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Lorsqu'on me trouvera morte, il n'y aura personne qui mette en doute que ce ne soit vous qui m'aurez tuée.

Et non qui m'avez.

J'ai des raisons à faire approuver ma conduite,

Et je connoitrai bien si vous l'aurez instruite. Cette symétrie des temps s'observait aussi tionnel.

(Voyez CONDITIONNELS.) (DEUX.)

(G. D. III. 8.)

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- Futur suivi d'un présent de l'indicatif :

(Ibid. V. 5.)

Ce ne sera point vous que je leur sacrifie. L'exigence du mètre, et la nécessité de rimer à philosophie, ont apparemment ici forcé la main à Molière, dont l'usage constant est de mettre les deux futurs, même en des cas où ils sont bien moins nécessaires.

GAGE QUE...., adverbialement, ou par une sorte d'ellipse pour je gage que :

Gage qu'il se dédit.—Et moi, gage que non.

(L'Ét. III. 3.)

GAGER QUELQU'UN POUR (un substantif), c'est-à

dire, en qualité de :

Je suis auprès de lui gagé pour serviteur :
Vous me voudriez encor payer pour précepteur.

(Voyez POUR, en qualité de.)

GAGNER; GAGNER AU PIED, s'enfuir :

(L'Et. I. 9.)

Ah! par ma foi, je m'en défie, et je m'en vais gagner au pied.

(Préc. rid. 10.)

La Fontaine a dit, dans le même sens, gagner au haut:

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« Tire ses grègues, gagne au haut. (Le Renard et le Coq.)

Nicot et Trévoux ne donnent que gagner le haut. (Voyez HAUT.)

-GAGNER DE (un infinitif), obtenir :

Et qu'il n'est repentir ni suprême puissance
Qui gagnát sur mon cœur d'oublier cette offense.

(D. Garcie. V. 5.)

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(Dép, am. V. 1.)

J'en serai moins léger à gagner le taillis.

- GAGNER LES RÉSOLUTIONS de quelqu'un, les sur

monter:

Pied à pied vous gagnez mes résolutions.

(B. gent. III. 18.)

GALANT, substantif, un nœud de rubans :

Voilà

Ton beau galant de neige, avec ta nonpareille:

Il n'aura plus l'honneur d'être sur mon oreille. (Dép. am. IV. 4.)

GALANT, adjectif, au sens d'élégant, distingué :

Il me montra toute l'affaire, exécutée d'une manière, à la vérité, beaucoup plus galante et plus spirituelle que je ne puis faire.

(Préf. de la Crit. de l'Ec. des fem.)

GALANTERIE, FAIRE GALANTERIE DE (un infinitif): N'a-t-il pas (Molière), ceux...... qui, le dos tourné, font galanterie (Impromptu. 3.)

de se déchirer l'un l'autre ?

Rien n'a remplacé cette excellente expression; il faut, pour en rendre le sens, recourir à une longue périphrase.

GALIMATIAS au pluriel :

Mon Dieu, prince, je ne donne point dans tous ces galimatias où donnent la plupart des femmes. (Am, magn. I. 1.)

GARANT; ÊTRE GARANT DE QUELQUE CHOSE, en fournir la garantie, la preuve :

Moi, je lui couperois sur-le-champ les oreilles,
S'il n'étoit pas garant de tout ce qu'il m'a dit.

GARD', en style familier, pour garde :

Dieu te gard', Cléanthis!

(L'Et. III. 3.)

(Amph. II. 3.)

GARDE; SE DONNER DE GARDE DE........ Voyez à Donner.

GARDER DE (un infinitif), se garder de,

garde de :

Mon Dieu, Éraste, gardons d'être surpris.

prendre

(Pourc. I. 3.)

Rentrez donc, et surtout gardez de babiller. (Ec. des fem. IV. 9.)
Rentrez dans la maison, et gardez de rien dire.

Gardez de vous tromper!

(Ibid. V. 1.) (Georg. D. II. 9.)

Molière emploie indifféremment, et selon le besoin de la circonstance, garder ou se garder de :

Et surtout gardez-vous de la quitter des yeux. (Ec. des fem. V.5.)

GARDER QUE (sans ne):

Gardons bien que, par nulle autre voie, elle en apprenne jamais rien.

(Voyez donner de garde (se).)

GARDIEN, en trois syllabes:

Suis-je donc gardien, pour employer ce style,
De la virginité des filles de la ville?

(Am. magn. I. 1.)

(Dép. am. V. 3.)

Il est probable que plus tard Molière eût écrit: Suis-je donc le gardien.....

GATER QUELQU'UN DE, c'est-à-dire, à l'aide, par le de....:

moyen

Je veux être pendu, si nous ne les verrions

Sauter à notre cou plus que nous ne voudrions,
Sans tous ces vils devoirs dont la plupart des hommes
Les gåtent tous les jours, dans le siècle où nous sommes.

(Dép. am. IV. 2.) Cette tournure se rapporte à DE, exprimant la cause, nière.

