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t pour celui-ci, celui-là:

- QUI, répété disjonctivement pour

Ils n'ont pas manqué de dire que cela procédoit qui du cerveau, qui des entrailles, qui de la rate, qui du foie.

K

(Méd. m. lui. II. 9.)

Qui lance un pain, un plat, une assiette, un couteau;

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QUITTER SA PART A (un infinitif) :

La mietine (ma main), quoiqu'aux yeux elle semble moins forte;
N'en quitte pas sa part à le bien étriller.

JE LE QUITTE :

Ho! pousseż. Je le quitte, et ne raisonne plus.

Oh! je le quitte.

(Ec. des fem. IV. 9.)

(Dép. ảm. II. i.)

(B. gent. IV. 5.)

Ah! je le quitte maintenant, el je n'y vois plus de remède.

(G. D. III. 13.)

C'est-à-dire, je donne quittance du surplus; j'en ai assez,

j'y renonce. Le est ici au neutre, sans relation grammaticale. La police feminine a un train mysterieux; il fault le leur quitter. (MONTAIGNE. III. 5.)

"

Le leur abandonner, ne s'en point mêler.

« Mon père, lui dis-je, je le quitte, si cela est. » (PASCAL. 7 Prov.)

-

QUITTER A QUELQU'UN LA PLACE, LA PARTIE, la lui abandonner:

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Ma présence le chasse,

Et je ferai bien mieux de lui quitter la place.
Mettez dans vos discours un peu de modestie,
Ou je vais sur-le-champ vous quitter la partie.

(Tart. II. 4.)

(Ibid. III. 2.)

Adrian l'empereur, debattant avecques le philosophe Favorinus de l'interpretation de quelque mot, Favorinus luy en quitta bientost la vic

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On disait aussi quitter quelqu'un de quelque chose.

Le baron de la Crasse, de Raymond Poisson, se vante de son talent à jouer la comédie; et pour en donner sur-le-champ un échantillon:

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Autrefois j'ai joué dans les fureurs d'Oreste :

<< Tiens, tiens, voilà le coup... Nous vous quittons du reste.

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N'en payez ne denier ne maille,

«Se vous en trouvez qui les vaille;

« Je vous en quitte.

>>

QUOI, adjectif neutre, pour lequel :

(Le Nouv. Pathelin.)

Le grand secret pour quoi je vous ai tant cherché.
Ce n'est pas le bonheur après quoi je soupire.
Ces disputes d'âges, sur quoi nous voyons tant de folles.

....

(Dép, am. I. 2.)

(Tart. III. 3.) (Am.magn. I. 2.)

Voici de petits vers pour de jeunes amants,
Sur quoi je voudrois bien avoir vos sentiments. (Fem. sav. III. 5.)
La dissection d'une femme, sur quoi je dois raisonner.

(Mal. im. II. 6.) Il est remarquable avec quel soin Molière fuit ce mot lequel. (Voyez LEQUEL évité.)

«< Selon Vaugelas, quoi, pronom relatif, est d'un usage fort élégant et fort commode pour suppléer au pronom lequel en tout genre et en tout nombre. Et de ces deux locutions : le plus grand vice à quoi il est sujet, ou bien auquel il est sujet, il préférait la première. (M. AUGER.)

Vaugelas ne faisait ici que réduire en maxime l'usage de son temps. Pascal aime beaucoup à se servir de quoi:

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« C'est donc la pensée qui fait l'être de l'homme, et sans quoi on ne le peut concevoir. »

(Pensées. p. 43.)

« Elles tiennent de la tige sauvage sur quoi elles sont entées.

«

(Ibid. p. 153.)

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« Une base constante sur quoi nous puissions édifier.
« Je manque à faire plusieurs choses à quoi je suis obligė.

RACCROCHER (SE), absolument :

(Ibid. p. 296.)

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(Ibid. p. 355.)

Cet homme me rompt tout! — Oui, mais cela n'est rien;

Et de vous raccrocher vous trouverez moyen. (Éc. des fem. III. 4.)

RAGE; FAIRE RAGE, faire l'impossible:

Notre maître Simon.... dit qu'il a fait rage pour vous. (L'Av. II. 1.)

Ou au pluriel :

C'est un drôle qui fait des rages!

(Amph. II. 1.)

RAGOUT, figurément :

Je voudrois bien savoir quel ragout il y a à eux?

Un amant aiguilleté sera pour elle un ragoút merveilleux.

(L'Av. II. 7.)

Cette métaphore est mise dans la bouche de Frosine.

(Ibid.)

RAISON; LA RAISON, pour la justice, ce qui est raisonnable:

Je pense, Dieu merci, qu'on vaut son prix comme elles; Que, pour se faire honneur d'un cœur comme le mien, Ce n'est pas la raison qu'il ne leur coûte rien. Nous en usons honnêtement, et nous nous contentons de la raison.

(Mis. III. 1.)

(G. D. II. 1)

- RAISON EN DÉBAUCHE, c'est-à-dire, égarée comme on l'est par la débauche :

Une raison malade, et toujours en débauche.

-FAIRE RAISON, venger équitablement :

Une bonne potence me fera raison de ton audace.

(L'Et. II. 14.)

(L'Av. V. 4.)

