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doit donc être, ou le Jaya-Indravarman qui a fait graver en 887 çaka la sixième inscription de notre no XXVI, ou un autre roi du même nom qui aurait régné avant le xr siècle.

INSCRIPTIONS

SANSCRITES

DE CAMPA.

XXVIII (408, C, 2).

TOUR DE GAUCHE DE PO NAGAR.

Cette inscription est la seconde, en commençant par le haut, sur la face C du pilier d'entrée de gauche, tour de gauche du monument de Po Nagar, dans la province de Khanh Hoa.

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Elle paraît avoir compris, outre la syllabe om, trente et une lignes, dont les deux dernières sont presque entièrement effacées, et finissait sans doute par la seconde de deux stances çārdūlavikrīḍita dont les fragments sont les dernières parties lisibles de la face G. Tout le reste de l'inscription est en prose. La ponctuation fait complètement défaut, excepté entre la fin de la prose et la première stance, et entre les deux stances. J'ai tâché d'y suppléer dans la transcription par des alinéas. Mais cette division sera naturellement subordonnée à l'interprétation.

L'inscription est datée de 739 çaka, dans le mois de Jyaishtha (le premier de l'été), au moment d'une éclipse de soleil.

Le roi régnant paraît être Harivarman qui reçoit les noms et les titres de Cri-Harivarma-Deva-Rajadhiraja, en même temps que la qualification de souverain de Campa-pura ou de la ville de Campā. Ce prince aurait remporté des succès sur les Chinois.

Avec lui est nommé son fils, Cri-Vikrāntavarman, auquel il avait donné le gouvernement de Panduranga-pura, c'est-à-dire de la ville

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INSCRIPTIONS

SANSCRITES

DE CAMPÅ.

de Panduranga, dont le nom se retrouve sans doute aujourd'hui dans celui du pays de Phanrang1. Vikrantavarman, qui reçoit le titre tcham de pulya2, doit être le prince qui, plus tard, étant devenu roi, fit graver le n° XXIV en 776, et ajouta trois inscriptions à la suite de celle de Satyavarman sur la stèle du monument de Po Nagar, n° XXVI.

Mais ce n'est ni lui, ni son père, qui a fait graver notre n° XXVIII. L'auteur en est un général que Harivarman avait commis à la garde de son fils, probablement très jeune encore et incapable d'exercer par lui-même le commandement de Panduranga-pura. Ce général porte un nom composé du titre sanscrit de senāpati et d'un nom tcham renfermant deux voyelles, dont l'une est un a nasalisé, anunāsika, et dont l'autre est peut-être un son propre à la langue tchame. Nous nous abstiendrons de transcrire cette dernière et laisserons le nom incomplet Senapati-Pār (?). Ce personnage aurait remporté sur les Cambodgiens des succès auxquels il est fait allusion par des images empruntées aux lieux communs de la poétique indienne. Il était né dans un village dont le nom renferme peut-être encore une voyelle propre à la langue tchame, d(?)kjā, et qui paraît avoir dépendu d'une ville dont le nom, manidhi (?), ne peut être lu avec une entière

sûreté.

L'objet de l'inscription est l'érection par Senapati-Pãr (?) d'une statue de pierre de Bhagavati, apparemment l'épouse de Çiva, et de différents sanctuaires, avec donation à la déesse d'objets précieux, de fonds de terre, d'esclaves, etc. Ici, comme dans le n° XXVI, le nom de Kauṭhāra est donné au pays où s'élèvent les édifices sacrés. Mention est faite également d'une idole ancienne que la nouvelle est appelée à remplacer, après une longue interruption du culte. Il n'est pas très facile de se retrouver au milieu de toutes les idoles nommées dans les différentes inscriptions du monument de Po Nagar. Ici,

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même, il est question, indépendamment de l'idole de Bhagavati, de trois sanctuaires, érigés, l'un pour le linga de Shandhaka, sans doute une forme particulière de Çiva1, un autre pour Ganeça, le troisième enfin pour une divinité qui porte le nom de Cri-Maladakuṭhāra, et qui est encore la çakti de Çiva, comme nous le verrons par le n° XXXI. Dans cette dernière inscription, la divinité qui porte le nom de Cri-Maladākuṭhāra paraît nettement distinguée d'une autre qui porte le nom de Yapu-nagara. La divinité de Yapu-nagara semble ètre une ardhanārī, probablement la même à laquelle une donation est faite dans le n° XXIX ci-après, en somme la principale idole tantrique de Po Nagar, dont Yãpu-nagara est sans doute le nom ancien2. C'est peut-être cette même idole qui avait été érigée par SenapatiPar (?) sous le nom de Bhagavati. Son inscription en effet est la plus ancienne qui ait été relevée sur les portes de Po Nagar.

Nous avons déjà fait remarquer que les deux dernières lignes sont perdues. Les précédentes, à partir de la vingt-troisième, offrent aussi bien des lacunes. Dans les parties bien conservées l'écriture est assez nette, sans élégance. Les caractères ont à peu près les mêmes formes que dans les inscriptions des prédécesseurs immédiats de Harivarman, Satyavarman et Indravarman, mais avec un aspect plus cursif et une tendance plus prononcée à la désarticulation, particulièrement le t et le s. A ce dernier point de vue, notre no XXVII est même en avance sur bien des inscriptions postérieures. On y voit aussi le sh sous une forme qui prépare la forme à trois branches relevée dans la cinquième et dans la sixième inscription du n° XXVI. Le ç même n'est pas très éloigné de la forme moderne, qui ne s'est établie qu'au xra siècle çaka : mais la modification est ici tout accidentelle.

