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J'admire comme le ciel a pu former deux âmes aussi semblables en les nôtres..... (Pr. d'El. IV. 1.)

tout que

Pascal a dit j'admire que :

« Car qui n'admirera que notre corps. ... soit à présent un colosse, un monde, etc. >>

(Pensées, p. 282.)

« Vous admirerez que la dévotion qui étonnoit tout le monde ait pu être << traitée par nos pères avec une telle prudence, que.. etc.» (9e Prov.)

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.....

Il faudroit admirer qu'elle (cette doctrine) ne produisît pas cette li

a cence. >>>

ADRESSES, au pluriel :

Enfin, j'ai vu le monde et j'en sais les finesses :
Il faudra que mon homme ait de grandes adresses,
Si message ou poulet de sa part peut entrer.

ADRESSER, diriger, faire arriver:

(-14° Prov.)

(Ec. des fem. IV. 5.)

Mon esprit, il est vrai, trouve une étrange voie

Pour adresser mes vœux au comble de leur joie. (L'Ét. IV. 2.) AFFECTER, affectionner; rechercher avec affection. MONTRER D'AFFECTER, étaler de l'affection ou la laisser paraître :

Vous buviez sur son reste, et montriez d'affecter
Le côté qu'à sa bouche elle avoit su porter.
AFFECTER L'EXEMPLE DE QUELQU'UN :

(L'Et. IV. 5.)

Diane même, dont vous affectez tant l'exemple, n'a pas rougi de pousser des soupirs d'amour. (Pr. d'El. II. 1.)

AFFOLER, v. a. ÊTRE AFFOLÉ DE QUELQU'UN, figurément en être épris :

Vous ne sauriez croire comme elle est affolée de ce Léandre.

(Méd. malgré lui. III. 7.) Affoler ne signifie pas rendre fou, comme l'explique le Suppl. au Dict. de l'Acad., mais blesser, au propre et au figuré. C'est le verbe fouler composé avec a, marquant le progrès d'une action, comme dans alentir, apetiser, agrandir, amaladir. Elle en est affolée, elle en est férue.

«Ha! le brigand! il m'a tout affolée.» (LA FONT. Le diable de Pap.)

Rendre fou se disait affolir (racines, fol, folie, et a). Montaigne a bien gardé la différence de ces deux mots :

« Et leur sembloit que c'estoit affoler les mysteres de Venus, que de « les oster du retiré sacraire de son temple. » (II, 12).» Lædere mysteria

Veneris.

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Il y a non-seulement du plaisir, mais de la gloire encores, d'affolir ceste «molle doulceur et ceste pudeur enfautine. » (MONT. II. 15.) On avait composé aussi de foler (fouler) gourfoler ou gourfouler. (Voyez DU CANGE, au mot affolare.)

Ce qui aura conduit à confondre les deux formes de l'infinitif, c'est qu'en effet le présent de l'indicatif est le même : le berger Aignelet, à qui son avocat recommande de ne répondre à toutes les questions autre chose sinon bée, s'y engage :

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On remarque de plus, dans cet exemple, affolir employé au sens neutre, pour devenir fou.

De même, un peu plus loin, quand le drapier brouille son drap et ses moutons, Pathelin s'écrie vers le juge :

« Je regny sainct Pierre de Rome,

« S'il n'est fin fol, ou il affole. »

Il est fou, ou il le devient.

AFFRONTER QUELQU'UN, le tromper effrontément, jusqu'à l'outrager et s'exposer à sa vengeance:

Ah! vous me faites tort! S'il faut qu'on vous affronte,
Croyez qu'il m'a trompé le premier à ce conte. (L'Et. IV. 7.)
Courons-le donc chercher, ce pendart qui m'affronte.

Si j'y retombe plus, je veux bien qu'on m'affronte.

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(Sgan. 17.)

(Ec. des fem. II. 6.)

Que l'on osât de la sorte affronter?» (LA FONT., la Mandr.)

AFFRONTER UN COEUR:

Un cœur ne pèse rien, alors que l'on l'affronte. (Dép. am. II. 4.)

AGRÉER QUE... :

Agréez, monsieur, que je vous félicite de votre mariage. (Mar. for. 12.)

AGROUPÉ :

Les contrastes savants des membres agroupés,

Grands, nobles, étendus, et bien développés.

(La Gloire du Val de Gráce.)

Trévoux le donne comme un terme technique en peinture,

et cite cette phrase de Félibien : « Il faut que les membres soient agroupés aussi bien que les corps.>>

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Sur l'a initial des verbes composés, voyez ASSAVOIR.

AHEURTÉ A QUELQUE CHOSE :

De tout temps elle a été aheurtée à cela.

Nicot donne pour exemple:

(Mal: im. I. 5.)

« Un aheurté plaideur, un homme confit en procès, un plaidereau.» Selon Trévoux, il se dit aussi absolument : c'est un homme qui s'aheurte, un homme aheurté.

AIENT en deux syllabes:

Ils ne vous ôtent rien, en m'ôtant à vos yeux,
Dont ils n'aient pris soin de réparer la perte.

