ou les Inventions merveilleuses de la colère de Dieu dans la punition du pécheur, représenté par le roi Balthazar, Lyon, 1665, in-8°. C'est un Recueil de sermons pour l'avent. L'auteur nous apprend qu'il y a travaillé pendant dix ans. III. Panégyriques pour toutes les fêtes de la Sainte-Vierge, ibid., 1665, in-8°. IV. Le Prédicateur évangélique, ou Discours pour tous les jours du carême, ibid., 1667, in-8°. V. Le Banquet d'Élie, ou les Merveilles de la table de Jésus, ibid., 1668, in - 8°. Ce sont des sermons pour l'octave de la fête du Saint-Sacrement. W-s. OUDEGHERST (PIERRE D'), jurisconsulte, né à Lille, publia, en 1571, les Chroniques et Annales de Flandre; depuis l'an 620, jusqu'à 1476, imprimées à Anvers, chez Plantin, un vol. in-4°., composé de 109 chapitres. Cet ouvrage est dédié à l'empereur Maximilien II, auprès duquel l'auteur résida quelque temps. De retour en Flandre, il alla exercer sa profession d'avocat à Bruxelles. C'est là qu'il mit en œuvre les matériaux qu'il avait rassemblés depuis long-temps pour la composition de son livre, qui est un précis exact de tout ce qu'on avait écrit avant lui sur la Flandre. Il fait remonter l'histoire des princes qui ont gouverné cette province, jusqu'à un Lidéric qu'on dit avoir été envoyé, en qualité de forestier, par Clotaire II, roi de France. Presque toute la contrée était alors couverte de forêts, dont il reste encore des portions considérables sur divers points de la Flandre. On fait descendre les comtes de Flandre de ce Lidéric, dont l'histoire est mêlée de fables, comme il s'en trouve dans les origines de presque tout ce qui est devenu très-ancien pour nous. L'auteur devait publier la suite de son ouvrage, depuis l'avénement de la maison d'Autriche au gouvernement de la Flandre jusqu'au temps où il écrivait. Mais cette suite n'a pointparu; et on peut le regretter, parce que Ondegherst était laborieux et exact dans ses recherches, et qu'il avait, pour cette partie de son travail, des titres plus nombreux et plus authentiques que la plupart de ceux dont il s'était servi pour la composition de son premier volume. D-x. OUDENARDE (ROBERT VAN), peintre, né à Gand, en 1663, fut successivement élève de Mierhop et de Van Cleef. A l'âge de vingt-deux ans, il se rendit à Rome, où Carle Maratte l'admit à son école, et lui prodigua tous les soins que méritaient ses rares dispositions. Dans ses moments de loisir, il cultivait la gravure à l'eau-forte. Il se permit de graver, par ce procédé, un Mariage de la Vierge, que son maître peignait encore. Cette planche se répandit dans Rome, et Carle Maratte, irrité, chassa Oudenarde de son atelier. L'élève qui n'avait pas en l'intention d'offenser son maître, fut au désespoir d'une telle animadversion, et il resta pendant six semaines sans toucher à ses pinceaux ou à sa pointe. Maratte, touché de son repentir, et fâché de s'être montré trop sévère, lui pardonna. Un jour qu'il l'avait rencontré sur la place Navone, l'élève lui dit qu'il voulait abandonner entièrement la peinture et la gravure; mais Carle l'en détourna, et l'exhorta fortement à cultiver ces deux arts : « Je vous con>> seille seulement, lui dit-il, de ne » faire paraitre en public que des > gravures et non des égratignu» res. » Depuis cette époque les deux artistes furent étroitement liés. Ou : à denarde s'occupa sérieusement de la gravure; et c'est sous les yeux mêmes de Maratte qu'il grava la plupart des compositions de ce maître: recueil précieux et qui fait un des plus beaux ornements du cabinet d'un amateur. Il avait étudié avec fruit les langues anciennes; et son talent pour faire des vers latins était tellement connu, que le cardinal Barbarigo le choisit pour graver un recueil de portraits et d'emblèmes relatifs à sa famille, avec des vers latins pour orncinent. Cet ouvrage, qu'il mit vingt-deux ans composer, et qui renferme 175 planches, ne fut terminé qu'après la mort de l'artiste et du cardinal: ce fut la famille de ce dernier, qui le publia à Padoue en 1762, en un volume grand in-folio intitulé, Numismata virorum illustrium ex gente Barbadiga; fort rare et recherché des curieux. Le cardinal, qui aimait le caractère et le talent d'Oudenarde, lui proposa