Images de page
PDF
ePub

De gråce, est-ce pour rire, ou si tous deux vous extravaguez, de vouloir

que je sois médecin?

EST-CE PAS, pour n'est-ce pas :

(Méd. m. lui. I. 6.)

LUBIN. Il aura un pied de nez avec sa jalousie, est-ce pas ?

(Georg. Dand. I. 2.)

(Voyez NE supprimé dans une forme interrogative.)

EST-IL DE (un substantif), est-il quelque :

Est-il pour nous, ma sœur, de plus rude disgrâce? (Psyché. I. 1.) Marmontel a dit pareillement dans le Sylvain:

[ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

ESTIME, comme les mots ressentiment, heur, succès, recevant une épithète qui en détermine l'acception favorable ou défavorable:

C'est de mon jugement avoir mauvaise estime,

Que douter si j'approuve un choix si légitime. (Ec. des fem. V. 7.)

ESTIME DE, comme réputation de; ÊTRE EN ESTIME

D'HOMME D'HONNEUR :

En quelle estime est-il, mon frère, auprès de vous?

[ocr errors]

D'homme d'honneur, d'esprit, de cœur et de conduite.

(Fem. sav. II. 1.)

ESTIME au sens passif, pour l'estime qu'on ins

pire. Voyez MON estime.

ESTOC; PARLER D'ESTOC ET DE TAILLE, au hasard : N'importe, parlons-en et d'estoc et de taille,

Comme oculaire témoin.

(Amph. I. 1.)

Par allusion à cette expression, frapper d'estoc et de taille, désespérément, comme l'on peut.

L'estoc est la pointe de l'épée, ou l'épée elle-même, longue et pointue. La racine est slocum, avec l'e initial, comme dans tous les mots commençant en latin par st, sp.

Voyez Du Cange, aux mots Stocum, Stochus et Estoquum. L'expression d'estoc et de taille remonte très-haut, car on la trouve dans les chartes du moyen âge

<< Diversis vulneribus tam de taillo quam de stoquo vulnerare dicuntur. » (Ap. Cang. in stoquum litt. rem. ann. 1364.)

D'estoc vient le verbe estoquer (étoquer), encore usité en Picardie. Toquer, dont se sert le peuple, paraît plutôt abrégé d'étoquer, que formé sur l'onomatopée de toc.

Le radical de cette famille de mots est l'allemand stock, canne, bâton; anglais, stick; latin, stocum; italien, stocco; espagnol, estoque, estoquear; français, estoc, estoquer.

ÉTAGE DE VERTU :

C'est un haut étage de vertu que cette pleine insensibilité où ils veulent faire monter notre âme. (Préf. de Tartufe.) ÉTAT, façon de se vêtir, comme l'on dit aujourd'hui la mise; PORTER UN ÉTAT:

Où pouvez-vous donc prendre de quoi entretenir l'état que vous portéz?

[blocks in formation]

— FAIRE ÉTAT DE (un infinitif), compter sur, être certain de....:

Sínon, faites état de m'arracher le jour,

Plutôt que de m'ôter l'objet de mon amour. (Ec. des mar. III. 8.) Pascal a dit, faire état que, comme compter que :

« Faites état que jamais les Pères, les papes, les conciles....... n'ont parlé de cette sorte. » (PASCAL. 3° Prov.)

ET LE RESTE; c'était la traduction consacrée d'et cætera, qu'on met aujourd'hui sans scrupule en latin:

Je ne manque point de livres qui m'auroient fourni tout ce qu'on peut dire de savant sur la tragédie et la comédie, l'étymologie de toutes deux, leur origine, leur définition, et le reste. (Préf. des Préc, rid.)

Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut,

« Bon souper, bon gîte, et le reste? (LA FONT. Les deux Pig.) C'est-à-dire bon souper, bon gîte, et cætera. Les commentateurs, qui entendent finesse à tout et sont toujours prêts à enrichir leur auteur, ont supposé que la Fontaine avait créé cette expression pour faire, en termes chastes, allusion aux mœurs amoureuses de ses héros sur quoi ils lui ont donné de grandes louanges. L'intention peut y être, mais ce ne serait qu'une application d'une façon de parler usuelle.

ÉTONNÉ QUE:

:

Je fus étonné que, deux jours après, i! me montra toute l'affaire exécutée... (Préf. de la Crit. de l'Ec, des Fem.)

ÉTRE pour aller :

Et nous fumes coucher sur le pays exprès,
C'est-à-dire, mon cher, en fin fond de forêts.

(Facheux. II. 7.)

A peine ai-je été les voir trois ou quatre fois, depuis que nous sommes à

Paris.

Et en Hollande, où vous fútes ensuite?

LUCAS. Il se relevit sur ses pieds, et s'en fut jouer à la fossette.

Toutes mes études n'ont été que jusqu'en sixième.

(Impromptu. 1.) (Mar. for. 2.)

(Méd. m. lui. I. 6.)

(Ibid. III. 1.)

On servit. Tête à tête ensemble nous soupâmes,
Et, le soupé fini, nous fumes nous coucher.

(Amph. II. 2.)

Je lui ai défendu de bouger, à moins que j'y fusse moi-même.

