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NOTICE

SUR

UNE «SUMMA DICTAMINIS»

JADIS CONSERVÉE À BEAUVAIS,

PAR

M. LÉOPOLD delisle.

« On conservait dans la bibliothèque de la cathédrale de Beauvais un manuscrit intitulé: Summa dictaminis per magistrum Dominicanum hispanum. Quel est ce maître dominicain espagnol? Nous n'en savons rien du tout, et nous ne pouvons guère le considérer que comme un auteur anonyme. Seulement il parle si souvent de l'évèque d'Orléans et des privilèges de l'église de Meun, qu'il serait permis de conjecturer qu'il était chanoine de cette église. Il est moins difficile de fixer l'époque où il rédigeait son recueil : car, lorsqu'il donne des modèles d'épitres du pape, de l'empereur et du roi de France, les noms propres qu'il emploie sont toujours ceux d'Urbain, de Frédéric et de Philippe. Il est donc extrêmement probable que ce manuel a été composé sous le pontificat d'Urbain III. . . . . . L'écriture du manuscrit est de la fin du xire siècle, ou du commencement du XIIIe, et les fautes qu'on y remarque donnent lieu de croire qu'il n'est qu'une seconde ou une troisième copie.

C'est ainsi que Daunou désignait en 1817, dans le tome XIV de l'Histoire littéraire de la France (1), une Summa dictaminis dont il a sommairement indiqué le contenu, probablement d'après des notes trouvées dans les papiers des Bénédictins. L'analyse qu'il en a donnée a permis à M. Ch.-V. Langlois (2)

(1) Page 377. — (2) Bibliothèque de l'École des chartes, 1893, t. LIV, p. 232.

d'y reconnaître une rédaction de la Summa dictaminis de maître Bernard, l'un des plus célèbres dictatores des écoles orléanaises à la fin du XIIe siècle.

Le manuscrit de Beauvais analysé par Daunou passe pour ne pas exister; mais de notables extraits nous en ont été conservés dans une compilation du milieu du xvIIe siècle qui fait partie de la riche bibliothèque de M. le comte Le Caron de Troussures (1), et que, grâce à l'extrême obligeance de ce bibliophile, j'ai pu examiner à loisir. Il m'a paru utile de rendre compte de mon examen et de faire connaître quelques détails sur une question d'histoire littéraire qui est à l'ordre du jour en France et en Allemagne.

Les documents que m'a communiqués M. le comte Le Caron de Troussures m'ont révélé l'origine d'une méprise dont il était assez difficile de se rendre compte. Le formulaire analysé dans l'article de l'Histoire littéraire de la France date du temps de Philippe Auguste et se présente avec tous les caractères d'une origine orléanaise. On se demandait comment, dans ces conditions, il avait pu être composé par un dominicain espagnol, et M. Ch.-V. Langlois n'a hésité à entrevoir une erreur matérielle dans la rubrique citée par Daunou. L'erreur est aujourd'hui facile à expliquer.

pas

Suivant un catalogue dressé en 1750, la bibliothèque du chapitre de Beauvais renfermait deux formulaires ou traités de l'art épistolaire, que le rédacteur du catalogue décrit dans les termes suivants :

4. Un manuscrit sur vélin, in-octavo, relié en basane, d'une écriture du xII° siècle, fine, serrée, pleine d'abréviations; il contient des formules ou modèles de lettres apostoliques, avec les règles de ces sortes de lettres. . . Il paroît que l'auteur était de Meun; il cite souvent des modèles sous le nom de personnes ou pour la ville de Meun.

57. Un manuscrit sur parchemin, de 12 pouces de haut sur 9 de large, non relié, de la fin du XIVe siècle.

<< Summa dictaminis composita per magistrum quendam yspanum, secundum quod notarii episcoporum debent notarii officium exercere (2). Et primo prohemium. Omne datum optimum et omne donum perfectum desursum est. . . » L'auteur se nomme dans la préface: « Idcirco ego Dominicus, oriundus de civitate Vincentina, in arte dictatoria

(1) Ce volume contient la transcription d'anciens obituaires et de divers documents relatifs au chapitre de Beauvais. Il porte au dos le titre Mélanges et a jadis été coté 3558.

(*) Ce titre a été reproduit par Montfaucon, dans Bibliotheca bibliothecarum manuscriptorum, t. II, p. 1292. C'est à Montfaucon que Daunou l'a emprunté.

discipulus magistri Johannis Severini, viri utique discreti, bone memorie, quondam archidiaconi Calaguritani et thesaurarii Vincentini. »

Ce sont des modèles ou formules de quantité d'actes, dont une partie est pour matières civiles et profanes. Nous n'en rapporterons qu'une :

Instrumentum venditionis libri.

. In nomine, etc. H. etc., in Romana curia stationarius, dixit et asseruit se vendidisse et tradidisse et liberasse domino C. canonico vi libros (1) Decretalium cum Clementinis, in uno et eodem volumine, cum apparatu Johannis Andree, pro pretio floren, aurei de Florentia boni et legalis ponderis, cujus quidem libri ultimum vocabulum libri prime pagine in textu est venditionem, et in glosa compilationis, et finit in penultima linea no qua no, in secunda vero columpna Clementinarum incipit secunda linea descen., et in ultima columpna ipsarum incipit processus. Quam quidem pecunie summam idem C. venditor recognovit et confessus est coram me notario infrascripto, scilicet pro omnibus quorum interest vel intererit, ab eodem domino F. habuisse et numerando recepisse in pecunia numerata, taliter quod a dicto F. pro pacato se tenuit et contento, renuncians ex certa scientia et expresse dictus C. exceptioni doli mali, metusque, erroris et in factum actioni, et excepcioni dicte venditionis non sic facte, et pretii non habiti ac non numerate pecunie ex causa predicta, spei future numerationis, privilegio fori, petitioni ac oblationi libelli contradict[orii], ob causam et sine causa, omni beneficio restitucionis in integrum ex quacumque causa, et juri dicenti quod, si venditor ultra dimidium justi pretii decipiatur, venditio re[s]cindatur, aut quod de justo pretio defuerit suppleatur, juri autem dicenti quod si dolus det causam contractui contractus non teneat, ut (2) incidat in contractum ejusdem agi possit ad residui supplementum, transcripto et exhibitionis presentium instrumenti seu carte cujuscunque, et omnibus privilegiis, rescriptis a Sede apostolica vel alio quocunque principe, domino vel judice sub quacunque verborum formula concessis et concedendis; promisitque dictus venditor eidem domino F. ipsum librum manutenere, onus evictionis in se assumendo, ac omnia et singula alia suprascripta firma et rata habere vel tenere, et non contra facere vel venire aliqua ratione vel causa, de jure vel de facto, sub ypotheca et obligatione omnium bonorum suorum, solemni stipulatione interposita. Acta sunt hec, etc. »

La plupart des formules sont sous des noms italiens et pour des villes d'Italie.

A la fin, lettre de tonsure conférée par Jean, évêque de Beauvais, et concession d'un office de tabellion apostolique par Nicolas, cardinal de Saint-Vital, nonce en France et en Espagne, du 22 janvier 1357. Ces deux formules sont probablement une addition du copiste.

Une dernière pièce est une requête adressée au pape Clément VII, le 14 novembre 1384, par Simon, évêque de Senlis, et par le doyen et le chapitre, pour obtenir la suppression de deux prebendes, dont le revenu devait servir à rétablir le service divin dans son an

(1) faut lire Sextum librum.

(2) Ce membre de phrase doit être altéré.

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