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dont la bonne organisation est et sera toujours d'une si haute importance pour le pays.

En n'admettant dans ce corps que des jeunes gens instruits, on peut se reposer avec confiance sur l'avenir du soin de leur donner cette intelligence des affaires, ce tact et cette habileté qu'on est en droit d'exiger des hommes chargés de défendre à l'étranger, l'honneur et les intérêts de la Belgique.

Voici la liste des matières sur lesquelles les récipiendaires sont examinés :

1o Histoire générale, et, en particulier, histoire des principaux traités; 20 Histoire de la Belgique;

30 Statistique et économie politique ;

4o Langue allemande ou langue anglaise, au choix du candidat ;

50 Droit des gens;

60 Droit public national et étranger;

70 Éléments du Code civil, livre Ier (Des personnes); principes fondamentaux en matière de succession (livre 3o, titre 1er);

80 Style diplomatique, dépêches, rapports, etc.;

90 Système commercial des principaux États de l'Europe. Produits du sol de la Belgique. — Fabriques. — Importations. — Exportations.

Il serait oiseux de chercher à établir, qu'il est indispensable à un diplomate de connaître l'histoire de son pays, l'histoire générale, d'avoir des notions étendues sur la statistique et l'économie politique, et surtout de s'être pénétré des grands principes du droit des gens et du droit public interne et externe.

L'usage des langues étrangères est plus répandu aujourd'hui que jamais. Demander que l'homme qui se prépare à suivre la carrière diplomatique soit en état de comprendre et de parler une langue étrangère, ce n'est certes pas pousser l'exigence trop loin.

Les envoyés à l'étranger sont assez souvent appelés à remplir les fonctions d'officiers de l'état civil, pour ceux de leurs compatriotes qui se trouvent dans le lieu de leur résidence. Ils peuvent être aussi dans le cas d'appliquer notre législation sur les successions. Il est donc indispensable qu'ils connaissent, au moins le premier livre et le titre Ier du livre troisième du Code civil.

Enfin, s'il est une disposition du programme des connaissances imposées aux candidats qui n'ait pas besoin de justification, c'est celle qui concerne la partie commerciale et industrielle.

La Belgique, à qui l'étendue de son territoire et le chiffre de sa

population n'assignent qu'un rang politique secondaire, a sa place marquée parmi les puissances industrielles du premier ordre.

Nos relations avec l'étranger tendent, de plus en plus, à revêtir un caractère commercial.

Pour que l'homme qui est chargé de représenter la Belgique à l'étranger, remplisse complètement son mandat, il faut donc qu'il connaisse les ressources de l'industrie de son pays, ses produits, ses échanges et les détails généraux de l'existence commerciale des principaux États de l'Europe.

Pour être admis à l'examen, les récipiendiaires doivent fournir copie de l'arrêté qui les nomme attachés de légation, et établir par diplôme, certificat, ou par une épreuve préalable, qu'ils se sont livrés à l'étude des langues anciennes.

On demandra peut-être s'il n'eût pas été préférable de placer l'examen tout à fait à l'entrée de la carrière, et d'en faire dépendre le grade d'attaché de légation.

Il a paru qu'il ne fallait pas se montrer trop sévère pour le poste d'attaché, qui ne donne droit à aucune rémunération, qui est purement honorifique.

Parmi les attachés de légation, figurent des jeunes gens qui n'ont d'autre ambition que de placer leurs débuts dans le monde sous le patronage d'une légation, à l'éclat de laquelle, d'ailleurs, leur fortune leur permet presque toujours de contribuer. Le plus souvent, ils abandonnent la carrière diplomatique après quelques années de stage. Le personnel des légations reçoit de leur présence quelques services et un certain lustre sans charge pour le trésor.

D'un autre côté, il n'est pas sans utilité que les jeunes gens qui se présentent aux examens aient éprouvé eux-mêmes, par un noviciat plus ou moins long, la persistance de leur goût et leur aptitude pour la carrière qu'ils veulent embrasser.

II. Pour faciliter les études de récipiendaires, la commission d'examen a publié les explications suivantes sur le programme des connaissances exigées.

A. Histoire générale, et, en particulier histoire des principaux traités. Par histoire générale on n'entend pas un simple récit des évènements notables, mais une connaissance approfondie des faits de l'histoire, qui ont eu une influence marquée sur la marche de la civilisation.

Les grandes époques du monde antique, de l'invasion des barbares,

du monde chrétien sont successivement passées en revue. L'organisation européenne au moyen âge, la réforme, le règne de CharlesQuint, les troubles des Pays-Bas, la guerre de Trente ans, le règne de Louis XIV, la révolution française, exigent des études spéciales. Les candidats doivent aussi connaître les faits de l'époque actuelle depuis la chute du premier empire français.

Quant aux traités, l'examen roule principalement sur les traités. de Munster de 1648, ceux d'Utrecht et de la Barrière, de 1718 et 1715; sur les actes du congrès de Vienne, 1814 et 1815 et les transactions diplomatiques qui ont constitué la Belgique actuelle. Les récipiendaires ont à expliquer les dispositions capitales de ces traités, les causes qui les ont amenés, les résultats généraux qu'ils ont produits surtout dans leurs rapports avec notre pays.

En ce qui concerne le différend hollando-belge, les questions portent principalement sur la formation de la Conférence de Londres, en 1880, sur les 18 articles, les 24 articles du 15 novembre 1831, la convention du 21 mai 1833, le traité de Londres du 19 avril 1839 et celui de La Haye du 5 novembre 1842.

