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Celui-ci le paya d'ingratitude, et fut si méchant que d'oser souiller le lit de son bienfaiteur. » (LA FONT. Vie d'Esope.)

SIÈCLE D'AUJOURD'HUI (AU) :

C'est une chose rare au siècle d'aujourd'hui.

SINGULIER; SINGULIER A, particulier à :

Cette fermeté d'âme, à vous si singulière.

(Mis. IV. 1.)

(Fem. say. . .

« On dit d'une chose qu'elle est particulière à quelqu'un, mais non pas qu'elle lui est singulière.» (M. AUGer.)

Et pourquoi ne le dirait-on pas? On dit bien singulier, sans complément, pour particulier. M. Auger n'a rien repris à ces

vers:

Et je ne veux aussi, pour grâce singulière,

(Tart. III. 3.)

Que montrer à vos yeux mon âme tout entière. Gráce singulière est pourtant bien là pour grace particulière. Si on laisse au mot singulier le sens de singularis dans un cas, pourquoi ne pas le lui laisser dans l'autre? Pourquoi le permettre sans complément et le défendre, avec un complément?

En général, on critique beaucoup trop par cette formule : cela ne se dit pas. Ce qu'il faut montrer, c'est que cela ne doit pas, ne peut pas se dire, surtout quand cela a été dit par des gens comme Molière, Pascal ou Bossuet,

SINGULIER (verbe au) après un nombre
Quatre ou cinq mille écus est un denier considérable.
Et deux ans, dans le sexe, est une grande avance.

pluriel :

(Pourc. III. 9.) (Mélicerte. I.4.)

(Voyez c'est ou EST en accord avec un pluriel, et ce sont.)

SI PEU QUE DE (un infinitif) :

Vous êtes-vous mis dans la tête qu'un homme de soixante-trois ans..... considère si peu sa fille que de la marier avec un homme qui a ce que

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Non, non, il n'est point d'âme un peu bien situéc
Qui veuille d'une estime ainsi prostituée.

(L'Av. III. 2.)

(Mis. I. 1.)

L'expression est insolite; cependant nous disons chaque jour, avec l'autorité de l'usage: Avoir le cœur bien placé. C'est la même figure.

SOEURS D'INFORTUNE, comme frères d'armes :

Nous nous voyons sœurs d'infortune.

(Psyché. I. 1.)

SOI, où l'usage moderne emploie lui, elle, eux:
Bien que de vous mon cœur ne prenne point de loi,

Et ne doive en ces lieux aucun compte qu'à soi... (D. Garcie. II. 5.)

C'est une fille à nous, que, sous un don de foi,

Un Valère a séduite et fait entrer chez soi.

Apud se, et non apud illum.

Agnès, dit Horace,

N'a plus voulu songer à retourner chez soi,

(Ec. des mar. III. 5.)

Et de tout son destin s'est commise à ma foi. (Éc. des fem. V. 2.)

Je vous dis que mon fils n'a rien fait de plus sage
Qu'en recueillant chez soi ce dévot personnage.
Toi, Sosie? Qui, Sosie; et si quelqu'un s'y joue,

Il peut bien prendre garde à soi.

(Tart. I. 1.)

(Amph. I. 2.)

Ne voyez-vous pas qu'il tire à soi toute la nourriture, et qu'il empêche

ce côté-là de profiter?

(Mal. im. III. 14.)

(Fem. sav. I. 3.)

(Ibid. IV. 3.) (Ibid.)

(Ibid. V. 4.)

Cet indolent état de confiance extrême, Qui le rend en tout temps si content de soi-même. Ce sont choses, de soi, qui sont belles et bonnes. Le savoir garde en soi son mérite éminent. Il n'est pour le vrai sage aucun revers funeste; Et, perdant toute chose, à soi-même il se reste. Tout le xvn siècle a ainsi parlé. Les grammairiens se sont perdus en distinctions et en subtilités pour régler quand il fallait soi, et quand lui. Tout cela est chimérique. Les grands écrivains du temps de Louis XIV se sont guidés bien plus sûrement sur un seul point: partout où le latin mettrait se, ils ont mis soi,

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Qu'il fasse autant pour soi comme je fais pour lui. »

Pro se ipso, et non pro illo.

(CORNEILLE. Polyeucte. III. 8.)

« Mais il se craint, dit-il, soi-même plus que tous. »

Timet se ipsum.

(RACINE. Androm. V. 2.)

r

Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi. » (ID. Phèdre.)

Post se, et non post illum.

«Mais souvent un auteur, qui se flatte et qui s'aime,

« Méconnoît ses défauts et s'ignore soi-même. »

(BOILEAU.)