Le dh souscrit paraît avoir une forme distincte dans son seul emploi, à la ligne 16.

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INSCRIPTIONS

SANSGRITES

DE CAMPA.

INSCRIPTIONS

SANSCRITES

DE CAMPA.

de Pāṇḍuranga, dont le nom se retrouve sans doute aujourd'hui
dans celui du pays de Phanrang1. Vikrāntavarman, qui reçoit le titre
tcham de pulya2, doit être le prince qui, plus tard, étant devenu
roi, fit graver le n° XXIV en 776, et ajouta trois inscriptions à la
suite de celle de Satyavarman sur la stèle du monument de Po Nagar,
n° XXVI.

Mais ce n'est ni lui, ni son père, qui a fait graver notre n° XXVIII.
L'auteur en est un général que Harivarman avait commis à la garde
de son fils, probablement très jeune encore et incapable d'exercer par
lui-même le commandement de Panduranga-pura. Ce général porte
un nom composé du titre sanscrit de senapati et d'un nom tcham ren-
fermant deux voyelles, dont l'une est un a nasalisé, anunāsika, et dont
l'autre est peut-être un son propre à la langue tchame. Nous nous
abstiendrons de transcrire cette dernière et laisserons le nom in-
complet Senapati-Par (?). Ce personnage aurait remporté sur les
Cambodgiens des succès auxquels il est fait allusion par des images
empruntées aux lieux communs de la poétique indienne. Il était né
dans un village dont le nom renferme peut-être encore une voyelle
propre à la langue tchame, d(?)kjā, et qui paraît avoir dépendu d'une
ville dont le nom, manidhi (?), ne peut être lu avec une entière

sûreté.

L'objet de l'inscription est l'érection par Senapati-Par (?) d'une statue de pierre de Bhagavati, apparemment l'épouse de Çiva, et de différents sanctuaires, avec donation à la déesse d'objets précieux, de fonds de terre, d'esclaves, etc. Ici, comme dans le n° XXVI, le nom de Kauṭhāra est donné au pays où s'élèvent les édifices sacrés. Mention est faite également d'une idole ancienne que la nouvelle est appelée à remplacer, après une longue interruption du culte. Il n'est pas très facile de se retrouver au milieu de toutes les idoles nommées dans les différentes inscriptions du monument de Po Nagar. Ici,

1 Voir Journal asiatique, janvier 1888,

p. 49.
'I figure encore sur une inscription

tchame du règne de Harivarman, no 394.
Voir Journal asiatique, janvier 1888,

P. 77.

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mème, il est question, indépendamment de l'idole de Bhagavati, de trois sanctuaires, érigés, l'un pour le linga de Shandhaka, sans doute une forme particulière de Çiva', un autre pour Ganeça, le troisième enfin pour une divinité qui porte le nom de Cri-Maladakuṭhāra, et qui est encore la çakti de Çiva, comme nous le verrons par le n° XXXI. Dans cette dernière inscription, la divinité qui porte le nom de Cri-Maladākuṭhāra paraît nettement distinguée d'une autre qui porte le nom de Yapu-nagara. La divinité de Yapu-nagara semble être une ardhanārī, probablement la même à laquelle une donation est faite dans le n° XXIX ci-après, en somme la principale idole tantrique de Po Nagar, dont Yapu-nagara est sans doute le nom ancien2. C'est peut-être cette même idole qui avait été érigée par SenapatiPăr (?) sous le nom de Bhagavati. Son inscription en effet est la plus ancienne qui ait été relevée sur les portes de Po Nagar.

Nous avons déjà fait remarquer que les deux dernières lignes sont perdues. Les précédentes, à partir de la vingt-troisième, offrent aussi bien des lacunes. Dans les parties bien conservées l'écriture est assez nette, sans élégance. Les caractères ont à peu près les mêmes formes que dans les inscriptions des prédécesseurs immédiats de Harivarman, Satyavarman et Indravarman, mais avec un aspect plus cursif et une tendance plus prononcée à la désarticulation, particulièrement le t et le s. A ce dernier point de vue, notre no XXVII est même en avance sur bien des inscriptions postérieures. On y voit aussi le sh sous une forme qui prépare la forme à trois branches relevée dans la cinquième et dans la sixième inscription du n° XXVI. Le ç même n'est pas très éloigné de la forme moderne, qui ne s'est établie qu'au xro siècle çaka : mais la modification est ici tout accidentelle.

Le dh souscrit paraît avoir une forme distincte dans son seul emploi, à la ligne 16.

Le mot shandha est donné par les lexiques comme un nom de Çiva.

2

Voir Journal asiatique, janvier 1888,

p. 51. Toutefois, sur une assertion inexacte
contenue dans cette page, voir le n° XXIV,
p. 231, 232, et le n° XXVI, p. 242, note 1.

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DE CAMPÅ.

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