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-DE, et non des, devant un adjectif que l'on traite aujourd'hui comme incorporé au substantif :

Et dans tous ses propos

On voit qu'il se travaille à dire de bons mots.

(Mis. II. 5.)

- Bon

On dirait aujourd'hui, sans scrupule, des bons mots. mot n'étant considéré que pour un substantif, comme jeune homme.

-DE, entre deux substantifs, marquant le sens actif du premier sur le second:

Chez les Latins, amor patris signifiait aussi bien la tendresse du père au fils que celle du fils au père; c'était au reste de la phrase à déterminer l'acception active ou passive. Molière a dit · de même, la contrainte des parents, pour exprimer, non la contrainte qu'ils subissent, mais celle qu'ils imposent :

Il y en a d'aucunes qui prennent des maris seulement pour se tirer de la contrainte de leurs parents. (Mal. im. II. 7.)

(Voyez aux mots CHOIX, CHOSE, HYMEN.)

-DE, supprimé après aimer mieux.... suivi d'un infinitif:

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Et j'ai bien mieux aimé me voir aux mains d'un autre,

Que ne pas mériter un cœur comme le vôtre. (Ec. des mar. III, 10.)
J'aimerois mieux mourir que la voir abusée. (Ec. des fem. V. 2)
Après à moins que, suivi d'un infinitif:

Et l'on ne doit jamais souffrir, sans dire un mot,

De semblables affronts, à moins qu'être un vrai sot.

Après avant que, suivi d'un infinitif:
Laisse-m'en rire encore avant que te le dire.

Mais avant que passer, Frosine, à ce discours....
J'ai voulu qu'il sortît avant que vous parler.

(Sgan. 17.)

(L'Et. II. 13.) (Dép. am. II. 1.)

(Fácheux. III. 3.)

Avant que nous lier, il faut nous mieux connoître. (Mis. I. 2.)
Pour la forme, il faudra, s'il vous plaît, qu'on m'apporte,

Avant que se coucher, les clefs de votre porte.

Après plutôt que, suivi d'un infinitif:

Que son cœur tout à moi d'un tel projet s'offense,

(Tart. V. 4.)

Qu'elle mourroit plutôt qu'en souffrir l'insolence. (Ec.des mar. II.13.)

Cela paraît une concession à la mesure, car ailleurs Molière exprime le de:

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Sinon faites état de m'arracher le jour,

Plutót que de m'oter l'objet de mon amour. (Ec. des mar. III. 8.)

Après valoir mieux que, suivi d'un infinitif:

Il vaut mieux, quand on craint ces malheurs éclatants,

En mourir tout d'un coup que trainer si longtemps. (Mélicerte.II.5.)

Après quelque chose:

Je crains fort pour mon fait quelque chose approchant. (Amph.II.1.)
Dans cette locution, rien de tel :

Il n'est rien tel en ce monde que de se contenter.

« Il u'est rien tel que les jésuites.

(D. J. I. 2.

(PASCAL. 3e Prov.)

Après vous plaît-il, suivi d'un infinitif:

Vous plait-il, don Juan, nous éclaircir ces beaux mystères. (D. J. I. 3.) -DE, surabondant, après valoir mieux:

Il leur vaudroit bien mieux, les pauvres animaux, de travailler beaucoup et de manger de même.

(L'Av. III. 5.)

Il vaut bien mieux pour vous de prendre un vieux mari qui vous donne beaucoup de bien.

(Ibid. III. 8.)

Il me vaudroit bien mieux d'étre au diable que d'être à lui. (D.J.I. 1.) Après prétendre:

C'est en vain que tu prétendrois de me le déguiser.

Surabondant avec dont et en:

(Ibid. V. 3.)

Ce n'est pas de ces sortes de respects dont je vous parle. (G. D. II. 3.) Ce n'est pas de vous, madame, dont il est amoureux.

(Am, magn. II. 3.)

Mais de vous, cher compère, il en est autrement! (Ec. des fem. I. 1.) (Voyez a répété surabondamment.)

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Il y a de certains impertinents au monde qui viennent prendre les gens pour ce qu'ils ne sont pas.

(Méd. m. lui II, 9.)

Devant aucuns :

Il y en a d'aucunes qui prennent des maris seulement pour se tirer de la contrainte de leurs parents. (Mal. im. II. 7.)

(Voyez D euphonique.)

- Devant coutume dans cette locution, avoir de cou

tume:

.....

Pour vous ôter l'envie de nous faire courir toutes les nuits, comme vous aviez de coutume.

Après à quoi bon, suivi d'un infinitif:

(Scapin. II. 5.)

A quoi bon de te cacher de moi? (Fách. III. 4.)

Ah j'enrage!
A quoi bon de dissimuler?

(Le Sicilien. 7.)

DE, particule inséparable en composition :

Et l'on me désosie enfin,

Comme on vous désamphitryonne.

(Amph. III. 8.)

