enfermèrent dans ses murs et résistèrent aux assaillants, que commandait le prince d'Orange. En 1562, Blacons, lieutenant du fameux baron des Adrets, tenta sans succès de s'emparer de cette ville, qui fut défendue avec un grand courage par les habitants. En 1572, Antoine de Senectère, évêque du Puy, sauva les religionnaires de l'horrible massacre de la St-Barthélemy, en les réunissant dans son palais et en leur faisant faire sur-le-champ abjuration. En 1585, François de Coligny, comte de Châtillon, tenta infructueusement de surprendre le Puy. En 1589, saint Vidal, qui en était gouverneur, força les habitants à embras ser le parti de la Ligue; l'autorité de Henri IV n'y fut reconnue qu'en 1596. Les armes du Puy sont d'azur semé de fleurs de lis d'or à un aigle d'argent aux ailes étendues brochant sur le tout. La ville du Puy est bâtie en amphithéâtre sur le versant méridional du mont Anis, que couronne le rocher basaltique de Corneille, à la jonction de trois belles vallées qu'arrosent la Loite, la Borne et le Dolaison, Que le voyageur y descende par la route de Clermont, qu'il y arrive par celle de Lyon, du Languedoc ou de St-Flour, l'aspect de cette ville est d'un effet très-pittoresque. L'énorme masse du mont Corneille, recouverte d'édifices jusqu'à sa base, et couronnée par le joli bois du séminaire que dominent les ruines d'un antique château, présente différents étages de maisons à façades blanchies, à toits de tuiles rouges et courbes. Mais cette cité, si jolie en perspective, ne gagne pas à être vue intérieurement. Les rues en sont mal percées, étroites, malpropres, et dans la partie haute inaccessibles aux voitures: elles sont pavées avec des débris de brèche volcanique, et les pluies, la glace ou la sécheresse les rendent plus ou moins désagréables, glissantes, PUY (le). et même dangereuses quand on n'a pas l'habitude de les parcourir. LA CATHÉDRALE du Puy, située sur la partie la plus haute de la ville, est un édifice remarquable par la hardiesse et la bizarrerie de sa construction et par l'effet pittoresque de sa façade. La principale avenue de ce singulier édifice est fort remarquable; c'est d'abord une suite de plans inclinés qui se haussent les uns sur les autres, et qu'il faut franchir pour parvenir au frontispice méridional de l'église. Là s'ouvre une belle voûte, de 20 m. environ de hauteur sous clef, recouvrant un magnifique escalier de 118 degrés qui conduit jusqu'à la porte principale ornée de deux belles colonnes de porphyre rouge. La façade n'a point de caractère déterminé, elle tient également du roman et du gothique, et offre quatre ordonnances de colonnes, avec des portiques dont tous les arcs sont à plein cintre. L'église a trois nefs basses et lourdes, divisées par de gros piliers; celle du milieu est partagée en deux chœurs, l'un en face de l'endroit où se trouvait autrefois la porte d'entrée; l'autre placé à l'opposite, sur la voûte même qui recouvre le graud escalier.- Le maître-autel, en marbre de diverses couleurs, l'orgue et la chaire, chargés de sculptures, sont fort beaux. - Le clocher n'est pas une des parties les moins curieuses de l'édifice: il est isolé, carré et d'un noir sombre jusqu'aux deux tiers de sa hauteur; de ce point il s'élève et finit en forme de pyramide. - Quelques auteurs font remonter la fondation de la cathédrale du Puy au vin siècle, d'autres au x siècle seulement; des réparations importantes y ont été faites en 1781. On remarque encore au Puy: l'église StLaurent, située dans la ville basse, édifice assez vaste et intéressant par les cendres du connétable Duguesclin, qui y ont été transportées il y a quelques années; la préfecture, bâtiment neuf d'un fort bon style, élevé sur la place du Breuil, la plus grande