p. 132: habens, habentis; haiant, haiante; » et dans la conjugaison du verbe aimer: « amans, aimant, aimante. » Jehan Masset, dont l'Acheminement à la langue françoyse est imprimé à la suite du dictionnaire de Nicot (1606), ne dit rien non plus du participe; mais, dans les modèles de conjugaison, il le met aussi variable. Page 15 : « habens; masculin ayant, féminin ayante. » Le langage du palais, qui est un témoin si fidèle, fait le participe présent variable. Regnard, dans le foueur, à reproduit la formule exacte : En somme on trouve que l'invariabilité absolue du participe présent ne s'est guère établie que dans le courant du XVIIIe siècle, et que la distinction entre ce participe et l'adjectif verbal est du xix. Jusque-là, on ne savait ce que c'était que d'adjectif verbal. Ce sont les grammairiens très-modernes qui ont enrichi notre langue de ces distinctions souvent insaisissables, et de ces difficultés de participes parfois insolubles. PARTICIPE PRÉSENT rapporté par syllepse à un sujet autre que le sujet de la phrase: Je prétends, s'il vous plaît; Dût le mettre au tombeaut le mal dont il vous berce, Vous lui fermiez au nez la porte honnêtement. (Ec. des fem. II. 6.) Venant au logis, lorsqu'il viendra au logis, vous lui fermiez, etc... Et lui jetant, s'il heurte, un grès par la fenêtre, (Ibid. II. 6.) Et lui jetant: ce second participe se rapporte régulièrement à Agnès, et rend plus sensible l'incorrection du premier. N'ayant ni beauté ni naissance A pouvoir mériter leur amour et leurs soins, De l'honneur de la confidence. (Psyche. 1. 3.) 287 Aglaure veut dire à sa sœur : Comme nous n'avons ni beauté ni naissance, ils, les princes, nous favorisent... On peut hardiment proscrire cette tournure, parce qu'elle prête à l'équivoque ; il semble ici que ce soient les deux princes qui, sans avoir ni beauté ni naissance, favorisent Aglaure et Cydippe... PARTICIPE ABSOLU, comme en latin: (Sgan: 2.) Le bon Dieu fasse paix à mon pauvre Martin! Mais j'avois, lui vivant, le teint d'un cherubin. La plupart des exemples de l'article précédent, où l'on voit le participe présent employé d'une manière sujette à l'équivoque, peuvent se rapporter au participe absolu, que les Latins mettaient à l'ablatif. On connoîtra sans doute que, n'étant autre chose qu'un poëme ingénieux, ... on ne sauroit la censurer sans injustice. (Préf. de Tartufe.) N'étant autre chose, se rapporte à la comédie dont le nom ne se trouve pas dans cette phrase, mais seulement dans la précédente. Mais je l'ai vue ailleurs, où m'ayant fait connoître (L'Et. I. 4.) Je l'ai vue..., je voulois, se rapportent à Mascarille, et m'ayant fait connaître, à elle, à Célie, qui n'est désignée qu'après. En sorte que le nominatif est changé avant que l'auditeur ou le lecteur en puisse être prévenu. Mais savez-vous aussi, lui trouvant des appas, Qu'autrement qu'en tuteur sa personne me touche... (Ec. des mar. II. 3.) Savez-vous, Valère, que moi, Sganarelle, lui trouvant des appas, sa personne me touche autrement qu'en tuteur? Ces tournures sont fréquentes dans Molière. J'ai voulu l'acheter, l'édit, expressément, Le divertissement de notre après-soupée. (1bid. II. g.) Isabelle n'étant plus occupée, quand Isabelle ne sera plus occupée. (Tart. IV. 5.) Il ne faut pas douter que ce ne soient là des fautes de français. Si Corneille a fait rimer, dans le Menteur, ceux que le ciel a joint avec point, Corneille a eu tort; et tort qui voudrait s'autoriser là-dessus des exemples de Corneille et de Molière. Aurois-je pris la chose ainsi qu'on m'a vu faire? PARTICULIER (LE), substantif : Dans le particulier elle oblige sans peine. (L'Et. III. 2.) PAR TROP; par donne à trop la force du superlatif : Tu m'obliges par trop avec cette nouvelle. (L'Etourdi. III. 8.) On trouve dans Térence et dans Priscien, pernimium. Par, dans la vieille langue, se composait avec les noms, les verbes, les adjectifs et les adverbes, pour leur communiquer la valeur superlative. Pardon (summum donum); paramer (peramare); — parhardi (peraudax); — partrop (pernimium.) Trop est le substantif trope (troupe), pris adverbialement (turba, truba, trupa); comme mie, pas, point, peu, prou. (Voyez des Variations du langage français, p. 235.) PAS, surabondant, pour nier, avec aucun, ni, ne: Autrefois j'ai connu cet honnête garçon, Et vous n'avez pas lieu d'en prendre aucun soupçon. (L'Etourdi.I.4.) Des visites qu'ici reçoivent vos attraits, Ne sont pas envers vous l'effet d'aucune haine. (Tart. III. 3.) Molière a traité aucun absolument comme quelque : Ne sont pas envers vous l'effet de quelque haine. Et véritablement c'est la valeur de aucun, dérivé de aliquis : alque, auque, auque un (aliquis unus.) Ainsi le mot aucun est par lui-même affirmatif. Est-il possible que ce même Sostrate, qui n'a pas craint ni Brennus, ni tous les Gaulois.... (Am. magn. I. 1.) Ah! vous avez plus faim que vous ne pensez pas ! (L'Et. IV. 3.) Ne est l'unique négation que possède la langue française. Pour l'aider en quelque sorte dans son office, on a déterminé un certain nombre de substantifs monosyllabes, exprimant des objets minimes, des quantités réduites, qui servent de terme de comparaison, et, construits avec ne, semblent prendre à son contact la qualité d'adverbes et de négations; mais il ne faut pas s'y tromper. Ces mots sont: pas, point, rien, mie; ce sont de vrais substantifs à l'accusatif, complément d'un verbe qui se place entre ne et son adjoint. Je ne dis rien; il ne vient pas ; ne mentez point (1). Maintenant il faut savoir que l'on ne donne à ne qu'un seul de ces adjoints, de ces adverbes artificiels: ne pas; ne point; ne mie; ne... rien. La faute de Martine, dans les Femmes savantes, est de joindre à la négation deux de ces suppléments: « Et tous vos biaux dictons ne servent pas de rien. » Le vice d'oraison ne consiste donc pas à joindre pas avec rien, comme le prétend Philaminte, mais à joindre pas et rien avec ne. Cela est si vrai, que Molière a très-souvent fait cette réunion de ne... pas..... rien. Mais alors il y a toujours deux verbes, l'un qui supporte l'action négative de ne pas; l'autre qui commande rien. Les exemples suivants, qui semblent au premier coup d'œil choquer la règle posée par Molière lui-même, analysés d'après ce principe, n'ont plus rien que de très-régulier. On y trouvera partout deux verbes pour les trois mots ne, pas, rien, que la bonne Martine accumulait tous trois sur l'unique verbe servir. (1) Si mentir n'est plus en français un verbe actif, il l'était en latin, et cela revient au même. Mentior at si quid.... (HOR. Sat.) Ce n'est pas ma coutume que de rien blâmer. (Crit. de l'Ec. des fem. 7.) (Mélicerte. I. 3.) Nous n'avons pas envie aussi de rien savoir. Je ne suis point un homme à rien craindre. (Ibid. II. 6.) et de rien pré(L'Av. V. 5.) (Ibid.) (G. D. I. 2.) (Ibid. III. 8.) (Ibid.) (G. D. I. 2. et B. gent. V. 7.) Dans ce dernier exemple, rien est visiblement un substantif au génitif, gouverné par un substantif qui le précède, semblant. Ne faites pas semblant de quelque chose, ou qu'il y ait quelque chose. -PAS, supprimé : Non, je ne veux du tout vous voir ni vous entendre. (Amph. II. 6.) A l'occasion de ce vers, j'observe que du tout, au sens de absolument, complétement, ne sert plus que dans les formules négatives; mais que, dans l'origine, on l'employait également pour affirmer: Servite Domino in omni corde vestro. «Nostre Seigneur Deu del tut (du tout) siwez, e de tut vostre quer servez. » PAS, substantif; PAS A PAS, posément : Vous achèverez seule; et, pas à pas, tantôt (Rois. p. 41.) Je vous expliquerai ces choses comme il faut. (Ec. des fem. III. 2.) - PAS DEVANT (LE), substantif composé, PRENDRE LE PAS DEVANT: (Amph. III. 7.) Du pas devant sur moi tu prendras l'avantage. L'esprit doit sur le corps prendre le pas devant. (Fem. sav. II. 7.) Devant n'est pas ici une préposition qui ferait double emploi avec sur; pas-devant est un mot composé, comme qui dirait le pas antérieur. N'a-t-on pas eu tort de laisser perdre cette ex |