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la ma

-Gater (se) sur L'EXEMPLE D'AUTRUI; par l'exem

ple, d'après l'exemple d'autrui :

Mais ne vous gátez pas sur l'exemple d'autrui.

(Ec. des fem. III. 2. )

GAUCHIR, aller à gauche; GAUCHIR DE QUELQUE

CHOSE, s'en écarter :

Notre sort ne dépend que de sa seule tête;

De ce qu'elle s'y met, rien ne la fait gauchir. (Ec. des fem. III. 3.

GAULIS, terme technique, branche d'arbre :

Je pousse mon cheval et par haut et par bas,
Qui plioit des gaulis aussi gros que le bras.

(Fácheux. II, 7.)

« Les gaulis, dit Trévoux, sont, en terme de vénerie, des branches d'arbre qu'il faut que les veneurs plient ou détournent pour percer dans un bois. »

Gault, en vieux français, est une forêt :

« Onc charpentier en bos ne sot si charpenter,
« Ne mena telle noise en parfont gault ramé.

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(Renaut de Montauban.)

« Que florissent cil prez, e cil gauti sont foilli. » (Rom. d'Aïeď Avig.)

• Cerchant prés et jardins et gaults,

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(Rom. de la Rose.)

« Gault parait venir du bas latin caula, d'où s'est formé gaule, par l'adoucissement du c en g. Dans un compte de 1202 : « pro perticis et caulis..... pro L caulis. » Pour des perches et des gaules..... pour 50 gaules.» (Dt CANGE, au mot CAULA.)

J'avoue que j'aimerais mieux dériver gault de saltus, et gaule de caula. Le nom propre Gault de Saint-Germain signifie Bois de Saint-Germain.

GAYETÉ, en trois syllabes:

Mais je vous avouerai que cette gayeté
Surprend au dépourvu toute ma fermeté.

Mais que de gayeté de cœur

(D. Garcie. V. 6.)

On passe aux mouvements d'une fureur extrême....

GENDARMÉ CONTRE... :

(Amph. II. 6.)

Cet homme gendarmé d'abord contre mon feu. (Ec. des f. III. 4.) GENER (gehenner) QUELQU'UN, le torturer, lui faire

violence :

Et pour tout dire enfin, jaloux ou non jaloux,

Mon roi sans me géner peut me donner à vous. (D. Garcie. V. 6.) Racine a dit de même :

«Et le puis-je, madame? Ah, que vous me génez!» (Androm. I. 4.) Ah, que vous torturez mon cœur!

Ce mot a perdu aujourd'hui toute l'énergie de son acception primitive; c'était même déjà un archaïsme dans Racine et dans Molière. On voit par cet exemple combien les mœurs influent sur le langage à mesure que l'usage de la torture ou de la

gene s'éloignait, la valeur du mot s'affaiblissait comme le souvenir de la chose. Il est géné dans ses habits eût été, au XIIe siècle, une hyperbole violente; aujourd'hui, cela signifie simplement, il n'y est pas à son aise; c'est l'expression la plus douce qu'on puisse employer.

GÊNES, au pluriel, dans le sens du latin gehenna,

torture:

Je sens de son courroux des génes trop cruelles. (Dép, am. V. 2.) GENS masculin:

(L'Ét. II. 14.)

Ma langue est impuissante, et je voudrois avoir Celle de tous les gens du plus exquis savoir. La délicatesse est trop grande, de ne pouvoir souffrir que des (Crit. de l'Ec. des fem, I.)

gens triés.

Et qu'en n'approuvant rien des ouvrages du temps,
Il se met au-dessus de tous les autres gens.

(Mis. II. 5.)

Et qu'avecque le cœur d'un perfide vaurien

Vous confondiez les cœurs de tous les gens de bien.

(Tart. V. I.)

Pour tous les gens de bien j'ai de grandes tendresses.

(Ibid. V. 4.)

Cependant notre âme insensée

S'acharne au vain honneur de demeurer près d'eux,

Et s'y veut contenter de la fausse pensée

Qu'ont tous les autres gens que nous sommes heureux. (Amph.I.1.)

Combien de gens font-ils des récits de bataille,

Dont ils se sont tenus loin!

GENS avec un nom de nombre déterminé :

Et je connois des gens à Paris, plus de quatre,

Qui, comme ils le font voir, aiment jusques à battre.

Moi, je serois cocu?-Vous voilà bien malade!
Mille gens le sont bien qui de rang et de nom
Ne feroient avec vous nulle comparaison.
Un de mes gens la garde au coin de ce détour.

(Ibid.)

(Facheux. II. 4.)

(Ec. des fem. IV. 8.)

(Ibid. V. 2.)

(Impr. 3.)

Il y a là vingt gens qui sont fort assurés de n'entrer point. Et jamais il ne parut si sot que parmi une demi-douzaine de gens à (Critique de l'Ec. des fem. sc. 2.)

qui elle avoit fait fète de lui.

A l'origine de la langue il a été souvent employé ainsi :

«Pour ces trois gens qui ont pel de beste afublée.» (Le dit du Buef.)

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