et la plus belle de la ville; l'église du collége, décorée d'une jolie façade; le musée, renfermant plusieurs débris d'antiquités romaines, provenant de fouilles faites dans la ville; la salle de spectacle, édifice que l'on croit avoir été consacré à Diane; le séminaire, grand et beau bâtiment situé dans une belle exposition, etc., etc. La porte de Panessac, qui donne sur une promenade de la ville, est un des plus beaux exemples d'architecture militaire. V. AIGUILHE. Biographie. Patrie du troubadour P. CARDINAL, mort centenaire vers la fin du xur siècle. Du lieutenant général MOUTON DUVERNET, commandant de la ville de Lyon pendant les cent jours, fusillé par les réacteurs de l'époque, le 26 juillet 1815. INDUSTRIE. Fabriques importantes de dentelles, de tulles de fil, de dentelles et de blondes noires; couvertures de laine, étoffes communes, outres à vin. Fonderie de grelots. Clouteries. Tanneries. Moulins à foulon. Teintureries. Commerce de grains, dentelles, draps, serges, outres à vin, fer, clous, faïence, mu PUYCASQUIER. lets, chevaux et bestiaux. Foires les 7 janv., 3 fév., 26 mars, 12 juillet, 16 août, 30 sept., jeudi saint, les Rogations (3 jours), et tous les samedis jusqu'à la St-Jean. A 127 k. S.-E. de Clermont, 610 k. de Paris. Long. orientale 1° 33′ 20′′, lat. 45° 25′ 2". L'arrondissement du Puy est composé de 14 cantons: Allègre, Cayres, Craponne, Fay, StJulien-Chapteuil, Loudes, Monastier, St-Paulien, Pradelles, Puy N.-O., Puy S.-E., Saugues, Solignac, Vorey. Bibliographie. Dissertations sur la ville du Puy en Velay (Hist. de l'Acad. royale des inscript., t. xxv, p. 143-149). LEBEUF (l'abbé Jean). Antiquités du Puy (Hist. de l'Acad. des inscript., t. xxv, p. 143). JORAND. Première notice des divers monuments antiques, et entre autres d'inscriptions et bas-reliefs (inédits) de Notre-Dame du Puy (Mém. de la soc. des antiq. de France, t. VII, p. 282). MAZOYER. Le Puy et toutes ses curiosités, in-8, 1842. * Fondation de la sainte église et singulier oratoire de Notre-Dame du Puy, traduit du latin en français, in-16, gothique. ODO. DE GISSEY. Discours historique de la très-ancienne dévotion de Notre-Dame du Puy, in-8, 1644. BOCHARD DE SARRON. * Histoire de l'église angélique de Notre-Dame du Puy, in-8, 1693. DAVIGNON (Hugnes). La Veleyade, ou Délicieuse merveille de l'image de Notre-Dame du Puy en Velay, décrite en vers, in-8, 1630. * Notice bibliographique sur Notre-Dame du Puy en Velay, in-8, 1840. BERTRAND (Vital). Essai sur l'histoire naturelle et sur l'agriculture de l'arrondissement du Puy, in-8, 1811. Annales de la société d'agriculture, sciences et arts du Puy, in-8, 1826. PUY (le), vg. Puy-de-Dôme, comm. de Lempty, de Lezoux. PUYBARBAN, vg. Gironde (Guienne), arr. et à 19 k. de Bazas, cant. d'Auros, de la Réole. Pop. 459 h. PUYBÉGON, vg. Tarn (Languedoc), arr., et à 17 k. de Lavaur, cant. de Graulhet. PUYBELLIARD, vg. Vendée (Poitou), arr. et à 31 k. de Bourbon-Vendée, cant. et de Chantonnay. Pop. 521 h. Foires le lundi de la mi-carème et le 26 déc. PUY-BELLIN, vg. Deux-Sèvres, comm. d'Azay-Brûlé, de St-Maixent. PUY-BERLAND, vg. Deux-Sèvres, comm. de St-Genard, de Melle. PUYBRUN, vg. Lot (Quercy), arr. et à 37 k. de Figeac, cant. et de Bretenoux. Pop. 848 h. Foires les 27 avril, 11 et 27 mai et 11 juin. PUYCASQUIER, petite ville, Gers (Armagnac), arr., cant., et à 18 k. d'Auch. : PUY-DE-DOME (départem. du). Pop. 814 h. Foires les 1er fév., 24 mars, 30 mai, 1er août, 7 sept. et 23 nov. PUYCATELIN (le), vg. H.-Vienne, comm. de St-Barbant, de Bellac. PUYCORNET, vg. Tarn-et-Garonne (Quercy), arr. et à 20 k. de Montauban, cant. et de Molières. Pop. 1,272 h. PUYCOURBIER, vg. Dordogne. V. ST ETIENNE-DE-PUYCOURBIER. PUY-D'ARNAC, vg. Corrèze (Limousin), arr. et à 31 k. de Brives, cant. et de Beaulieu. Pop. 1,304 h. PUYDARRIEUX, vg. H.