AIGREUR, ressentiment:

Et l'aigreur de la dame, à ces sortes d'outrages

Dont la plaint doucement le complaisant témoin,

(Psyché. II. 1.)

Est un champ à pousser les choses assez loin. (Éc. des m. I. 6.) On a peine à concevoir une aigreur qui est un champ.

AIMER (S') QUELQUE PART, s'y plaire :

Pourquoi me chasses-tu ? — Pourquoi fuis-tu mes pas ?

Tu me plais loin de moi. — Je m'aime où tu n'es pas.

(Mélicerte. I. 1.)

AIR, façon, manière, AGIR D'UN AIR..... TRAITER

D'UN AIR....:

Au contraire, j'agis d'un air tout différent.

Et trailent du même air l'honnête homme et le fat.

Et je me vis contrainte à demeurer d'accord

(L'Et. V. 13.)

(Mis. I. 1.)

Que l'air dont vous viviez vous faisoit un peu tort. (Ibid, III. 5.)

Parlez, don Juan, et voyons de quel air vous saurez vous justifier.

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Et ses effets soudains (1) ont de l'air des miracles. (Éc.des fem. III.4.)

AJUSTER (S) A:

Ne voyez-vous pas bien que tout ceci n'est fait que pour nous ajuster aux visions de votre mari......? (B. gent. V. 7.)

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Suivons, suivons l'exemple, ajustons-nous au temps. (Psyché. I. 1.) On remarquera dans ce verbe, s'ajuster à..., le pleonasme du datif qui s'y montre à l'état libre et dans la composition, preuve que le datif redoublé n'est pas plus contraire au génie de la langue française que ne l'est en latin le redoublement analogue de la préposition adspirar ad, addere ad.

On trouve dans la version des Rois, se juster à et s'ajuster à. La même observation s'applique à l'expression s'amuser à, qui renferme deux fois le même datif. Le verbe simple est muser; muser à quelque chose, s'amuser.

AJUSTER L'ÉCHINE; Voyez ÉCHINE.

A LA CONSIDÉRATION DE... Voyez CONSIDÉRATION. ALAMBIQUER (S'), être ingénieux à se tourmenter : Pour moi, j'ai déjà vu cent contes de la sorte.

Sans nous alambiquer, servons-nous-en : qu'importe? (L'Ét. IV. 1.)

ALENTIR, ralentir:

Et notre passion, alentissant son cours,

Après ces bonnes nuits donne de mauvais jours.

Je veux de son rival alentir les transports.

(Voyez ASSAVOIR.)

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A L'ENTOUR DE :

MORON.

Les voilà tous à l'entour de lui; courage! ferme!

(La Pr. d'Él. Intermède xer, sc. 4.)

On ne voit pas pourquoi cette locution a été proscrite, ni sur quelle autorité suffisante. Entour est un substantif, puisqu'il a un pluriel : les entours de quelqu'un. A l'entour, soit

(1) Les effets de l'amour.

qu'on l'écrive en deux mots ou en un, n'est pas plus un adverbe que à la hauteur, à la veille, etc.

« Le malheureux lion se déchire lui-même,

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Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs.» (LA FONTAINE.) Mais M. Boniface interdit ce complément. (Gramm. fr., no 674.)

A L'HEURE, pour tout à l'heure:

A l'heure même encor, nous avons eu querelle
Sur l'hymen d'Hippolyte, où je le vois rebelle.

- A L'HEURE QUE :

A l'heure que je parle, un jeune Égyptien.....

(L'Ét. I. 9.)

(L'Ét. IV. 9.)

- A L'HEURE, sur l'heure, à l'instant même :

Et je souhaite fort, pour ne rien reculer,

Qu'à l'heure, de ma part, tu l'ailles appeler. (Fácheux. I. 10.)

ALLEGEANCE :

Et quand ses déplaisirs auront quelque allégeance,
J'aurai soin de tirer de lui votre assurance.

ALLER, construit avec un participe:

İl va vêtu d'une façon extravagante.

(L'Ét. II. 4.)

(Méd. malgré lui. I. 5.)

Ici il va signifie il sort, il se montre. Aller, construit avec le participe présent, marque d'ordinaire une action en progrès, comme dans cette phrase de Pascal : « Les opinions probables vont toujours en múrissant. » (12o Prov.)

ALLER, lié à un autre verbe à l'infinitif:

Molière en fait toujours un verbe réfléchi construit avec en: Je m'en vais la traiter du mieux qu'il me sera possible. (Sicilien. 19.)

La voici qui s'en va venir.

Le jour s'en va paraître.

(Ibid. - 18.) (Éc, des fem. V. 1.)

— ALLER A, au sens moral, aspirer à, tendre vers...:

Il ne faut mettre ici nulle force en usage,

Messieurs; et si vos vœux ne vont qu'au mariage,

Vos transports en ce lieu se peuvent apaiser. (Éc. des mar. III. 6.
Tous mes vœux les plus doux

Vont à m'en rendre maître en dépit du jaloux. (Éc. des fem. I. 6.)

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