Ce n'est pas que le verbe dire s’emploie jamais pour ressembler. Cette formule on dirait de, correspondant au présent cela ressemble à, suppose une ellipse : On dirait (la même chose) de... donc, cela ressemble à... OPÉRA , en langage de gastronome: (B. gent. IV. 1.) Son opéra signifie ici son chef-d'oeuvre. «Opéra, dit Bouhours, se prend encore pour une chose excellente et pour un chefd'oeuvre. Scarron écrit ; « Toutes vos lettres sont admirables ! « ce sont ce qu'on appelle des opéra. » Capi d'opera , des chefs-d'oeuvre. OPÉRER , amener un résultat : Vous avez bien opéré avec ce beau monsieur le comte , dont vous êtes embéguiné! (Bourg. gent. III. 3.) - OPÉRER DANS QUELQUE CHOSE : AGNÈS. Vous avez là-dedans bien opéré, vraiment! (Ec. des fem. V.4.) OPINIATRETÉ CIVILE : Vous avez une civile opiniâtreté qui, etc. (B. gent. III. 18.) ORDRE; PAR ORDRE, comme en latin ex ordine: Eh bien! qu'est-ce ? M'as-tu tout parcouru par ordre ? (Amph. III. 2.) Des pieds à la tête, en détail. ORDURES, au figuré: Chaque instant de ma vie est chargé de souillures; Elle n'est qu'un amas de crimes et d'ordures. (Tart. III. 6.) Pascal a employé ordure au singulier, dans le même sens : « Que le coeur de l'homme est creux et plein d'ordure! » (Pensées. p. 175.) Ordure est formé de l'ancien adjectif ord, qui vient lui-même de sordidus, en lui ôtant la première lettre et les deux dernières syllabes. Nicot donne les verbes ordir et ordoyer, qui signifient salir, souiller. Ordir est le latin sordere , devenu de verbe neutre verbe actif : « Trop grande privauté et accointance d'hommes derechef engendre a diffame, et ordoye la renommée des femmes très-honnestes. » (Anc. trad. de Boccace, Des Nobles malheureux, liv. 9.) OU, ubi : Molière paraît avoir eu une aversion décidée pour lequel, comme relatif. (Voyez LEQUEL.) On ne rencontre presque jamais chez lui ces façons de parler, auquel, par lequel, dans lequel, vers lequel, à l'aide duquel, au sujet desquels, etc.; au lieu de ces détours et de ces syllabes vides, Molière emploie brusquement où. Où se place chez lui toutes les fois qu'il s'agit d'exprimer la relation du datif ou de l’ablatif. A, Y, où, sont pour Molière trois termes corrélatifs, Toute phrase qui admettrait l'un , admettra les deux autres. Comme cet emploi de où est très-commode , très-vif, et tout à fait condamné ou perdu de nos jours, j'ai cru devoir en rassembler tous les exemples fournis par Molière, pour bien faire apprécier ce parti pris du grand écrivain , et les avantages qu'il en tire. La série sera un peu longue : je la divise en exemples dans les vers, et exemples dans la prose. Exemples dans les vers : Nous avons eu querelle Je sais un sûr moyen (Ibid. 10.) (Ibid. III. 3.) Vous avez vu ce fils où mon espoir se fonde? (Ibid. IV. 3.) Mon âme embarrassée ...Un cour qui jamais n'a fait la moindre chose (Ibid. 16.) inuter rien. Oui, le trépas cent fois me semble moins à craindre (ibid. III. 2.) Et pour justifier cette intrigue de nuit Où me faisoit du sang relâcher la tendresse.... (ibid.) Elle pourroit se plaindre Du peu de retenue où j'ai su me contraindre. (Ibid.) Les noces où j'ai dit qu'il vous faut préparer. (Éc. des fem. III. 1.) Considérez un peu, par ce trait d'innocence, Où l'expose d'un fou la haute impertinence. (ibid. V. 2.) Elle a de certains mots où mon dépit redouble. (Ibid. V. 4.) Et qu’un premier coup d'æil allume en nous les flammes Où le ciel en naissant a destiné nos âmes. (Pr. d'El. I. 1.) L'estime où je vous tiens ne doit pas vous surprendre. (Mis. I. 2.) J'estime plus cela que la pompe fleurie De tous ces faux