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Maréchal Davoust,

er

1" corps d'infanterie.

Maréchal Oudinot,

2me corps.

Maréchal Ney,

Le prince Eugène,

Prince J. Poniatowski, 5 corps.

Général Gouvion St-Cyr, 6 corps.

3me corps.

4me corps.

me

Général Reigner,

Duc d'Abrantes,

Maréchal Victor,

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Maréchal Macdonald, 10me corps.

Toute la cavalerie de l'armée, formant quatre corps, était commandée par Murat, et les corps l'étaient par les généraux Nansouty, Montbrun, Grouchy et Latour-Maubourg. La vieille garde, cette masse d'hommes qu'on estime par leurs hauts faits, leur belle conduite, était commandée par le duc de Dantzig et le maréchal Lefebvre; la jeune gardė marchait sous le maréchal Mortier; la cavalerie de la garde agissait séparément de la cavalerie de l'armée; enfin le total de cette immense réunion d'hommes était de quatre cent cinquante mille parmi lesquels on peut compter au moins deux cent soixante-dix mille combattans!... Dans les quatre cent cinquante mille hommes, je ne compte pas le corps autrichien, qui était de plus de trente mille hommes, et

se gouvernait lui-même, on s'en est bien aperçu.

L'armée russe était divisée en deux parties et une réserve; les deux parties s'appelaient première et seconde armée d'occident; le général Barclay de Tolly commandait la première, le général Bagration la seconde; la réserve était confiée au général Tormasow. L'armée russe était, dit-on, de trois cent soixante mille combattans.

J'avais conservé des relations fort intimes en Russie, et malgré la rupture des deux empires, comme mes affections passent toujours avant les considérations politiquement flatteuses, et que des lettres d'amies d'ailleurs ne pouvaient avoir aucune influence sur le destin même d'un écureuil, je recevais souvent encore des lettres de Pétersbourg et même de Moscow où j'avais également des relations d'amitié. Ce fut ainsi que je fus instruite de ce qui se passa à Moscow, lorsque l'empereur Alexandre fut y chercher l'image vénérée de saint Serge. Ce devait être un beau spectacle en effet que cette cathédrale antique, cette basilique chrétienne, dont les vitraux cachés par de vieilles bannières répandaient un demi-jour douteux sur la belle figure du jeune czar recevant des mains du métropolitain Platon, alors plus que centenaire, l'image miraculeuse qui devait conduire l'armée dans les périls et l'en faire

triompher!... Oui, ce devait être imposant en effet; ce devait être bien beau surtout pour un Français s'il s'en trouvait à Moscow!... Que devait-il dire!... que devait-il penser, en voyant s'humilier au pied d'une image le chef d'un grand empire, n'espérant de refuge pour sa défense, après seulement quinze jours d'hostilités, que dans la protection d'une relique, et cela en

1812!...

A cette époque, Paris offrait un spectacle curieux, mais affligeant; tout le monde partait; les maris, les fils, les frères, les amis, tout cela s'en allait à la guerre, et les femmes, les mères, les sœurs et les amies, pleuraient, et, pour se distraire, allaient aux eaux, dans leurs terres, ou bien en Italie, ou en Suisse. J'étais alors bien malade, et des suites de mon voyage d'Espagne, et des inquiétudes que m'avait données mon fils Alfred. J'étais attaquée pour la deuxième fois d'une souffrance nerveuse au pilore, tellement douloureuse, que je craignis un moment d'être mortellement attaquée. Les eaux de Cauterêts m'avaient fait beaucoup de bien; je résolus de prendre encore le même remède, mais Cauterêts était trop loin. On me dit que les eaux d'Aix en Savoie avaient presque la même vertu, et je me décidai à y aller. Étant à déjeûner à la Malmaison avec l'im

pératrice Joséphine, je lui parlai de mon projet

de voyage.

-Oh, allez donc à Aixen Savoie! me dit-elle... je vais à Milan, et, en revenant en France, j'irai à Genève, et bien certainement à Aix; je serai bien contente de vous y trouver.

L'impératrice Joséphine avait une parole si gracieuse, un regard si caressant et si doux quand elle voulait obtenir ce qu'elle demandait, qu'il était difficile de lui résister. Je lui promis donc d'aller à Aix, quoique je susse qu'il devait y avoir plusieurs personnes de la famille impériale... En effet, la princesse Pauline, Madame-mère, la reine d'Espagne et la princesse de Suède devaient passer l'été à Aix en Savoie. C'était bien brillant pour un lieu où la vie la plus simple est la plus agréable; mais enfin il pouvait bien y avoir quelque compensation dans la beauté du pays, et puis, avec la volonté d'être polie et point esclave, on est sûr d'être bien, en quelque lieu de la terre qu'on soit.

Je me déterminai donc à aller à Aix; j'emmenai avec moi mon fils aîné, qui avait trois ans, et je laissai le plus jeune avec sa nourrice, sous la surveillance d'une personne attachée à mon mari; puis je plaçai mes deux filles avec leur gouvernante anglaise et leur bonne, dans un ap

partement de l'Abbaye-aux-Bois, sous la surveillance immédiate de madame de Navarre, qui alors en était la supérieure. C'était une femme d'un esprit et d'un caractère remarquables,et que j'ai prise depuis dans une haute estime. Mes filles lui furent confiées, et je partis tranquille pour mon voyage de Savoie. Je n'avais pas encore, ainsi que toutes celles qui avaient des intérêts à la grande armée, de puissans motifs d'inquiétude; au contraire, cette force immense que nous venions de déployer pour la première fois me paraissait devoir écraser la puissance qui s'opposait à nous. Hélas! la vie ne se compose que de déceptions... d'espérances trompées!... et l'on en vient au point même où je suis... de douter que la mort soit un bien!

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