(Pourc. I. 6.)

Pascal fait le même usage du verbe étre :

се

Je le quittai après cette instruction; et, bien glorieux de savoir le nœud

« de l'affaire, je fus trouver M. N***... »

(ire Prov.)

« Et, de peur de l'oublier, je fus promptement retrouver mon jansé- niste. » (Ibid.)

ÊTRE A MÊME DE QUELQUE CHOSE:

Afin de m'appuyer de bons secours..... et d'être à même des consultations et des ordonnances. (Mal. im. I. 5.)

C'est être dans la chose même, au centre de la chose dont il s'agit; par conséquent aussi bien placé que possible pour en contenter son désir.

On dit étre à même, ou à même de, avec ou sans complé–

ment :

[ocr errors]

« On demanda, à un philosophe que l'on surprist à mesmes, ce qu'il fai(MONTAIGNE. II. 12.)

soit.

[ocr errors]

Que l'on surprit au milieu de l'action.

La version des Rois dit en meime, suivi du substantif auquel s'accorde méme :

[ocr errors]

E cumandad à ses fils que il à sa mort fust enseveliz en meime le sepulchre u li bom huem fud enseveliz. » (P. 290.) Il commanda qu'on l'ensevelit à méme le sépulcre, c'est-àdire dans le même sépulcre où, etc.

A méme est donc une sorte d'adverbe composé, du moins on l'emploie comme tel; mais il est hors de doute que c'est au fond l'adjectif meme, avec l'ellipse du substantif.

ÊTRE APRÈS QUELQUE CHOSE, c'est-à-dire, être occupé à cette chose :

[ocr errors]

On est venu lui dire, et par mon artifice,

Que les ouvriers qui sont après son édifice....

(L'Et. II. 1.)

ÊTRE CONTENT DE QUELQUE CHOSE, y consentir volontiers :

ASCAGNE,

Ayez-le donc (1), et lors, nous expliquant nos vœux
Nous verrons qui tiendra mieux parole des deux.

Adieu, j'en suis content.

VALÈRE.

[ocr errors]

(Dép. am. II. 2)

C'est-à-dire, cette condition me plaît, je l'accepte.

[blocks in formation]

Mais enfin, si j'étois de mon fils son époux,

Je vous prierois bien fort de n'entrer point chez nous. (Tart. I. 1.)

(Voyez ÊTRE QUE DE...)

Faire partie de, être compris dans... :

Mais, monsieur, cela seroit-il de la permission que vous m'avez donnée, si je vous disois... etc.

(D. Juan. I. 2.)

ÊTRE DE CONCERT :

Soyons de concert auprès des malades.

(Am. méd. III. 1.)

(1) Le consentement d'un autre,

ÊTRE EN MAIN POUR FAIRE QUELQUE CHOSE, être en situation avantageuse :

-

MORON.

Mais laissez-moi passer entre vous deux, pour cause:

Je serai mieux en main pour vous conter la chose. (Pr. d'El. I. 2.)

ÊTRE POUR (un infinitif); être fait pour, de nature à... :

Ce seroit pour monter à des sommes très-hautes. (Fácheux. III. 3.) Nous ne sommes que pour leur plaire (aux grands).

Puisque vous y donnez dans ces vices du temps,

Morbleu! vous n'êtes pas pour être de mes gens.

(Impr. 1.)

Étre, ou n'étre pas pour étre, est une expression manifestement trop négligée; mais Molière ne la créait pas, et il était directeur de troupe, souvent pressé par le temps et par l'ordre du roi :

Je crois qu'un ami chaud, et de ma qualité,

N'est pas assurément pour être rejeté.

(Mis. I. 2.)

Le sentiment d'autrui n'est jamais pour lui plaire.

(Ibid, II. 5.)

Les choses ne sont plus pour trainer en longueur.

(Ibid. V. a.)

Puisque vous n'êtes point en des liens si doux

Pour trouver tout en moi, comme moi tout en vous. (Ibid. V. 7.)

Je ne suis pas pour être en ces lieux importun.

Ah, juste ciel! cela se peut-il demander?

(Tart. V. 4.)

Pareil déguisement seroit pour ne rien faire.

(Amph. prol.)

(Ibid. II. 6.)

trahir?

(L'Av. II. r.)

(Ibid. II. 7.)

Et n'est-ce pas pour mettre à bout une âme? Lui auroit-on appris qui je suis? et serois-tu pour me

Elle sera charmée de votre haut-de-chausse attaché avec des aiguillettes:

c'est pour la rendre folle de vous.

Ses contrôles perpétuels..... ne sont rien que pour vous gratter et vous faire sa cour.

(Ibid. III. 5.)

Il y a quelques dégoûts avec un tel époux, mais cela n'est pas pour durer.

(Ibid. III. 8.) Je suis homme pour serrer le bouton à qui que ce puisse être. (G.D.I. 4.) Si le galant est chez moi, ce seroit pour avoir raison aux yeux du père et de la mère.

(Ibid. II. 8.)

S'il vous demeure quelque chose sur le cœur, je suis pour vous répondre.

(Ibid. II. 11.)

« PrécédentContinuer »