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virum eft deducta. Habebat tunc tem-poris Ingoberga in fervitium fuum duas puellas pauperis cujufdam filias, quarum prima vocabatur Mar,, covefa, religiofam veftem habens, alia verò Merofledis, in quarum amore Rex valde detinebatur. Erant enim, ut diximus, artificis lanarii ,,filia. Emula ex hoc Ingoberga ,,quòd à Rege diligerentur, patrem ,, earum fecretius operari fecit, futurum credens ut dum hæc Rex cerneret, " odio filias ejus haberet. Ille autem Sperans aliquid novi videre, adfpicit hunc eminus lanas regias componen,, tem, quod videns commotus in ira, " reliquit Ingobergam & Merofledem ,, accepit. Habuit & aliam puellam opi" lionis, id eft paftoris ovium, nomine. Theudechildem, de quâ & fertur ,, filium habuiffe.,, Le Roi Gontran, qui étoit un qui étoit un Greg. bon Prince, prit d'abord, à titre de Tur. lib. concubine ou de maîtreffe, Vene- 4. 6. 25. " rande, qui étoit Domestique chez

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un de fes Officiers. Il en eut un fils nommé Gondebaud. Enfuite il époufa Marcatrude, fille de Magnaire; ,,& fon fils Gondebaud fut envoyé à Orléans. Peu de temps après Marcatrude & après la mort Q

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mourut,

Tome II.

$6.

rbid. c.

»le Roi épousa Aufrechilde, furs » nommée Bobila, de laquelle il eut » deux fils.

"Enfuite le Roi Caribert époula » Ingoberge, de laquelle il eut une » Princeffe, qui fut menée dans le » Royaume de Kent, où elle fut ma»riée. Ingoberge avoit alors pris à son » fervice les deux filles d'un homme » pauvre. L'ainée s'appelloit Marco» vefe, & portoit l'habit de Religieu

fe. La cadette avoit nom Meroflede, » Le Roi devint éperdument amou>> reux de ces deux filles, J'ai dit plus » haut que leur pere étoit un ouvrier », en laine. Ingoberge s'appercevant de "" la violente paffion que le Roi avoit

conçue pour elles, en devint jalouse, » Elle s'avifa de mander fecretement "" leur pere au Palais, pour le faire travailler; s'imaginant que quand le Roi l'auroit vu attaché à un métier, il n'auroit plus que de l'averfion & du mépris pour les filles. Le » Roi, à qui Ingoberge avoit fait efpé

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rer de voir quelque chofe de curieux $? & de fingulier, apperçut de loin le » pere de les maîtreffes, qui travailloit les laines du Palais. Cela le mit en colere contre la Reine, & il l'abandonna pour s'attacher à Mero

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flede. Il eut encore une autre maî» treffe nommée Theudecide, qui étoit » fille d'un Pâtre, c'est-à-dire, d'un » homme qui gardoit les moutons. On » dit qu'il en eut auffi un fils.,,

L'on voit donc par les paffages de Gregoire de Tours, que des trois Epoufes que M. de Voltaire donne en même temps au Roi Gontran, Venerande n'étoit qu'une concubine, que ce Prince avoit dans fa jeuneffe, que Marcatrude fut enfuite fa véritable époufe, & ne vécu pas long-temps avec lui; & que ce ne fut qu'après la mort de cette premiere Reine, qu'il époula Auftregilde. Voilà comment le Roi Gontran eut pour femme en même-temps Venerande, Marcatrude & Auftregilde.

Pour Caribert ou Cherebert M. de Voltaire eft fi bien inftruit, qu'il ne nomme pas feulement la véritable Epoufe de ce Prince. Il ne parle que de fes maîtreffes, dont il dit les noms, fans favoir qui elles étoient ni ce qu'elles étoient. Nous ne faifons point d'obfervations fur cela, il n'y a qu'à l'envoyer étudier un peu mieux l'Hif toire de Gregoire de Tours,

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Enfin pour ce qui concerne le Roi Sigebert, qui étoit un grand Prince

on peut confulter ce qui est rapporté dans le livre des Erreurs, au Chapitre de Charlemagne.

Je vous demande pardon, M. de Voltaire, fi je démontre fi clairement que j'ai railon, & que vous avez tort; & je fuis très - fâché de donner au public des preuves fi convaincantes , que tout ce que vous affirmez avec le plus d'affurance, & que vous défendez avec tant d'opiniâtreté & de hardieffe, n'est cependant qu'erreur & fauffeté.

§. X.

TEXTE. Des chofes plus ferieufes.

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"Non, Monfieur, la perfécution „ n'étoit pas dans le génie des Ro„ mains. Toutes les Religions étoient » tolérées à Rome, quoique le Sénat » n'adoptât pas tous les Dieux étran"gers...... Les Romains, ce Peuple „Roi, n'agiterent jamais la contro» verfe. Ils ne fongeoient qu'à vaincre " les peuples & policer les nations. Il » eft impoffible qu'ils aient jamais puni perfonne uniquement pour la ,, Religion. Ils étoient juftes..... ce fut par l'ordre d'un Saducéen, &

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non d'un Romain, que S. Jacques frere de Jefus, fut lapidé. Il eft donc très-vraisemblable que la haine im,, placable qu'on porte toujours à ses freres féparés de communion, fut la caufe du martyre des premiers Chrétiens. J'en parlerai ailleurs. Mais à présent, ô Libellifte! je ne ,, vous en dirai mot. Je vous avertis feulement d'étudier l'hiftoire en Philofophe, fi vous pouvez.,,

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Réponse.

Je ne devine pas pourquoi M. de Voltaire intitule cet article: De chofes plus ferieufes. Ce ne font là que des paroles vagues & fans objet fixe. J'aimerois autant ces titres de Chapitres. qu'on trouve quelquefois dans Dom Guichotte Chapitre où l'on dit des chofes qu'on faura quand on les aura lues. M. de Voltaire fait une propo→ fition, comme un Docteur de Sorbonne. Il enfile des preuves, & il finit par dire une injure à fon advefaire. C'eft le feul point auquel fon adverfaire ne répondra pas.

Sa propofition eft que la perfécution n'étoit pas dans le génie des Romains; & les preuves font, 1°. que

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