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ceux qui moururent à Busaco, qui capitulèrent à Vimiero, et ceux qui triomphèrent aussi à l'Arzobispo, à Rédinha, à Badajoz, et sur les bords de la Gébora ".

Je ne cite pas ici une foule de glorieuses affaires qui font honneur à nos armes et aux généraux qui menèrent nos soldats à l'ennemi. Mais la place me manque et non la bonne volonté.

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CHAPITRE VII.

L'Europe s'obscurcit.- Contre-coup dans le Nord.-M. Pitt se survivant.-Fêtes aux Tuileries.- La princesse Pauline, ravissante dans le costume de Clorinde. Ridicule de celui de la reine de Naples.- Quadrille des Heures et des Saisons. - Flore, l'Amour et Apollon. Mort d'une Le genéral Shérer. Madame Legrand. — Le général Legrand. - Inaction terrible de la Russie.

rose.

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Le

boudoir de Catherine. 1811. La récolte. Le duc

de Bassano. M. de Montalivet.

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Le pain ne manquera pas, mais il sera cher. Belles paroles de l'empereur.

Le drame politique prenait tous les jours une physionomie plus active et plus sérieuse en même temps. Mais par une conséquence toute naturelle du malheur que devait produire la guerre de la Péninsule, c'était alors qu'il se faisait sentir de ce côté des Pyrénées, et que son contre-coup allait ébranler l'Europe et renverser le trône impérial.

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Les efforts inouïs que fit Napoléon pour soutenir l'Espagne, amenaient à la fin de 1811 et en 1812 un résultat qui aurait été sans doute la soumission de l'Espagne. Nous étions affermis en Catalogne et en Aragon par les victoires de Suchet, tandis que, nous avançant jusqu'aux portes de Cadix, nous achevions la conquête des quatre royaumes d'Andalousie. Le passage de la Sierra-Morena forcé en quelques heures, la dispersion de la junte centrale, les cortès extraordinaires, assemblées dans l'île de Léon, rendant presque tous les jours des décrets contradictoires, le conseil de régence' toujours en dispute avec

Une assez curieuse remarque à faire, c'est l'estime dans, laquelle une junte tenait l'autre. C'est une pièce rare à voir que la proclamation de la junte suprême, du 28 janvier, dans laquelle elle appelle les membres centrals poltrons et fuyards, abandonnant leur poste.

Lorsque les Français approchèrent de Séville, la junte centrale s'étonna. Il y eut alors un beau mouvement de la junte suprême, qui reprit son nom au moment du danger... Les cortès s'établirent dans l'île de Léon, le 24 septembre de la même année, et nommèrent un conseil de régence composé de trois membres; il exerça jusqu'au 22 janvier 1812. Puis les cortès les ôtèrent pour les remplacer par un autre conseil de cinq individus... Ceux-ci eurent le pouvoir jusqu'aut 8 mars 1813. Alors il y eut encore un autre conseil composé de trois membres, qui conserva le pouvoir jusqu'au retour de Ferdinand VII; c'était absolument l'histoire de la

les autres autorités, tous ces troubles que les chefs du nouveau pouvoir n'avaient pas la force ou peut-être la volonté de maîtriser et de détruire,, nous donnaient, à nous, une attitude plus respectable'; et le roi Joseph l'avait pu remarquer dans son voyage en Andalousie. Il la traversa tout entière, fut même visiter les rives de la baie de Ca- * dix, et put se convaincre que partout on était fatigué de la guerre. Les Espagnols n'aimaient pas les Anglais, et cette union leur était odieuse; ainsi donc, malgré nos revers devant lord Wellington, notre retraite précipitée, et tous les malheurs des Arapiles, je crois que nous aurions gardé l'Espagne. Au reste, elle était elle-même dans cette persuasion; car des milliers de familles rentraient dans la mère-patrie, tout le monde non seulement acceptait des emplois près du nouveau gouvernement, mais, comme le disait un loyal et brave Espagnol (don Gonzalo O'Farrill), les solliciteurs se multipliaient comme aux jours les plus paisibles de la monarchie.

France, depuis le 10 août jusqu'au 13 vendémiaire, tant il est vrai que l'anarchie porte partout les mêmes fruits.

J'ai entendu des Espagnols d'un grand sens, dire fort judicieusement, que les évènemens heureux de l'Andalousie avaient placé la nation dans une position éminemment critique, parce qu'il fallut se déclarer immédiatement.

Une autre preuve de cette conviction dont parle, est la séparation des provinces américaines de la mère-patrie, et la proclamation de leur indépendance. Buenos-Ayres destitua son vice-roi Don Francisco Cisneros, et créa une junte suprême au nom de Ferdinand VII!... D'autres provinces jugèrent le moment favorable pour conquérir leur indépendance, et elles la proclamèrent, toujours dans cette persuasion que la mère-patrie était perdue pour l'Amérique,

Mais lorsque le contre-coup de la guerre d'Espagne alla frapper à l'autre bout de l'Europe; lorsque de cette même bouche fraternelle de l'empereur de Russie sortirent des paroles menaçantes; lorsque l'Autriche oublia que l'impératrice des Français était sa fille; lorsque la Prusse qui n'oubliait, ELLE, jamais rien, surtout dans son intérêt, fit comme eux; lorsque enfin toute cette ligue formidable du nord s'éleva pour compter ses phalanges et voir si elles pouvaient résister à Napoléon, alors la Péninsule reprit aussi sa robe maudite, se hérissa de nouveau de meurtres et de carnage. L'enfant dormant à l'ombre d'une haie fut égorgé s'il était Français!... et le peu de confiance que nos troupes avaient reprise fut détruite pour ne plus revenir.

L'Angleterre fut ici ce qu'au reste elle fut sou

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