Bas-fonds, pluriel, des bas-fonds; fonds ou terrains bas, où il n'y pas d'eau. Blanc-seing, pluriel, des blanc-seings; des seings (signatures) sur papier blanc. Bon-chrétien, bon-henri, pluriel, des bon-chrétien, des bon-henri; des poires d'une espèce à laqueile on a donné le nom de bon-chrétien, le nom de bon-henri. On doit écrire avec un s, un cent-suisses, un quinze-vingts, c'est-àdire, un des cent-suisses, un des quinze-vingts. Mais l'usage est d'écrire chevau-léger au singulier, et chevau-légers au pluriel. Demi-heure, demi placé avant son substantif est invariable; une demi-heure, pluriel, des demi-heures. Garde-champêtre. Ce mot ne présente aucune difficulté quant à l'adjectif, il n'est cité ici que pour faire observer en passant que si garde, en composition, se dit d'une personne, alors il a le sens de gardien, substantif qui doit prendre l's au pluriel: des gardes-champétres, des gardes-forestiers, des gardes-marine, des gardes-cótes, des gardes-magasins, etc., mais si garde se rapporte à une chose, alors il est verbe, et par conséquent invariable; des garde-vue, des gardemanger, des garde-fous, etc. Grand-mère, pluriel, des grand-mères. Dans cette expression le mot grand est invariable, parce que la prononciation s'oppose au féminin pluriel, on ne dit point des grandes mères. Plain-chant, pluriel, des plains-chants; des chants plains, unis, simples, ordinaires de l'église. Pont-neuf, nom qu'on donne à de mauvaises chansons, telles que celles qui se chantaient sur le Pont-neuf, à Paris, pluriel, des pontsneufs. On écrit des ponts-neufs, d'après une figure de mots par laquelle on prend la partie pour le tout. C'est par la même figure que l'on dit cent voiles, pour cent vaisseaux; cent feux, pour cent ménages; voilà de beaux loutres, pour signifier de beaux chapeaux faits avec le poil de la loutre; des rougesgorges, pour des oiseaux qui ont la gorge rouge; des blancs-becs, pour des jeunes gens sans expérience, sans barbe, qui, pour ainsi dire, ont le bec blanc. C'est encore par la même figure qui prend la cause pour l'effet, l'inventeur pour la chose inventée, le possesseur pour la chose possédée, que l'on dit, un Raphaël, un calepin, une dame-jeanne, un messirejean, une reine-claude, etc., et au pluriel, des Raphaëls, des calepins, des dames-jeannes, des messires-jeans, des reines-claudes. Terre-plein, pluriel, des terre-pleins; des endroits pleins de terre, et présentant une surface unie. EXPRESSIONS COMPOSÉES DE DEUX SUBSTANTIFS. Appui-main, pluriel, des appui-main; des baguettes servant d'appui à la main qui tient le pinceau. Chèvre-feuille, pluriel, des chèvre-feuilles: on prend la partie pour le tout, et feuille remplaçant arbrisseau, est comme lui susceptible de prendre les deux nombres. Chou-fleur, pluriel, des choux-fleurs; des fleurs qui sont choux. Colin-maillard, pluriel, des colin-maillard; des jeux où Collin cherche, poursuit Maillard. Féte-Dieu, pluriel, des fétes-Dieu; pour des fêtes de Dieu. EXPRESSIONS DONT LE PREMIER MOT EST OU UNE PARTIE INITIALE INSEPARABLE, OU UN ADVERBE, OU UNE PRÉPOSITION, ET LE SECOND UN SUBSTANTIF. 1o un vice-roi, 3o un avant-coureur, une après-dinée. des vice-rois, des co-légataires, des semi-tons, des mi-douaires, des demi-dieux, des quasi-délits, des arrière-boutiques. des contre amiraux, Il en est ainsi de toute expression analogue. Cette classe ne présente pas de difficultés. Quoique l'expression soit au singulier, on écrit avec la marque du pluriel un entre-colonnes, c'est-à-dire, un espace entre deux colonnes. On doit écrire de même, un entr'actes, un entrecôtes, un entre-lignes, un entre-sourcils; mais on écrira au singulier comme au pluriel, un entre-sol, des entre-sol; c'est-à-dire des appartements qui sont entre le premier étage et le sol ou la terre. EXPRESSIONS COMPOSÉES D'UN VERBE ET D'UN SUBSTANTIF. 