brillants où chacun se récrie. (ibid.) Des vices où l'on voit les humains se répandre. . (ibid. II. 5.) Enfin, toute la grâce et l'accommodement Où s'est avec effort plié son sentiment, C'est de dire, etc. (Ibid. IV. 1.) Pour moi, plus je le vois, plus surtout je m'étonne De cette passion où son coeur s'abandonne. (ibid.) Et je sais encor moins comment votre cousine Peut être la personne où son penchant l'incline. (Ibid.) Je vous promets ici d'éviter sa présence, De faire place au choix où vous vous résoudrez. (Mélicerte. II. 4.) Vous devez n'avoir soin que de me contenter. . - C'est où je mets aussi ma gloire la plus haute. (Tart. II. 1.) Fort bien! c'est un recours où je ne songeois pas. (ibid. II. 3.) Au plus beau des portraits où lui-même il s'est peint. (Ibid. III. 3.) De vos regards divins l'ineffable douceur Forçã la résistance où s'obstinoit mon cæur. (Ibid.) Il suffit qu'il se rende plus sage, Et tâche à mériter la grâce où je m'engage. (Ibid. III. 4.) Et ce sont des papiers, à ce qu'il m'a pu dire, Où sa vie et ses biens se trouvent attachés. (Ibid. V. 1.) Aux différents emplois où Jupiter m'engage. (Amph. Prol.) Si votre cour, charmante Alemène, Non, il faut qu'il ait le salaire Ayez , je vous prie, agréable (Ibid. III. 5.) (Ibid. I. 1.) Cette pureté (Ibid. IV. 2.) Deux époux ! Suivez , suivez, monsieur, le choix où je m'arrête. (Ibid.) Molière a même employé où, rapporté à un nom de personne, pour à qui : Et ne permettez pas....... (Ibid.) (Amph. III. 5.) Où , dans ce dernier exemple, est adverbe de lieu : dans la maison de qui. nesse. Les Latins de même ont quelquefois employé ubi en relation avec un nom de personne : « Neque nobis præter te quisquam « fuit ubi..... » (Ciceron), pour apud quem. Exemples dans la prose : C'est elle (la contrainte) qui me fait passer sur des formalités où la bienséance du sexe oblige. (Ec. des mar. II. 8.) Est-il rien de si bas que quelques mots où lout le monde rit? (Crit. de l'Éc.des fem. 7.) Eh! sans sortir de la cour, n'a-t-il pas (Molière) vingt caractères de gens où il n'a point touché? (Impromptu. 3.) Vous ne sauriez m'ordonner rien où je ne réponde aussitôt par une obéissance aveugle. (Pr. d’El. II. 4.) Et rends à chacune les tributs où la nature nous oblige. (D. Juan. I. 2.) Laissons là la médecine, où vous ne croyez point. (Ibid. III. 1.) Une grimace nécessaire où je veux me contraindre. (Ibid. V. 2.) Tous les déréglements criminels où m'a porté le feu d'une aveugle jeu (Ibid. V. 3.) Serait-ce quelque chose où je vous puisse aider ? (Med. m. lui. I. 5.) Je viens tout à l'heure de recevoir des lettres par où j'apprends que mon oncle est mort. (Ibid. III. 11.) Je te pardonne ces coups de bâton, en faveur de la dignité où tu m'as élevé. (ibid. III. 11.) Vous repentez-vous de cet engagement où mes feux ont su vous contraindre? (L'Av. I. 1.) C'en est assez à mes yeux pour me justifier l'engagement où j'ai pu consentir. (Ibid. C'est une chose où vous ne me réduirez point. (ibid. I. 6.) C'est un parti où il n'y a point à redire. (Ibid.) C'est une chose où l'on doit avoir de l'égard. (Ibid. I. 7.) Elle n'aime ni les superbes habits, ni les riches bijoux, ni les meubles somptueux, où donnent ses pareilles avec tant de chaleur. (Ibid. II. 6.) Les alarmes d'une personne toute prête à voir le supplice où l'on veut l'altacher. (Ibid. III. 8.) C'est ici une aventure où sans doute je ne m'attendais pas. (Ibid. III. 11.) C'est un mariage où vous imaginez bien que je dois avoir de la répugnance. (ibid.) · Quand je pourrois passer sur la quantité d'égards où notre sexe est obligé... (Ibid. IV. 1:) |