Ouvrages recommandés par la commission d'examen :

Histoire: Histoire politique de Heeren, tableau de l'histoire politique de l'Europe par Ancillon; Histoire de la civilisation par M. Guizot.

Traitės: Histoire abrégée des traités depuis la paix de Westphalie, ouvrage de Kock, revu par Schoele; Recueil de Martens; Histoire du congrès de Vienne et Histoire de la diplomatie française par M. de Flassan; Protocoles de la Conférence de Londres; Essai historique et politique sur la révolution belge, par M. Nothomb; Histoire parlementaire du traité de paix du 19 avril 1839. Recueil des traités et conventions concernant le royaume de Belgique, par M. D. de Garcia de la Vega.

B. Histoire de la Belgique : Outre la connaissance des faits notatables de l'histoire des Comtes de Flandre, des Ducs de Brabant, des règnes de la maison de Bourgogne, de la maison d'Autriche et de nos derniers souverains, de l'histoire du pays de Liége, les candidats doivent s'attacher à étudier l'organisation politique de nos provinces, les relations des souverains et des sujets, les libertés communales, et l'état des arts, du commerce et de l'industrie aux différentes époques.

Ouvrages à consulter Mémoire de Nenny; Histoire de la Belgique par M. C. David; Histoire de la Belgique par M. Moke; Histoire du Royaume des Pays-Bas par M. de Gerlache; Histoire du Pays de Liége par M. de Gerlache. Histoire de l'ancien pays de Liége par M. Polain; Histoire des Comtes de Flandre par M. Kerwyn de Lettenhove.

C. Statistique et économie politique : On n'exige la connaissance que de la statistique des principaux états du monde civilisé. Un diplomate ne peut se dispenser de connaître la population, les forces de terre et de mer, les colonies, les ressources industrielles et agricoles, les budjets des recettes et des dépenses, etc., de la Belgique et des pays où il peut être un jour envoyé. On ne demande donc pas la théorie de la statistique, mais des faits et des chiffres.

Inutile de donner des explications en ce qui concerne l'économie politique; un cours lui est spécialement consacré dans chacune de nos universités.

Ouvrages à consulter Statistique: Ouvrage de Balbi pour les notions générales; Statistique de la Belgique par M. Heuschling; almanach de Gotha. Économie politique. Les ouvrages de MM. Rossi, Michel Chevalier, Léon Faucher, de Villeneuve-Bargemont; la collection des principaux Économistes publiés à Paris par Guillaumin.

D. Langue étrangère : Les exercices consistent en traduction du français en anglais ou en allemand; de l'allemand ou de l'anglais en français; en conversations dans l'une ou l'autre de ces deux langues.

E. Droit des gens : Les récipiendaires doivent se garder de confondre le droit des gens avec le droit naturel. Le droit naturel fait partie de l'examen pour la candidature en droit; il n'y a pas dans nos universités de cours spécial pour le droit des gens.

On doit pouvoir expliquer les questions agitées dans ces derniers temps, telles que l'intervention ou la non intervention, la neutralité, la ratification, la force obligatoire des traités.

Ouvrages à consulter: Vattel, droit des gens; Précis du droit des gens et Guide diplomatique de Martens; Éléments du droit international par Wheaton.

F. Droit public, national et étranger : Les candidats doivent être capables d'expliquer la Constitution belge; de la comparer avec la loi fondamentale de 1815; d'exposer le système de nos lois sur les élections, les institutions provinciales et communales; l'organisation judiciaire, l'instruction publique. Par droit public étranger, on entend seulement le droit constitutionnel des principaux États de l'Europe et des États-Unis.

Ouvrages à consulter Code politique de la Belgique par M. Delebecque. Constitution belge expliquée par M. Neut. - Constitution belge annotée par M. Thonissen. - Traité de droit public par M. Thimus.

de M. Bivort.

Commentaires

Collection des Constitutions des différents États de l'Europe par MM. Dufau, Duvergier et Guadet.

G. Éléments de Code civil: Les récipiendaires doivent pouvoir citer et expliquer les dispositions du livre I et du titre I, du livre III dont les diplomates sont le plus fréquemment dans le cas de faire usage.

Ouvrages à consulter Duranton, Marcadé.

H. Style diplomatique, dépêches, rapports, etc. Nous croyons devoir appeler l'attention des intéressés sur un objet dont on ne semble pas avoir toujours assez apprécié l'importance; nous voulons parler de la rédaction et de l'élocution. Il serait superflu de chercher à démontrer combien il est essentiel qu'un diplomate puisse écrire le français avec pureté et s'exprimer avec facilité et élégance; la commission attache beaucoup de prix à une rédaction soignée et concise, et à une élocution pure et correcte.

La commission propose, comme exercice, des essais de rédaction qui comprennent des lettres, des offices, des rapports, des notes sur des sujets variés.

Ouvrages à consulter : le Guide diplomatique de Martens, tome II; le Cours de style diplomatique de Meisel; les candidats trouveront des modèles dans les Mémoires des négociateurs célèbres du XVIIe siècle, tels que le comte d'Avaux et le comte d'Estrades.

I. Système commercial des principaux États de l'Europe : Aujourd'hui surtout, il importe aux personnes qui se destinent à la carrière diplomatique, d'avoir des données précises sur le système douanier des nations qui sont en rapport avec la Belgique, telles que l'Angleterre, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, les principaux États du Nouveau Monde, et sur les produits du sol et les ressources industrielles de leur propre pays.

Ouvrages à consulter : Ouvrage de M. Briavoine (Bruxelles, 1859, 2 vol. in-8°); Rapport de M. Jobard, sur l'exposition française de 1839; Essai

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