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La vieille Egyptienue à l'heure même...

Hé bien?

Passoit dedans la place, et ne songeoit à rien. (L'Et. V. 14.)

Je lis dedans son ame, et vois ce qui le presse. (Dép, am. III. 5.)

Las! il vit comme un saint, et dedans la maison

Du matin jusqu'au soir il est en oraison.

Et je tremble à présent dedans la Canicule.

(Ibid. III. 6.) (Sganarelle. 2.)

Puis-je obtenir de vous de savoir l'aventure

Qui fait dedans vos mains trouver cette peinture?

(Ibid. 9.)

Dedans, dessus, dessous, devers, suivis d'un complément, sont aussi vieux que la langue française. Je ne vois pas sur quelle autorité l'on a prétendu, depuis un demi-siècle, les restreindre au rôle d'adverbes. C'est apparemment pour leur inventer une valeur différente de celle de la forme simple dans, sur, sous, vers, dont ils ne sont qu'une variante. Mais après avoir proclamé, d'une manière absolue, qu'il n'y avait dans aucune langue deux mots parfaitement synonymes, il fallait nécessairement reviser la nôtre, constituer à chacun de ses mots un apanage, et le circonscrire, sans égard pour les anciennes limites; autrement cette profonde maxime eût été bien vite renversée.

C'est ce qui fait que Molière, Pascal et Bossuet sont remplis de solécismes posthumes.

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« Ceux qui ont la foi vive dedans le cœur voient... »

Le dictionnaire de Nicot (1606) donne encore pour exem

ples:

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«Il est dedans la maison; - dedans vingt jours; dedans l'an et

jour de la spoliation et du trouble. »

(Voyez DESSUS, DESSOUS, DEVANT, DEVERS.)

DÉDITES, pour dédisez:

Puisque je l'ai promis, ne m'en dédisez pas.

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(Tart. III. 4.)

C'est la leçon donnée par l'édition de P. Didot, 1821. L'édition de 1710 et toutes les modernes ont ne m'en dédites pas. J'ai vérifié sur l'édition originale, imprimée sous les yeux

et aux frais de Molière, par Jean Ribou, le 23 juin 1669, il y a bien dédites. « Ne m'en desdites pas. »

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Trévoux :

Nous desdisons, vous desdisez, et, selon quelques-uns, vous desdites.» Et il cite, en exemple de cette seconde forme, le vers de Molière.

Je n'hésite pas à penser que Molière a ici péché contre la langue, et même contre le bon usage de son temps. L'Académie a raison, qui prescrit vous dédisez et dédisez-vous, comme vous élisez, cuisez, lisez, vous duisez et vous contredisez.

Vous dictes, contraction de dic(i)tis, est une forme isolée, bizarre, dont il serait très-curieux de signaler les premiers exemples, car la forme primitive doit avoir été vous disez; la preuve en demeure dans tous les composés de dire, médire, prédire, maudire, contredire, interdire. Mais cette forme vous dites remonte à une bien haute antiquité: Palsgrave, en 1530, la donne, et ne fait de l'autre aucune mention.

A ce qu'il paraît, Molière s'est laissé entraîner à former le composé comme le simple, et P. Didot à rectifier la faute de Molière. L'un et l'autre a eu tort.

DÉFAIRE (SE), perdre contenance, se démonter : MORON. Courage, seigneur...., ne vous défaites pas. (Pr. d'El. IV. 1.) Le participe passé est encore en usage : l'air défait, le visage défait.

DÉFENDRE, verbe actif, interdire :

Ah! monsieur, qu'est ceci? je défends la surprise!

(Dép. am. III. 7.)

DÉFÉRER A.........., consulter, s'en rapporter à....:

Ce n'est pas à mon cœur qu'il faut que je défère,
Pour entrer sous de tels liens.

DÉFIGURÉ, porteur d'une laide figure:

Alors qu'une autre vieille assez défigurée

(Psyché. I. 3.)