Faire raison, dans le langage bachique, tenir tête à un bu

veur qui vous provoque :

« Tous trois burent d'autant: l'ânier et le grison

« Firent à l'éponge raison. »

RAISONNANT, adjectif, raisonneur :
Je vous trouve aujourd'hui bien raisonnante!

(LA FONT. L Ane cnargé d'éponges.)

(Mal, im. II. 7.)

(Amph. III. 2.)

RAJUSTER (SE), se raccommoder:

Ils goûtent le plaisir de s'être rajustés.

RAMASSER (SE) EN SOI-MÊME, au sens moral:

Lorsque, me ramassant tout entier en moi-même,
J'ai conçu, digéré, produit un stratagème...

(L'Et. II. 14.)

« Je prie Dieu, lorsque je sens que je m'engage dans ces prévoyances, <de me renfermer dans mes limites; je me ramasse dans moi-même, et je trouve que je manque à faire plusieurs choses...

etc. »

(PASCAL. Pensées. p. 67.)

RAMENTEVOIR, archaïsme, remettre en l'esprit, rappeler :

Ne ramentevons rien, et réparons l'offense. (Dép. am. III. 4.) Le présent de l'indicatif est je ramentois, tu ramentois, etc. « Ceste opinion me ramentoit l'experience que nous avons. »

(MONTAIGNE. II. 12.)

Les racines sont ad mentem habere, précédées du re itératif. Ménage le tire de ramentaire. » (TRÉVOUX.) Mais d'où tire-t-on ramentaire, et où le trouve-t-on ?

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RANGER QUELQU'UN, avec ou avec ou sans complément indirect :

Il faut avec vigueur ranger les jeunes gens.

(Éc. des fem. V. 7.)

Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir ?

Ne vous mettez pas en peine: je la rangerai bien.

-

(Méd. m. lui. I. 1.)

RANGER AU DESTIN, réduire au destin :

Et ne me rangez pas à l'indigne destin
De me voir le rival de monsieur Trissotin.

RAPATRIAGE et RAPATRIER:

Veux-tu qu'à leur exemple ici

Nous fassions entre nous un peu de paix aussi,

Quelque petit rapatriage?

Pour couper tout chemin à nous rapatrier,
Il faut rompre la pai!le.

(Mal. im. II. 8.)

(Fem. sav. IV. 2.)

(Amph. II. 7.)

(Dép, am. IV. 4)

RAPPORTER; SE RAPPORTER, pour s'en rapporter :

Je veux bien aussi me rapporter à toi, maître Jacques,

rend.

RATE; DÉCHARGER SA RATE:

Il faut qu'enfin j'éclate,

de notre diffé

(L'Av. IV. 4.)

Que je lève le masque et décharge ma rate.

(Fem. sav. II. 7.)

REBOURS; CHAUSSÉ A REBOURS, métaphoriquement:

Tout ce que vous avez été durant vos jours,

C'est-à-dire, un esprit chaussé tout à rebours.

(L'Et. II. 14.)

Rebours est un substantif comme revers; aussi dit-on, au rebours de... A rebours est une sorte d'adverbe composé, et, en

cette qualité, ne reçoit point de complément.

Rebours était aussi un adjectif, faisant au féminin rebourse :

Madame, je vous remercie

"De m'avoir esté si rebourse. »

De m'avoir été si farouche, si intraitable.

(MAROT.)

Enfin il y avait le verbe rebourser, qui existe encore sous la forme rebrousser; et je ne doute même pas qu'on ne l'ait toujours prononcé de la sorte, comme on a toujours dit du fromage et des brebis, lorsqu'on écrivait du formage et des berbis, à cause de forma et verveces. On a fini par transposer sur le papier l'r qu'on transposait dans la prononciation, pour éviter la double consonne. Ce point est développé dans les Variations du langage français, p. 3o.

Mais rebourser ou rebrousser, d'où vient-il?

Je conjecture que l'r y est parasite, comme on en a des exemples dans plusieurs mots (1); et que rebrousser est le même que reboucher, qui signifie, dans la vieille langue, émousser, au propre et au figuré :

<< Puisse être à ta grandeur le destin si propice,

Que ton cœur de leurs traits rebouche la malice!

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(REGNIER.) Que ton cœur émousse leurs traits; que leurs traits rebrous

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Elle avait le nez rebroussé et comme émoussé.

Il peut être curieux d'observer que cette métaphore de la bouche, appliquée au tranchant de l'acier ou à la pointe d'une flèche, nous vient des Grecs :

Στόμα, bouche et tranchant du fer; στομάω, ouvrir la bouche et tremper le fer; στόμωμα et στόμωσις, ouverture de bouche, trempe de fer, le fil d'une lame tranchante.

Le sens propre et le figuré se trouvent réunis dans ces vers d'Edipe à Créon :

Τὸ σὸν δ ̓ ἀφίκται δεῦρ' ὑπόβλητον στόμα,

πολλὴν ἔχον στόμωσιν.

(Οἰδ. ἐπὶ Κόλ. v. 828.)

« Et tu viens ici avec ta langue bien affilée.....

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(1) Chartre, registre, esclandre, chaufferette (chauffrette), de charta, regestum, scanda lum, chaufeta, qui est dans Du Cange.

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