d'entrer dans les ordres en lui promettant de l'avancement. Cette idée séduisit l'artiste : toutefois, impatient de revoir sa patrie dont il était absent depuis 37 ans, il sollicita de son protecteur la permission d'y retourner. Arrivé à Gand, il fut reçu avec la plus grande distinction par ses compatriotes. Il était cependant sur le point de repartir pour l'Italie, lorsqu'il apprit Ja mort du cardinal. Libre de tous ses engagements, il se fixa dans sa ville natale, où il ne cessa de travailler jusqu'à sa mort, arrivée le 3 juin 1743. Egalement habile dans l'histoire et dans le portrait, il orna de ses tableaux la plupart des églises de Gand. Il ne pouvait suffire aux travaux qui lui étaient demandés. Sa manière de peindre et de dessiner tient beaucoup de celle de Maratte. Sa couleur est vigoureuse, sa touche franche et facile, son dessin correct; sa composition est belle, sévère et spirituelle. Dans le portrait, un pinceau flatteur ajoute aux charmes de son coloris. Il a peint, pour l'église des Béguines, Jésus-Christ au milieu des docteurs; et, dans l'église Saint-Jacques, une Sainte Catherine. Mais son chef-d'œuvre est le tableau dont il a décoré le grand autel des Chartreux, et qui représente une Apparition de saint Pierre. Outre vingt-deux pièces, gravées par lui d'après Carle Maratte, on connaît d'Oudenarde une foule de portraits et de sujets, dont on peut voir le détail dans le Dictionnaire des Artistes, de Heinecken. P-s. OUDIN (CÉSAR), fils d'un grandprevôt du Bassigni, fut élevé à la cour d'Henri IV, qui n'était encore que roi de Navarre. La connaissance qu'il avait des principales langues de l'Europe, le rendait digne de figurer parmi les hommes instruits dont le prince aimait à s'environner. Oudin fut accrédité auprès des princes protestants d'Allemagne: Henri le chargea d'autres missions diplomatiques, et continua de l'employer utilement dans le cours des guerres civiles. En 1597, il lui donna la charge de secrétaire-interprète pour les langues étrangères. Oudin mourut le 1er. octobre 1625. Ses principaux ouvrages sont : I. Une traduction de Don-Quichotte, Paris, 1639, 2 vol. in-8°, qu'a fait oublier celle de Filleau Saint-Martin, quoique beaucoup moins exacte. II. Recueil de sentences et de proverbes, traduit du cas. tillan, 1614, in-8°. III. Un Dictionnaire espagnol et un Dictionnaire italien, refaits depuis par son fils. IV. Une Grammaire italienne, Paris, 1645, in-8°. V. Une Grammaire espagnole, Rouen, 1675, in-12. L'une et l'autre contiennent des corrections et des additions d'Antoine Oudin. F-т. OUDIN (ANTOINE), fils aîné du précédent, le remplaça dans les fonctions d'interprète pour les langues étrangères. Louis XIII l'ayant envoyé en Italie, il séjourna successivement à la cour de Savoie, et à celle de Rome, où le pape Urbain VIII le prit en amitié. En 1651, Louis XIV, surmontant son dégoût pour l'étude, voulut apprendre l'italien, parce que c'était la langue maternelle des trois nièces de Mazarin, qu'il aima tour-à-tour: Antoine Oudin eut l'honneur de lui donner des leçons. Il mourut le In février 1653. On a de lui: I. Curiosités françoises, pour servir de supplément aux Dictionnaires, ou Recueil de plusieurs belles propriétés, avec une infinité de proverbes et de quolibets pour l'explication de toute sorte de livres, Rouen, 1649, 1656, in-8°. II. Grammaire francoise rapportée au langage du temps, Paris, 1633, et Rouen, 1645, in-12. Baro, Duryer, e et plusieurs autres membres de l'académie française récemment fondée, citèrent cet ouvrage avec éloge. III. Recherches italiennes et françoises, on Dictionnaire italien-francois et françois-italien, Paris, 1640, 2 vol. in-40.; augmenté par Veneroni, Lyon, 1698. IV. Trésor des deux langues espagnole et françoise, ou Dictionnaire espagnol-francoiset francois-espagnol, ibid. 1645, in-40. V. Histoire des guerres de Flandre, traduite de l'italien du cardinal Bentivoglio, ibid. 1634, in4o. Ce travail ne comprend que la première partie de l'original, et se termine à la victoire remportée par Don Juan d'Autriche, en 1578. XXXII. OUDIN (César-François), probablement de la même famille que les précédents, fut attaché au fils de la célèbre marquise de Sévigné. Il dédia