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INSCRIPTIONS
SANSCRITES

DE CAMPĂ.

de Mathura1, présentent déjà le y souscrit sous forme de boucle
ouverte. Au sud même, le y souscrit n'a sans doute gardé sa forme
complète que dans les premiers essais d'inscriptions sanscrites, et a
dû être presque immédiatement simplifié. Malheureusement les docu-
ments font presque défaut du me au ve siècle. Cependant nous avons
ire
l'inscription du petit-fils de Rudradāman à Jusdun2, datée de 127,
c'est-à-dire, selon toute probabilité, d'une année correspondant à 205
après J.-C.; le y
le y souscrit y a déjà pris sa forme nouvelle. On pourrait
il est vrai, soupçonner là une influence de l'écriture du nord, déjà
signalée pour une forme, d'ailleurs accidentelle, du m dans la même
inscription. En tout cas, les plus anciens monuments à peu près datés
que nous rencontrions ensuite ne connaissent également que la forme
nouvelle du y souscrit. Il suffira de citer la plus ancienne inscription
de Vengi, celle du roi Vijayanandivarman, rapportée au Ive siècle par
Burnell et par M. Fleet".

Ajoutons à ce propos que l'alphabet de Vijayanandivarman, relevé
sur la planche I de la South-Indian Palæography est évidemment beau-
coup moins ancien que le nôtre : le t et le n y sont bouclés tous les
deux comme dans le n° XXI ci-après.

Notre inscription ne semble vraiment inférieure, pour l'aspect archaïque, à l'inscription de Rudradaman, que par la forme de certaines voyelles: de l'e légèrement recourbé de haut en bas, de l'à oblique de bas en haut (bien que cette forme se rencontre aussi dans le monument de Girnar pour certains groupes tels que pă, yā), enfin et surtout de l'o, formé, non plus de deux lignes horizontales, mais de deux lignes courbes. Pourtant l'o lui-même garde la forme ancienne avec n et l.

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Or on verra par l'inscription suivante que l'écriture paraît avoir suivi assez exactement sur la côte orientale de l'Indo-Chine les développements et même les modes passagères de l'écriture de l'Inde du sud. Il paraît donc à peu près certain que celle-ci est antérieure au Ive siècle de notre ère, et possible qu'elle remonte jusqu'au 1o. En somme, on peut considérer le me siècle comme sa date approximative la plus probable. Ce serait l'une des plus anciennes qu'on connaisse en langue sanscrite.

En tout cas, et à supposer que l'écriture ait gardé un caractère plus archaïque dans cette région lointaine, notre monument témoignerait toujours de la haute antiquité des premiers établissements indiens dans l'Annam actuel.

Ce témoignage n'a d'ailleurs rien qui doive surprendre. Ptolémée, en effet, connaissait des noms géographiques d'origine sanscrite sur le littoral de l'Indo-Chine comme dans les îles de la Sonde. La colonisation indienne de ces contrées est donc antérieure au milieu du Ir siècle. Il n'y a pas de raison non plus, si, comme on doit le croire, les relations étaient restées fréquentes avec la mère patrie, pour que le sanscrit y ait fait son apparition sur les monuments épigraphiques beaucoup plus tard que dans l'Inde proprement dite.

Le sanscrit de notre inscription est correct, autant qu'on en peut juger par les parties lisibles. J'aurai seulement à relever, à la ligne 1 2 de A, un mot dont la forme et le sens m'échappent. Dans l'orthographe, il n'y a à signaler que le redoublement d'une consonne, non seulement après le r, mais avant le y, dans les mots bhrittya, maddhye. Le premier seulement de ces redoublements est resté d'un usage général dans les inscriptions postérieures1. Mais, à la date de celle-ci, je ne sais s'il est permis de dire que l'un soit plus ou moins régulier que l'autre 2. D'ailleurs nous retrouverons encore le second dans le no XXI, B.