<< Il n'ouvre la bouche que pour répondre...... Il crache presque sur

« soi. »

(LA BRUYÈRE.) « Idoménée, revenant à soi, remercią ses amis. >> (FENELON.) «Tant de profanations que les armes traînent après soi! » (MASSILLON.)

« Dieux immortels, dit-elle en soi-même, est-ce donc ainsi que sont « faits les monstres? >> (LA FONTAINE. Psyché. I.)

On voit qu'il n'est pas besoin de tant raffiner, à la suite de Vaugelas, d'Olivet et les modernes.

SOIENT, monosyllabe:

Et votre front, je crois, veut que du mariage

Les cornes soient chez vous l'infaillible apanage. (Ec. des fem. I. 1.)

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(Mis. I. 2.)

SOIS-JE, dans une formule de souhait :

Sois-je du ciel écrasé si je mens!

Forme excellente, au lieu de puissé-je étre.

SOLÉCISMES EN CONDUITE:

Le moindre solecisme, en parlant, vous irrite;

Mais vous en faites, vous, d'étranges en conduite. (Fem. sav. II. 7.)

SOLLICITER DE QUELQUE CHOSE :

J'ai cru faire assez de fuir l'engagement dont j'étois sollicitée.

(Am. magn. IV. 7.) Ne me refusez point la grâce dont je vous sollicite. (L'Av. II. 7.)

SON, SA, SES, se rapportant à un autre mot que le sujet de la phrase:

Je ne puis vous celer que ma fille Célie

Dès longtemps par moi-même est promise à Lélie,
Et que, riche en vertus, son retour aujourd'hui
M'empêche d'agréer un autre époux que lui.

(Sgan. 24.)

Son retour, c'est le retour de Lélie; riche en vertus se rapporte

aussi à Lélie, quoique la construction de la phrase semble appliquer ces mots au retour. Il n'y a pas moyen d'excuser cette faute, source d'équivoques.

Jusqu'ici don Louis, qui vit à sa prudence

(La prudence de don Louis.)

Par le feu roi mourant commettre son enfance, (L'enfance de don Alphonse.)

A caché ses destins aux yeux de tout l'État...

(Les destins d'Alphonse.)

Et bien que le tyran, depuis sa láche audace,

(L'audace du tyran.)

L'ait souvent demandé pour lui rendre sa place,

(La place d'Alphonse.)

Jamais son zèle ardent n'a pris de sûreté

(Le zèle d'Alphonse.)

A l'appât dangereux de sa fausse équité.

(La fausse équité du tyran.)

(D. Garcie. I. 2.)

Il est difficile d'écrire avec plus de négligence.

On dit bien la surveillance de l'État, mais non les yeux de l'État. L'État est une abstraction, une idée complexe, qui ne saurait être personnifiée jusqu'à prendre des yeux ni des

oreilles.

SON, SA, rapportés à un nom de chose :

LYSIDAS (parlant de sa pièce). Tous ceux qui étoient là doivent venir à sa première représentation.

(Crit. de l'Ec. des fem. 7.)

SON avec sentir. (Voyez SENTIR, p. 370.)

SONGER, actif, pour imaginer, méditer:

J'en songeois une...

C'est une foible ruse;

Et quelle? Elle n'iroit pas bien.

(L'Et. I. 2.)

(Impromptu. 1.)

J'avois songé une comédie où il y auroit eu un poëte, etc...

SONGER DE (un infinitif); songer à :

Et qu'ils s'étoient promis une foi mutuelle,

Avant qu'il eût songé de poursuivre Isabelle. (Ec. des mar. (Voyez p. 99, de remplaçant a.)

SONT pour font, en style d'arithmétique :

Je crois que deux et deux sont quatre.

III. 6.)

(D. Juan. III. 1.)

L'édition d'Amsterdam a corrigé, selon sa coutume, et mis

font.

SONT-CE:

Sont-ce encore des bergers?— C'est ce qu'il vous plaira. (B. gent. I. 2.)

Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ?

Sont-ce des visions que je me mets en tête?

(Voyez CE SONT.)

(Ibid. II. 6.)

(Psyché. I. 1.)

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Mais lui fallant un pic, je sortis hors d'effroi.

SOT, terme adouci pour exprimer ce Molière appelle crûment un cocu:

Elles font la sottise, et nous sommes les sots.
Elle? Elle n'en fera qu'un sot, je vous l'assure.

(Fâcheux. II. 2.)

qu'ailleurs®

(Sgan. 17.)

(Tart. II. 2.)

Épouser une sotte est pour n'être point sot. (Ec. des mar. I. 1.)

« Il veut à toute force être au nombre des sots. »

(LA FONT. La Coupe enchantée.).

-sot, passionné au point d'en perdre le sens :

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