à son patron un livre, que celui-ci ne paraît pas avoir feuilleté, même dans sa solitude des Rochers, quoique cette production portât le titre de Recueil de divertissements comiques, 1670, in-12. - Un autre OuDIN (Charles), docteur en théologie, est auteur d'une traduction latine et française d'un discours de SaintJean Chrysostome, qui prouve que personne ne souffre de vrais maux que ceux qu'il se fait soi - même, 1664, in-12. F-т. , OUDIN (CASIMIR), savant bibliographe, né, en 1638, à Mézières était fils d'un tisserand, qui voulait lui apprendre son métier; mais un goût naturel le portait vers l'étude, et, s'y étant appliqué malgré ses parents, il entra chez les Prémontrés, à l'âge de dix-sept ans, et prononça ses vœux en 1658 (1). Il fit ensuite ses cours de philosophie et de théologie, et s'attacha particulièrement à l'histoire ecclésiastique. Louis XIV passant, en 1678, à l'abbaye de Bucilly en Picardie, le P. Oudin fut obligé, en l'absence de ses supérieurs, de complimenter ce prince; et il s'en acquitta si bien, que le roi témoigna sa surprise de trouver dans un lieu si sauvage un homme qui eût tant d'esprit. Il paraît qu'Oudin regrettait déjà d'avoir embrassé la vie monastique; car le monarque lui ayant demandé quelle charge il avait dans la maison, il répondit qu'il portait son mousquet, et que quand il ne pouvait le porter, il le traînait (2). Il fut char (1) Ce fut alors qu'il prit le nom de Casimir; il avait reçu au baptême celui de Remi. (2) On peut voir cette anecdote racontée avec plus de détails dans une Lettre du P. Jean Rouyer, Pré 17 gé, en 1681, de visiter toutes les mai sons que l'ordre possédait en France et dans les Pays-Bas, et d'extraire de leurs archives les pièces intéressantes pour l'histoire. Il obtint ensuite la permission de se fixer à Paris, et y travailla, avec beaucoup d'ardeur, à mettre en ordre les recueils qu'il se proposait de publier. Quelques liaisons contractées avec Jurieu, et avec d'autres calvinistes, le décidèrent à se retirer en Hollande, en 1690; et il abjura ses vœux et sa religion. Mayer, surintendant des églises de Hambourg, le pressa de se rendre dans cette ville, où il lui promettait un emploi; mais les offres qu'il reçut n'ayant pu lui convenir, il revint à Leyde, Leyde, où il fut nommé sous-bibliothécaire de l'université, charge qu'il remplit jusqu'à sa mort, arrivée au mois de septembre 1717. Oudin a été jugé très - sévèrement par les auteurs catholiques. C'était, dit l'un d'eux, un mauvais naturel, un esprit dur, féroce, sans politesse, sans éducation (Mélang. histor., par Michault, 1, 34). Lenglet-Dufresnoy lui est moins défavorable: « Il n'a pas imité, dit-il, les autres transfuges, qui ne mauquent jamais marier, aussitôt après leur changement. On ne l'a point vu autre part qu'à la bibliothèque, à l'église ou chez lui; et, contre l'ordinaire de ces prosélytes, il a eu l'estime générale des réformés » (Méthod. pour étud. l'histoire, xιν, 345). On a d'Oudin: I. Supplementum de scriptoribus, vel scriptis ecclesiasticis à Bellar de se montré, insérée dansles Mémoires de Niceron, tom. x, 48-53. Elle est rapportée avec quelques différen ces dans les Mélanges histor, de Michault, II, 34. Le P. Rouyer nous apprend qu'Oudin a publié, outre les ouvrages cités dans le corps de l'article: Acta B. Lucæ abbatis Cuissiacensis, in-40., et uu libelle intitulé: Le Prémontré défroqué, dont il ne donne ni la date ni le format, et qu'on n'a encore vu cité dans aucun catalogue. mino omissis ad ann. 1460, Paris, 1686, in-8°. Cet ouvrage fut vivement critiqué par Guill. Cave, qui accusa l'auteur d'ignorance et de plagiat. II. Epistola de ratione studiorum suorum, Leyde, 1692, in -4°. Cette Lettre est adressée à Mayer; Oudin s'y plaint amèrement du peu de ressources qu'il avait trouvé dans son ordre pour étudier. III. Veterum aliquot Galliæ et Belgii scriptorum opuscula sacra nunquàm edita, ibid., 1692, in-8°. Ce Recueil contient un Poème d'Hincmar, abbé de Saint - Remi, avec une Lettre d'Audrade à ce prélat, et des Opuscules d'Herman, abbé de Saint-Martin; d'Arnold, abbé de Bonneval; de Guillaume, abbé de Saint-Thierri, et de Gauthier, prevôt de Tournai. IV. Trias dissertationum