De avait en latin la même valeur, et Lucile, par le même

procédé que Molière, avait forgé deargenture, depeculare et depoculare, voler de l'argent, des coupes :

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Depeculassere (1) aliqua, sperans me ac deargentassere. »

(LUCIL. ap NON. 2. 218.)

Me impune irrisum depeculatumque eis. » (PLAUT. Epidic.IV. 1. 18.) (Voyez DÉSATTRIster, DÉSENAMOURER

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DÉSUISSER.)

– DÉ, TENIR LE DÉ, par métaphore empruntée au jeu, où le dé passe de main en main:

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DE BOUT EN BOUT, d'un bout à l'autre, compléte

ment:

Vous saurez tout cela tantôt de bout en bout.

(Mélicerte. II. 7.)

(1) Ou depoculassere.

DÉBUTER A QUELQU'UN, avec quelqu'un :

Par où lui débuter?

Par où lui débuter, signifie que lui donc aussi recevable dans une locution

a que la différence de l'usage.

(Dép. am. III. 4.)

dire d'abord. Lui est que dans l'autre ; il n'y

DE CE QUE, dans le sens de parce que :

Ce n'est pas tant la peur de la mort qui me fait fuir, que de ce qu'il est fâcheux à un gentilhomme d'être pendu.

(Pourc. III. 2.)

DÉCHANTER; FAIRE DÉCHANTER, métaphoriquement

troubler, déranger dans ses entreprises :

(L'Et. III. 1.)

Tu vois qu'à chaque instant il te fait déchanter. Il te fait sortir du ton et perdre la mesure. DÉCHARPIR, séparer des combattants acharnés

l'un contre l'autre :

Andrès et Trufaldin, à l'éclat du murmure,
Ainsi que force monde accourus d'aventure,
Ont à les décharpir eu de la peine assez,

Tant leurs esprits étoient par la fureur poussés.

(L'Et. V. 14.)

Nicot, et Trévoux après lui, donnent le verbe charpir; charpir de la laine, carpere lanam, et par composition, décharpir, charpir entièrement, comme définir, de finir.

Il nous reste encore le substantif charpie.

Décharpir les combattants, est regrettable comme terme expressif; séparer est loin d'atteindre à la même énergie.

DÉCORUM (GARder le) de :

Non, mais il faut sans cesse

Garder le décorum de la divinité.

(Amph. prol.)

"

DÉCOUCHER (SE), se lever:

MORON.

Car en chasseur fameux j'étois enharnaché,

Et dès le point du jour je m'étois découché.

C'est un archaïsme :

(Pr. d'El. Į. 2.)

Quand ce vint à l'endemain, toutes les mesnies de l'ostel s'assemble

« rent, et vinrent au seigneur à l'heure qu'il fut descouché, »

(FROISSART, Chron. III. 22.)

Dans le récit de l'assassinat du connétable de Clisson par Pierre de Craon:

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Duquel coup il (Clisson) versa jus de son cheval, droit à l'encontre de « l'huis d'un fournier, qui jà estoit descouché pour ordonner ses besognes «<et faire son pain et cuire. »>

DÉCOUVRIR (SE) DE...:

Souffrez pour vous parler, madame, qu'un amant
Prenne l'occasion de cet heureux instant,

Et se découvre à vous de la sincère flamme....

(Voyez De dans tous les sens du latin de.)

(ID. IV. ch. 28.)

(Fem. sav. I. 4.)

DÉCOUVRIR QUELQU'UN (un adjectif), démontrer

qu'il est ce que marque l'adjectif :

Tous les hommes sont semblables par les paroles; ce n'est que les actions qui les découvrent différents.

(L'Avare, I. 1.) DE FORCE OU D'INDUSTRIE, par force ou par adresse:

Et tâchons d'ébranler, de force ou d'industrie,
Ce malheureux dessein qui nous a tous troublés.
(Voyez DE exprimant la cause, la manière.)
DE LA FAÇON, ainsi, de cette sorte:

Est-ce de la façon 'que l'on doit me parler?
On se riroit de vous, Alceste, tout de bon,
Si l'on vous entendoit parler de la façon.

DÉCRIS au pluriel :

(Tart. IV. 2.)

(Mélicerte. II. 5.)

(Mis. I. 1.)

Oh! que je sais au roi bon gré de ces décris! (Ec. des mar. II. 9.) Le décri est une défense faite à cri public. Cri et crier ont fait décri et décrier: c'est revenir sur la permission ou l'ordonnance proclamée par le cri.

De là l'expression figurée, tomber dans le décri.

DEDANS, préposition :

Et je crois que le ciel, dedans un rang si bas,
Cache son origine, et ne l'en tire pas.

Il est vrai: c'est tomber d'un mal dedans un pire.
Mon argent bien-aimé, rentrez dedans ma poche.

(L'Et. I. 2.) (Ibidem.) (L'Et. II, 6.)

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