LA LEGEN DE DU GASCON, Ou la Lettre de CHARLES DRELINCOURT, Sur la méthode,prétenduë nouvelle,de Seconde édition, reveuë & M on Epitre précédente en justifiera le titre. Mr. Porrée m'écrivit, qu'on publioit en Normandie, la Canonifation d'un Saint nouveau, qui guériffoit divinement de la pierre. Il me conjura de luy en faire la Legende. J'eus beau m'en excufer, il me fallut céder à ses instances, & luy faire toute l'histoire du prétendu 1 faifeur de miracles. Si les De vots s'en formalifent, j'en fuis marry, mais je ne puis y remédier, 餶α 22α) NESCIT VOX missa reverti.x Volet igitur irrevocabile vers bum, * a T A 2 * LA DU' GASCON, A MONSIEUR PO RRE E 10. Médecin à Royen. MONSIEUR, Je répons à votre fouhait ardent & redoublé, & je vous fais la Légende du Gafcon. Elle eft trop peu de chofe, pour la refufer à vn perfonnage, qui refufer a eft l'un des ornemens du Siecle, & qui, dans mile ocafions, m'a comuni qué des penfées dignes de l'immortalité. Si cette Légende, n'eft ni belle, ni fainte, c'eft que je manque de loifir pour l'embellir, & que fon fujet n'a point fait de miracles pour mériter I'Apothéose; mais elle eft franche & fincére, car je n'y déguife rien, VERITAS ELCET ODIUM. Sed ad rem, & quidem Atticâ lege, dvd wego1 μίων τε και παθῶν. covard PRE Prémiere Partie. . 5 Jur la fin de Juin dernier, il parut icy avec éclat, un certain Opérateur de Cauviffon, ce Bourg fi célébré par 1 Hiftoire de Nauzaret & de Bomface buitiéme, qui Marte & Arte, imò, facinore quovis, uti Domitius Afer, clarefcere properus erat. A l'ouïr se vanter,& à le voir pia er, on eût dir, qu'il atendoit les honneurs d'vn triomphe,tant pour fes exploits dans les foulévemens du bas-Languedoc, que pour fon adrefle, à abatre la cataracte, à traiter de la bergne, & à tirer la pierre. Mais je laiffe là fon humeur Martiale, auffi bien que ce qu'il dit,qu'il fe jouë d'vne cataracte, & qu'il la fait danfer fur la pointe de fon aiguille, comine on fait vn pois au bout d'vne farbatanes orant, ou. donnant ainfi à son gré, I'vfage de la lumiére, felon qu'il porte cette perle opaque, our au devant |