1o. Celles qui, quoiqu'au singulier, prennent la marque du pluriel. Un casse-noisettes, instrument avec lequel on casse des noisettes. Un serre-papiers, sorte de tablette où l'on serre des papiers. Un pèse-liqueurs, instrument par lequel on découvre la pesanteur des liqueurs. Un porte-mouchettes, plateau où l'on met les mouchettes. Un tire-bottes, instrument propre à tirer les bottes. 2o. Celles qui, quoiqu'au pluriel, ne prennent pas le signe caracté ristique de ce nombre. Des abat-faim, grosses pièces de viandes qui abattent la faim. Des brise-cou, des escaliers où l'on risque de tomber, de se briser le cou. Des chasse-marée, voiturier qui apporte la marée. Des couvre-feu, des ustensiles qui servent à couvrir le feu. Des crève-cœur, des déplaisirs qui crèvent, qui fendent le cœur. Des porte-aiguille, des instruments qui portent ou alongent une aiguille. Des réveille-matin, des horloges qui réveillent le matin. Des serre-tête, des bonnets de nuit avec lesquels on se serre la téte. Expressions composées de plus de deux mots. Ces expressions sont soumises aux mêmes règles que les précé dentes; voici de quelle manière on peut les diviser. Expressions substantives composées de trois mots. 1o. De deux substantifs séparés par une préposition : Eau-de-vie. Arc-en-ciel. Ver-à-soie, etc. dont le pluriel est des eaux-de-vie, des arcs-en-ciel, des vers-à-soie, etc. Le premier substantif est en général celui qui prend seul la marque du pluriel. Ceux de cette classe qui présentent quelque difficulté sont: pied-à-terre, pluriel, des pied-à-terre; des lieux, des logements où l'on met seulement le pied-à-terre, où l'on ne vient qu'en passant: téte-à-tête, pluriel, des téte-à-téte; des conversations ou entrevues qui se font téte-à-tête, ou seul-à-seul. 2o. D'un verbe, d'une préposition et d'un substantif: Un vole-au-vent Un trompe-l'-œil Un tourne-à-gauche Le premier mot étant un verbe ne prend pas la marque du pluriel, et le sens s'oppose à ce qu'on la mette au dernier. 3o. De deux verbes séparés par un mct: Un pince-sans-rire. Un venez-y-voir. Un doit-et-avoir. ...Il est facile de voir que ces expressions ne peuvent point prendre la marque du pluriel. Les suivantes, qui sont encore composées de trois mots, ne peuvent former aucune sous-division, et ainsi que les précédentes, ne présentent point de difficulté: On doit écrire au singulier des coq-à-l'ane parce que la décomposition amène des discours où l'on passe d'une chose à une autre toute différente; comme, du coq-à-l'âne. Liste des substantifs composés le plus en usage, rangés par ordre un abat-jour un abat-vent une après-midi une après-soupée un arc-boutant une arrière-boutique un avant-propos un avant-scène un avant-poste alphabétique. des abat-jour des abat-vent des abat-voix une basse-contre une basse-cour des basses-cours des brûle-tout des casse-cou des casse-tête un casse-tête un cent-suisses un cerf-volant un chasse-marée un chasse-mouches un chat-huant un chausse-pied une chauve-souris un chef-d'œuvre un chevau-léger un ciel-de lit un ciel-de-tableau un claque-oreilles un coiffe-jaune un collin-maillard une contre-allée un contre-amiral une contre-basse une contre-batterie un contre-coup une contre-danse un contre-jour une contre-marque un contre-ordre un contre-poids un contre-poison une contre-porte une contre-révolution des cent-suisses des chasse-mouches des chevau-légers des choux-raves des ciels-de-lit des ciels-de-tableau des claque-oreilles des coiffes-jaunes des collin-maillard des contre-allées des contre-amiraux des contre-basses des contre-batteries des contre-coups des contre-danses des contre-jour des contre-marques des contre-ordres des contre-poids des contre-poison des contre-portes des contre-révolution |