-Pyrénées (Gascogne), arr. et à 34 k. de Tarbes, cant. et de Trie. Pop. 881 h. PUY-DE-DOME (le), Dumum, Duma. V. DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DOME. PUY-DE-DOME (département du). Le département du Puy-de-Dôme est formé de la cidevant basse Auvergne, et tire son nom d'une haute montagne placée vers le centre de la chaîne des Monts-Domes. Ses bornes sont : au nord, le département de l'Allier; à l'est, celui de la Loire; au sud, ceux de la Haute-Loire et du Cantal; à l'ouest, ceux de la Creuse et de la Corrèze. La surface de ce département présente un immense bassin onduleux d'environ 240 k. carrés, connu sous le nom de Limagne, et deux longues chaines de montagnes qui le flanquent à l'est et à l'ouest. Les montagnes orientales, qui s'étendent sur environ 320 k. carrés, sont couvertes de bois de sapins entre lesquels apparaissent de maigres pâturages et quelques terres peu fertiles où l'on ne cultive guère que du seigle. A l'ouest, les montagnes, dont la base commune est d'environ 600 m. au-dessus du niveau moyen de la Limagne, se partagent en deux groupes principaux: au nord, le Puy-deDôme élève fièrement sa cime conique entre les nombreux puys qui forment la chaîne des Monts-Domes, chaîne renommée par ses beautés sans nombre et par ses points de vue magnifiques; elle s'étend depuis Volvic jusqu'à Monteynard, et laisse apercevoir une suite de plus de soixante puys avec leurs cratères antiques, leurs ravins, leurs courants de laves, leurs prismes et leurs colonnes de basalte. Au sud, s'étend la chaîne des Monts-Dores, que domine le Puy-de-Sancy, la plus haute des montagnes de l'intérieur de la France. Le Puy-de-Dôme présente un cône majestueux, qui a pour cime un plateau très-étendu, et qui, exact dans toutes ses proportions, offre l'agrément d'une beauté riante. Depuis sa base jusqu'à son sommet, l'on parcourt un tapis de verdure où paissent de nombreux troupeaux; car, malgré sa pente escarpée, il est couvert d'herbe dans toute sa superficie, excepté dans deux ou trois endroits où il laisse percer des protubérances de laves blanches, qui semblent ne se montrer là que pour avertir qu'il a été volcanisé, et qu'il ne l'a pas été comme les autres montagnes. On ne saurait croire combien ce jet magnifique est agréable sous sa robe verte, et quel charme inconcevable lui donne cet ensemble de grandeur et de grâce. PUY-DE-DOME (départem. du). Le Puy-de-Dôme est aussi très - intéressant pour les naturalistes; mais la vue seule dont on jouit à son sommet doit suffire pour engager les voyageurs à en entreprendre l'ascension. Le trajet de Clermont jusqu'au pied du Puy-de-Dome se fait facilement, à cheval ou en voiture, en deux petites heures. - Le côté le plus favorable pour monter ou pour voir la composition de cette montague est celui du midi. Au delà des grands rochers qui font face à cet aspect, il existe un chemin en zigzag facile jusqu'à la cime pour les gens à pied seulement, car il ne serait pas prudent d'y monter à cheval. Ce chemin conduit jusque sur le plateau inégal, mais vaste, où, selon d'anciennes fables du pays, se tenait, le mercredi ou le vendredi de chaque semaine, le chapitre général de tous les sorciers de France. Une fois au point le plus élevé, lorsqu'on y arrive par un temps calme et serein, on découvre un vaste et magnifique panorama qui diffère à chaque aspect. Là se déploie un des plus beaux spectacles et une des vues les plus riches du monde entier; rien ne borne les regards que dans un lointain immense. On a sous les yeux quarante puys avec leurs cratères antiques, leurs ravins, leurs courants de lave et leurs lits de pouzzolane noire ou rouge. Plus