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INSCRIPTIONS

SANSCRITES

DE CAMPĂ.

INSCRIPTIONS

SANSCRITES

DE CAMPA.

Pour cette inscription comme pour les suivantes, je joindrai à ma transcription des chiffres entre parenthèses indiquant le commencement des lignes. Pour celle-ci seulement, j'observerai en outre la distinction des lignes par une disposition particulière, nécessaire pour indiquer les raccords de la face B avec la face A.

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mune deux corrections successives à l'or-
thographe präcrite primitive, dont la pre-
mière aurait consisté à écrire la lettre re-
présentant le r ou le y assimilé, au lieu
de la négliger, et la seconde à réintro-
duire le r ou le y lui-même, tout en lais-
sant subsister la consonne double? - La
double consonne étant récente en präcrit,
cette explication, à coup sûr ingénieuse,
impliquerait l'abandon de la date commu-
nément admise pour Panini, chez qui les
divers redoublements de consonnes sont
traités VIII, 4, 46-52, et elle entraînerait
une conclusion semblable pour les Prāti-
çaklıyas, qui tous donnent ou discutent
ces mêmes règles. Cf. Rigv. Pr., VI, 1-4;
Taitt. Pr., XIV; Vājas. P1., IV, 97-114,
Atharv. Pr., III, 26-32. A. B.

1 Le m final est plus petit et placé au-
dessous de la ligne selon l'usage ancien

tter nnu rājā 5

na çrīmāra.. na

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i

1

=

Après çrīmāra, le groupe qui précède na est peut-être lo (lona lavana?). Devant kulanandanena, assez net sur les estampages, on croit lire yi, précédé d'un fragment d'un autre groupe, voir ci-dessus, p. 192. Malgré l'absence de samdhi et l'intervalle en blanc devant ājñāpitam, c'est ce mot qui paraît gouverner l'instrumental précédent, isolé sans doute en raison de son importance.

On croit lire ha devant maddhye, avec le sa de l'autre face probablement -sumuha-.

3 Avant loka, il y a un espace en blanc; c'est même le seul qui soit franchement marqué. A. B.

• Vikṛitau? La lecture -tau elle-même n'est pas sûre. Il n'y a pas dans l'inscription d'autre exemple de la diphtongue au, et les traits ne sont pas parfaitement distincts.— Vikṛitau est impossible. Après vi il y a la trace d'un caractère, et il y en avait un autre, peut-être deux, avant tau. Je crois que ce dernier doit se lire tā, le trait supérieur de gauche étant un simple défaut de la pierre. J'y vois la fin d'un participe présent, par exemple vimṛiçatā, se rapportant à mayā et régissant ce qui précède, gatagatim, où il me semble voir la trace d'un anusvāra. Je rapporte également à mayā le reste, très effacé, de la ligne, où

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!

IMPRIMERIE NATIONALE.

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(A, 8-A, 9). Que les rois 2... boivent les paroles, semblables à l'ambroisie, prononcées dans l'assemblée3

....

(A, 9-A, 11). Celui qui est [l'ornement'] ... de la race royale de Çri-Māra, le fils... de Cri-Māra 5. ..., a adressé au milieu de l'assemblée la parole qui prescrit le kara, lui le meilleur des deux qui ont le kara7,

(A, 11-B, 12). A son fils, quand il occupera le trône par suite des changements qu'amènent en ce monde la mort et la renaissance, à son frère, à ceux qui seraient possédés du désir d'assimiler à leurs propres biens...

(B, 12–B, 14). Tout l'argent, tout l'or, les objets mobiles et les objets fixés à demeure, [l'établissement] des greniers, tout cela a été concédé par moi pour le salut de ceux qui me sont chers, et ce que j'ai ainsi accordé doit être reconnu également par les rois de l'avenir.

1

(A, 15). Et que cela soit su de mes serviteurs, de mes hommes 10.

On aurait attendu ici le m final plutôt que l'anusvāra.

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