L'ayant de près, au nez, longtemps considérée... (L'Et. V. 14.)

DÉFIGURER (patois), peindre la figure :

LUCAS. Le v'là tout craché, comme on nous l'a défiguré. (Méd. m.l.I. 6.) Défiguré est une faute de langage comme la peut faire Lucas; il devait dire simplement figuré; c'est comme parle Céli-

mène :

Voici monsieur Dubois plaisamment figuré.

DÉGOISER, babiller :

(Mis. IV. 3.)

2.)

Peste! madame la nourrice, comme vous dégoisez! (Méd. m. lui. II. 2. Racines dé et gosier, comme qui dirait dégosier. S'égosiller est composé d'une manière analogue avec é, répondant au latin ex.

On disait autrefois dégoiser, neutre, et se dégoiser, réfléchi, comme s'égosiller : « Les oiseaux se dégoisent; oiseaux qui se dégoisent. Les oiseaux dégoisent leurs chansonnettes et ramages. >>

Nicot, après ces exemples, donne le substantif dégoisement, que nous n'avons plus.

DE LA FAÇON QUE, de la façon dont :

Hélas! de la façon qu'il parle, serait-il bien possible qu'il ne dît pas vrai ? (Mal. im. I. 4.)

Que représente en français les neutres quid, quod, et les cas obliques de qui: eo modo quo loquitur.

-

(Voyez que répondant à l'ablatif du qui relatif des Latins.)

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« De la manière enfin qu'avec toi j'ai vécu,

Les vainqueurs sont jaloux du bonheur du vaincu.

(CORNEILLE, Cinna. V. 1.) DÉLIBÉRÉS, substantif; UN DÉLIBÉRÉ, un homme

délibéré :

Je sais des officiers de justice altérés,

Qui sont pour de tels coups de vrais délibérés.

(L'Et. IV. 9.)

DÉLICATESSE D'HONNEUR, susceptibilité de ver

tu ou de pruderie :

Je ne vois rien de si ridicule que cette délicatesse d'honneur qui prend tout en mauvaise part. (Crit. de l'Ec. des fem. 3.)

Molière a dit aussi, par une expression analogue, un chagrin délicat.

et aux frais de Molière, par Jean Ribou, y a bien dédites. « Ne m'en desdites pas. »

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ER (patois), peindre la figure : craché, comme on nous l'a defiguré.' Med. m.l 1 6

ement figure; c'est comme parle Celi

Caute de langage comme la peut faire Lu

samment figure.

Mis. IV. 3.

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composé cr Molière. ▾

DÉV

M

q ans

de même.

egal:

de même.

J.)

(Ec. des mar. III. 2.)

(Tart. IV. 5.)

er, DÉMENTIR UN BILLET :

pour n'avoir point de seing....

- le démentir, puisqu'il est de ma main?

(Don Garcie. II. 5.) Molière jugea lui-même cette expression inexacte; et plus tard, lorsqu'il transporta dans le Misanthrope partie de cette scène de Don Garcie, il corrigea ces vers de la manière suivante :

une

Le désavouerez-vous pour n'avoir point de seing?

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(Mis. IV. 3.)

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cune qui date d'aussi loin que possible, du temps

on était en nourrice.

EN DÉPIT DE NOS DENTS:

N'avons-nous pas assez des autres accidents

Qui nous viennent frapper, en dépit de nos dents ?

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(Sgan. 17.)

(Méd. m. lui. III. 1.)

Et, pour la mieux braver, voilà, malgré ses dents,
Martine que j'amène et rétablis céans.

(Fem. sav. V. 2.)

AVOIR LES DENTS LONGUES, avoir faim; ou sup

pose que la faim aiguise les dents :

On a le temps d'avoir les dents longues, lorsqu'on attend pour vivre le trépas de quelqu'un. (Méd. m. lui. II. 2.)

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La pauvre Françoise est presque sur les dents, à frotter les planchers que.... etc.

(B. Gent. III. 3.)

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