loin, c'est la Limagne entière, traversée, sillonnée par la rivière de l'Allier, avec ses villes, ses villages et ses monticules sans nombre; partout des champs de toute couleur, des vignobles, des habitations disséminées sur cette vaste surface, des chemins à perte de vue, des chaines de montagnes: tout se réunit pour former un coup d'œil enchanteur qui embrasse 500 k. de pays. Quoique le Puy-de-Dôme ne soit qu'un rocher brûlé, cependant les pluies et les vapeurs dont il est imbibé sans cesse lui donnent une fécondité rare, et cette fécondité il la communique aux montagnes qui l'entourent: toutes, si l'on en excepte une ou deux, sont couvertes, ainsi que lui, d'une herbe touffue, et toutes servent de pacages. PUY-DE-DOME (départem. du). 427 en est à 120 k., et de Montauban, qui en est à près de 160. Au-dessus du village des Bains s'ouvre, du sud au nord, une belle et magnifique vallée qui a près de 6 k. de long sur 1 k. de large. Ce mont célèbre, couvert de verdure en très-grande partie, est en même temps hérissé de pics hideux, et déchiré d'espaces en espaces par de larges ravins. Dans le nombre de ces ravins, il en est un immense qui, se rapprochant vers le bas par ses deux côtés, et se terminant en pointe, offre au loin la figure d'un triangle. Il supporte un banc de lave duquel tombe et se précipite une cascade dont les eaux vont former en partie la petite rivière qui traverse la vallée; le fond rouge du ravin rend plus éclatant encore l'argenté brillant de la cascade. Partout ailleurs cette riche el vaste décoration serait admirée, même isolée de tout ce qui l'entoure: ici elle ravit, parce qu'elle est le dernier trait d'un tableau magnifique, parce que, placée au point central de la circonférence de la vallée, elle attire et fixe irrésistiblement tous les regards. Le bassin de la Limagne, dont la longueur est d'environ 100 k. sur une largeur de 12 à 20 k., offre une continuité de plaines fertiles, bien cultivées, et de belles prairies coupées par un nombre infini de ruisseaux et de canaux; les coteaux y sont couverts de vergers et de vignes; les champs, plantés d'une multitude de châtaigniers dont le vert feuillage répand sur les sites divers qu'offre ce charmant pays un agrément indescriptible. Le département du Puy-de-Dôme compte trois zones de productions et de climats absolument différents. La première admet toutes les cultures, les fruits et la vigne; la seconde est bornée à la production des grains sans la vigne; la troisième, n'admettant ni la vigne, ni les fruits, est bornée en presque totalité à l'herbage, soit comme prairies, soit comme simple pâturage. On doit donc distinguer le climat et le sol du département en partie tempérée et très-abondante, en partie froide et médiocre, en partie glaciale et cependant trèsbonne. La première zone comprend le bassin de la Limagne, traversé en ligne droite par l'Allier; chaque rivière affluente de l'Allier forme un vallon plus ou moins large, mais toujours excellent, participant à toutes les qualítés du sol et du climat de la Limagne. La seconde zone est formée par les montagnes basses qui enveloppent la Limagne; le sol est maigre, graveleux, chargé de quartz et d'autres parties infertiles; le blé, le seigle et l'avoine en sont à peu près les seules produc Le Puy-de-Dôme est célèbre dans les annales de l'histoire naturelle par les travaux d'un grand nombre de savants, et dans celles de la physique par l'expérience de Pascal, la première qui a prouvé que l'air est pesant, et que son poids était la cause de tous les effets physiques qu'on avait attribués jusqu'alors à l'horreur du vide. Cette expérience, qui a consisté à transporter au sommet de la montagne un tube en verre de 1 m. 33 c. de haut, bouché d'un côté et