criticarum, ibid., 1717, in-8°. La première de ces Dissertations roule sur le manuscrit d'Alexandrie, dont Grabe s'est servi pour son édition de la version des Septante, et qu'il croit du quatrième siècle (V. GRABE, XVIII, 241). Ondin cherche à démontrer que le manuscrit ne peut pas être antérieur au dixième siècle. Dans la seconde, il prétend prouver que le Traitéintitu lé: Quæstiones ad Antiochum principem, attribué à saint Athanase, est l'ouvrage d'un patriarche d'Alexandrie, qui florissait au quatorzième siècle. La troisième est une critique virulente de l'Imperium orientale de Banduri, qu'il n'avait, dit-on, pas pris la peine de lire, avant de le réfuter (V. BANDURI, III, 310). V. Commentarius de scriptoribus Ecclesiæ antiquis, illorum que scriptis adhuc extantibus in celebrioribus Europæ bibliothecis, etc., Francfort ou Leipzig, 1722, 3 vol. in-fol. L'auteur annonce que son but est de corriger les erreurs, et de réparer les omissions de Bellarmin, Possevin, Labbe, Cave, Dupin, et des autres bibliothécaires qui l'ont précédé: mais il n'était pas assez versé dans les langues anciennes pour bien entendre les ouvrage dont il avait à rendre compte; et, quoiqu'érudit et très-laborieux, il a commis lui-même beaucoup d'erreurs, en voulant relever celles de ses devanciers. Oudin, naturellement violent, n'a pas laissé échapper cette occasion de se venger des critiques de Guill. Cave. Il se montre aussi très ardent à dénigrer les écrivains de l'ordre auquel il avait appartenu; enfin, cette fois encore, il a encouru le reproche de plagiat. Malgré ses imperfections, cet ouvrage est utile et recherché. Ch. Wolf a extrait du troisième volume la Dissertation: De primis artis typographicæ inventoribus, et l'a publiée, dans ses Monumenta typographica, 11, 872. (Voy. CÉSAIRE, VII, 559; GRADENIGO, XVIII, 255; et LIENHART.) W-s. OUDIN (FRANÇOIS), jésuite, né à Vignori, bourg de Champagne, le rer. novembre 1673, s'est rendu célèbre par la fécondité de ses travaux littéraires. Il fit ses études à Langres, sous la direction d'un oncle chanoine en cette ville, remplit toutes les espérances que ses premiers succès avaient fait concevoir, et, le cours de son instruction terminé, entra chez les jésuites, qui l'envoyè rent dans plusieurs de leurs maisons pour y professer les humanités et la théologie. Légataire de son oncle, sous la condition de fixer son séjour à Paris ou à Dijon, le jeune Oudin préféra cette dernière ville, qui réfléchissait en quelque sorte les lumières de la capitale et réunissait dans son sein un assez grand nombre de littérateurs en réputation. Tous furent ses amis, et s'empressèrent de profiter de la communication de ses connaissances; il brilla surtout dans les conférences académiques que tenait dans son cabinet le président Bouhier. Partagé, pendant quinze ans, entre ces jouissances littéraires et les fonctions de l'enseignement, il se chargea de révéler à la jeunesse les beautés de la poésie latine: pendant quinze autres années, il fit un cours de théologie positive. L'aménité de son caractère, autant que son mérite personnel, lui avait ménagé de nombreux amis: il s'en prépara de nouveaux dans la plupart de ses élèves. L'intérêt qu'ils lui inspiraient, était si vif, que souvent il sacrifia une portion considérable de ses émoluments pour réparer à l'égard de plusieurs d'entr'eux les torts de la fortune. La langue latine lui était devenue singulièrement familière; et il composait surtout avec une extrême facilité des vers latins. Santeul, si difficile et si infatué de son mérite poétique, se soumettait toutefois à la censure du P. Oudin, et l'écoutait avec docilité prononcer sur ses productions. Celui-ci, comme La Monnoye, s'appliqua fort tard à l'étude du grec; mais il y fit de rapides progrès, et fut bientôt capable de s'essayer à composer aussi des vers dans cette langue. Il voulut encore posséder l'anglais, l'italien, le portugais et l'espagnol. Au milieu de ces occupations si diverses, il ne négligeait pas la méditation des Livres saints, et la lecture des trois docteurs de l'Église qu'il affectionnait le plus, saint Augustin, saint Chrysostome, et saint Thomas. Tant de mérite at-. tira les regards sur le modeste reli |