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- RÉVÉRENCE PARLER, comme parlant par révérence :

...... Que j'ai mon haut-de-chausses tout troué par derrière, et qu'on

....

me voit, révérence parler.....

(L'Av. III. 2.) REVERS DE SATIRE, un revirement, un retour de satire :

Pourtant je n'ai jamais affecté de le dire;

Car enfin il faut craindre un revers de satire. (Éc. des fem. I. 1.) REVOULOIR:

Mais si mon cœur encor revouloit sa prison? RHABILLER, figurément rajuster,

guiser:

(Dép. am. IV. 3.)

couvrir, dé

Combien crois-tu que j'en connoisse qui, par ce stratagème (l'hypocrisie), ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse.....?

RIDICULE, substantif; UN RIDICULE:

(D. Juan. V. 2.)

(Ec. des fem. I. 6.)

Et l'on m'en a parlé comme d'un ridicule.
Ne voyez-vous pas bien que c'est un ridicule qu'il fait parler?

(Crit. de l'Ec. des fem. 7.)

La constance n'est bonne que pour des ridicules.
Parbleu, je viens du Louvre, où Cléonte, au levé,
Madame, a bien paru ridicule achevé.

Dans une bourde que je veux faire à notre ridicule.

RIEN, mot positif; quelque chose :

sache rien faire.

(D. Juan. I. 2.)

(Mis. II. 5.)

(B. gent. III 14.)

Contre la coutume de France, qui ne veut pas qu'un gentilhomme (Sicilien. 10.) C'est-à-dire, qui ne veut pas qu'un gentilhomme sache faire quelque chose.

Il ne sera pas dit que je ne serve de rien dans cette affaire-là. (Ibid.)

Que je n'y serve de quelque chose.

Pourquoi consentiez-vous à rien prendre de lui?

A prendre quelque chose.

Allons, vous dis-je, il n'y a rien à balancer.

Il n'y a chose à balancer, il n'y a pas à balancer.

(Tart. V. 7.)

(G. D. I. 8.)

C'est le sens conforme à l'étymologie rem. (Voy. des Var. du lang. fr., p. 500.)

RIEN, négatif :

Et sa morale, faite à mépriser le bien,
Sur l'aigreur de sa bile opère comme rien.

(Fem. sav. 11. 8.) C'est que la négation est ici renfermée dans l'ellipse: sa morale opère comme rien (n'opère), comme chose qui n'opère pas. RIEN, surabondant, NE FAIRE RIEN QUE:

Et plusieurs qui tantôt ont appris mon martyre, Bien loin d'y prendre part, n'en ont rien fait que N'en ont fait chose ou autre chose que rire.

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rire.

Ma comédie n'est rien moins que ce qu'on veut qu'elle soit.

(Sgan. 16.)

(1er Placet au roi.) Elle est tout, plutôt que ce qu'on veut qu'elle soit. Et les ennemis de Molière soutenaient qu'elle n'était rien de moins que ce qu'ils disaient.

Un pédant qu'à tout coup votre femme apostrophe
Du nom de bel esprit et de grand philosophe,
D'homme qu'en vers galants jamais on n'égala,

Et qui n'est, comme on sait, rien moins que tout cela

(Fem. sav. II. 9.)

Il n'est rien moins qu'homme d'esprit, c'est-à-dire qu'il ne

l'est

cela;

pas

du tout.

-Homme d'esprit ? il n'est rien moins que il est tout, plus que cela. S'il l'était, il faudrait dire : Il n'est rien de moins qu'homme d'esprit.

RIEN QU'A ; N'AVOIR RIEN QU'A dire:

Monsieur, vous n'avez rien qu'à dire:

Je mentirai, si vous voulez.

(Amph. II. 1.)

Expression elliptique : vous n'avez rien (à faire) qu'à dire,

qu'à parler; il suffira d'un mot de vous.

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Qui le rend en tout temps si content de soi-même,
Qui fait qu'à son mérite incessamment il rit.

(Fem. sav. I. 3.)

RISÉE, rire. (Voyez éclat de risée.)

ROBINS, gens en robe, terme de mépris:

O les plaisants robins, qui pensent me surprendre! (L'Ét. III. 11.) Trufaldin s'adresse à une troupe de masques en dominos.

ROIDEUR DE CONFIANCE. (Voyez brutalité.)

ROIDIR; SE ROIDIR CONTRE UN CHEMIN:

Des naturels rétifs, que la vérité fait cabrer, qui toujours se roidissent contre le droit chemin de la raison.

(L'Av. I. 8.) Cette métaphore représente le chemin de la raison comme escarpé et difficile à gravir.

ROMPRE, interrompre, empêcher; ROMPRE UN ACHAT, DES ATTENTES :

Je sais un sûr moyen

Pour rompre cet achat où tu pousses si bien.

(L'Ét. 1. 10.)