rempli de mercure, fut faite, le 19 septembre 1648, par Périer, conseiller à la cour des aides de Clermont, à la sollicitation ❘tions; toutefois la partie méridionale a quel de B. Pascal, son beau-frère. L'abaissement du Le Mont - Dore donne son nom à toute la ques cantons un peu moins disgraciés de la nature, surtout celui que l'on appelle Planèze. La troisième zone est la région des hautes montagnes, destinée uniquement à l'herbage et au bétail. Ainsi l'on voit que la première zone est au pied des montagnes, la seconde à mi-côte, et la troisième à leur cime. Le blé, la vigne, le chanvre, l'huile, les prairies et les fruits sont les produits principaux de la Limagne. L'espèce la plus com mune du blé est le froment, qui nourrit la plus | Dolore, le Durole, etc., etc. La partie oc grande partie de la population et est l'objet d'une exportation assez considérable. La vigne couvre une grande partie des coteaux et même des plaines; on la substitue au grain dans beaucoup d'endroits où le sol est cependant plus propre à la culture des céréales qu'à celle de la vigne. Les chanvres sont une des productions principales du pays; il y vient très-gros et très-grand, et s'élève en quelques cantons aux proportions des arbrisseaux ; mais les toiles qui en proviennent sont dures et grossières. La seconde zone de la Limagne est couverte de noyers de la plus belle venue: beaucoup de champs en sont bordés, et la terre de cet heureux pays est si fertile, que les récoltes souffrent à peine de la présence de ces arbres monstrueux, qui fournissent au peuple l'huile dont il assaisonne tous ses repas. Les prairies abondent dans quelques cantons, surtout depuis Riom jusqu'à Veyre; elles sont enfermées dans de vastes enclos arrosés par les eaux qui découlent des montagnes, et, après avoir fourni deux ou trois coupes de foin, on y introduit le bétail, qui y vit autant que la prolongation de l'automne peut le permettre. Les prairies sont garnies d'arbres fruitiers, notamment d'abricotiers, dont on fait des pâtes d'un goût exquis, et de pommiers qui fournissent à une exportation considérable, surtout pour Paris, où toutes les pommes dites de bateau viennent d'Auvergne. CONTENANCE, La contenance totale du département est de 797,238 hectares, divisés ainsi : cidentale du département renferme plusieurs lacs, qui, presque tous, occupent les cratères d'anciens volcans. Tels sont: le lac de Godivelle, le lac Pavin, le lac Chauvet, le lac de Montisneyre, le lac Chambon, le lac de Guéry, le lac d'Aydat, etc., etc. COMMUNICATIONSs. Le département est traversé par 7 routes royales et par 9 routes départementales. MÉTÉOROLOGIE. Le climat du département du Puy-de-Dôme est très-variable: les changements de température y sont très-brusques; les nuits et les matinées presque toujours trèsfraîches. En hiver le froid est vif; l'époque de sa plus grande intensité est de la fin de décembre à la fin de février; dans la Limagne il ne dure guère que douze à quinze jours, et il est rare que le thermomètre descende à -15° centigrades. En été, la chaleur est très-grande dans les vallées; à l'air libre et à l'ombre, le thermomètre marque souvent +30° centigrades. L'époque ordinaire des plus grandes chaleurs est la fin de juillet et le commencement d'août. Le vent dominant est celui du sud-ouest, PUY-DE-DOME (départem. du). tout. A certaines époques de l'année, on fait bénir les maisons, les étables, les enfants, pour les préserver de tout accident. On bénit aussi les vaches la veille de leur départ pour la montagne. En général le respect pour les bestiaux est grand; et un étranger n'entrera jamais dans une étable sans exprimer ce souhait, tête découverte: Le bon saint les sauve! et cela avant d'avoir salué le maître du