Je ne m'étonne pas si je romps tes attentes.

(Ibid. III. 5.)

(Mélicerte, I. 4.)

ROMPRE L'ORDRE COMMUN

Il rompt l'ordre commun, et devance le temps.

ROMPRE TOUT A QUELQU'UN, traverser toutes ses

entreprises:

Cet homme me rompt tout!

ROMPRE UN DÉPART, UN DESSEIN,
Elle vint me prier de souffrir que sa flamme
Puisse rompre un départ qui lui perceroit l'âme.

(Ec. des f. III. 4.)

UNE PENSÉE :

(Ec. des mar. ÍII. 2.)

Et vous avez bien vu que j'ai fait mes efforts
Pour rompre son dessein et calmer ses transports.

(Tart. IV. 5.)

J'en suis fâché, car cela rompt une pensée qui m'étoit venue dans l'es

prit.

ROMPRE LA PAILLE:

(L'Av. IV. 3.)

Pour couper tout chemin à nous rapatrier,

Il faut rompre la paille, Une paille rompue

Rend entre gens d'honneur une affaire conclue. (Dép. am. IV. 4.) Sur l'emploi d'un fétu de paille comme symbole, voyez Du Cange, aux mots festuca, infestucare, exfestucare.

ROU GE; UN ROUGE, substantif, une rougeur:

Au visage sur l'heure un rouge m'est monté.

RUDANIER:

LUBIN. Adieu, beauté rudanière.

(Fách. I. r.)

(G. D. II. 1.)

La première édition écrit en deux mots rude asnière.

<< Terme populaire qui se dit des gens grossiers, qui rabrouent fortement les autres. Il est composé de rude et ánier, comme qui dirait un ânier qui est trop rude à ses ânes. »

RUER, verbe actif, prenant un régime:

(TRÉVOUX.)

(Sgan. 16.)

Ah! je devois du moins lui jeter son chapeau, Lui ruer quelque pierre, ou crotter son manteau. On dirait ces vers composés tout exprès pour nous faire comprendre la différence entre jeter et ruer, et notre misère d'être aujourd'hui réduits exclusivement au premier. On jetait à quelqu'un son chapeau à bas, mais on lui ruait une pierre. Cette nuance existait dès l'origine de la langue. Absalon percé par Joab, les soldats du parti de David décrochent son cadavre de l'arbre :

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« Pois ruerent Absalon en une grant fosse de cele lande, e jeterent pierres sur lui. » (Rois. p. 187.)

Ils ruèrent le cadavre du fils rebelle avec passion, et jetèrent avec indifférence des pierres dessus pour le couvrir.

Plus loin, Joab assiége Abelmacha. Une sage dame vient parlementer aux créneaux, et, voyant qu'il ne s'agit que de livrer le révolté Siba, dit au capitaine :

« Nus vus frum ruer son chief aval del mur. »

(Rois. p. 200.)

Nous dirions sans énergie: jeter sa tête du haut des murailles.

SABOULER:

Comme vous me saboulez la tête avec vos mains pesantes!

(Comtesse d'Esc. 3.)

SAGES PROUESSES, prouesses de vertu :

Ces honnêtes diablesses

Se retranchant toujours sur leurs sages prouesses.

(Ec. des fem. IV. 8.)

SAISIR LES GENS PAR LEURS PAROLES,

mot:

les prendre au

Je suis homme à saisir les gens par leurs paroles. (Ec. des f. I. 6.) SAISON; temps, moment:

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Mais sais-tu bien comment? En saison si bien prise,
Que le porteur m'a dit que, sans ce trait falot,
Un homme l'emmenoit, qui s'est trouvé fort sot.
Remettons ce discours pour une autre saison;
Monsieur n'y trouveroit ni rime ni raison.

(L'Et. II. 14.)

(Fem. sav. IV. 3.)

Saison pour temps était fort usité au xvII° siècle.

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Soit; mais il est saison que nòus allions au temple.

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(CORN. Le Menteur.)

(LA FONTAINE. L'Homme entre deux áges.) L'usage a maintenu hors de saison pour déplacé, mal à propos.

SALIR L'IMAGINATION, expression nouvelle en 1663, et raillée par Molière :

CLIMÈNE (précieuse ridicule). Peut-on, ayant de la vertu, trouver de l'agrément dans une pièce qui tient sans cesse la pudeur en alarme, et salit à tout moment l'imagination ?

ÉLISE. Les jolies façons de parler que voilà! (Crit. de l'Ec. des fem. 3.) SANGLIER, dissyllabe:

Partout, dans la Princesse d'Élide :

Où pourrai-je éviter ce sanglier redoutable?

(I. 2.)

J'ai donc vu ce sanglier, qui par nos gens chassé....

(Ibid.)

Fuir devant un sanglier, ayant de quoi l'abattre!

(Ibid.)

(Voyez la remarque sur le mot ouvrier,

p. 276.)

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