logis. >>> DIVISION ADMINISTRATIVE. Le département du Puy-de-Dôme a pour chef-lieu Clermont. Il envoie 7 représentants à la chambre des députés et est divisé en 5 arrondissements : qui souffle avec une grande violence pendant | siastique à Clermont. - Séminaire diocésain à sept ou huit jours, à quatre époques différentes de l'année; ce vent est humide et amène les pluies: c'est lui qui précède les orages de juillet. Le vent de nord-est est froid, et cause les désastreuses gelées du printemps. Les montagnes, surtout celles de l'ouest, sont exposées à des ouragans terribles. MOEURS ET USAGES. « L'habitant du Puy-deDòme, dit M. Gonod, est en général patient, laborieux, constant dans ses affections et ses habitudes, attaché au sol, sobre, économe, intéressé, mais probe. Avec de l'aptitude pour les sciences et les arts, il n'a de goût ni pour les unes, ni pour les autres. Le besoin a rendu le montagnard de l'est plus industrieux et plus entreprenant; celui de l'ouest, plus indolent, a-t-il de quoi satisfaire ses premiers besoins, n'est point stimulé par le désir d'améliorer son sort. On lui reproche d'être défiant, soupçonneux et processif. - Partout les mœurs sont simples. Dans la Limagne, les travaux sont excessifs. A la montagne, passé le temps des semences et des récoltes, les hommes qui ne sont pas livrés à l'industrie sont peu occupés. Le dimanche on se repose; dans une grande partie du pays, durant l'intervalle des offices religieux, ou après qu'ils sont terminés, on fète le dieu du vin. Dans les contrées vignobles, le rendez-vous est dans les caves, où l'on boit à la lueur des lampes en plein jour. Dans la montagne on se réunit au cabaret. Dans presque toutes les paroisses un usage immémorial a établi des fêtes patronales, toujours fort suivies : la danse et le vin sont les principaux plaisirs. Au son de la musette et de la chèvre, garçons et filles, rangés sur deux rangs, sautent en cadence, agitant leurs bras, se frappant les HYDROGRAPHIE. Trois rivières principales, l'Allier, la Dore et la Sioule, arrosent ce dé- ❘ mains, avec accompagnement de cris de joie. partement, où coulent aussi l'Alagnon, la Veyre, l'Artier, la Morge, le Buron, la Dordogne, la >> Les idées religieuses ont conservé un grand empire, dans les montagnes occidentales sur PRODUCTIONS. Le département produit des céréales de toute espèce, en quantité plus que suffisante pour la consommation des habitants; des châtaignes, de très-bon chanvre, d'excellents fruits, notamment des poires et des pommes qui s'expédient pour Paris, et des abricots dont on fait des conserves et des confitures qui donnent lieu à un grand commerce. Les vignes sont cultivées avec soin et produisent annuellement 345,000 hectolitres de vins, dont à peu près 180,000 hectolitres sont consommés dans le département et le surplus livré à l'exportation: les crus les plus estimés sont ceux de Chautergue, Châteldon, Ris, Corent, Chauriat, Mariol et Lachaux. Les forêts les plus considérables sont celles des arrondissements de Thiers et d'Ambert; les essences dominantes sont le sapin, le chêne et le hêtre. Les montagnes sont couvertes d'une foule de plantes aromatiques. - La race des chevaux, quoique petite, est assez estimée et produit de bons chevaux de selle. - L'espèce bovine est plus belle et donne de grands produits en lait, en fromage et en bestiaux engraissés. Malgré l'introduction des mérinos, la race ovine y est encore généralement médiocre. - Le gibier est assez abondant; on trouve des sangliers, des chevreuils, des lièvres, des lapins et du gibier ailé de toute sorte. Les loups et les renards sont communs. On trouve dans les montagnes des aigles, des vautours et plusieurs grandes espèces d'oiseaux de proie. Les rivières et |