" Députés; mais les Proteftans n'en » avoient point tenu de cette nature[n].« Je demande, Monfieur, comment tout cela s'accorde, comment il fe peut que les Religionaires euffent droit d'exiger le fecret fur les délibérations, tandis qu'il ne leur étoit pas permis de tenir des affemblées dont le Roi n'auroit pas fçu les réfolutions, ou auxquelles il n'auroit pas envoyé des députés ? Mais je laiffe à l'Apologifte fi mal combattu par [a] Ibid. p. 281. prête prête à tenir la même conduite ; & s'il eft ainfi, Monfieur, fe trouverat-il un partifan de la Tolérance affez aveugle pour ne pas avouer que ces principes de rebellion méritent au moins le banniffement ? Je fuis &c. LETTRE III. Un Prince Catholique peut-il permettre à des Hérétiques de fe marier dans fes Etats, lorfque ces Hérétiques ne regardent pas le Mariage Chrétien comme un Sacrement. Ta Out m'eft permis, difoit S. Paul dans une occafion, mais il n'eft pas expédient de tout faire [a].« Il eft certain, Monfieur, qu'une chofe permise en foi peut être fujette à de grands inconvéniens. Ce principe pofé, nous allons examiner fi un Prince Catholique peut légitimement fouffrir que des gens [a] I. Cor. c. 6. †. 12. qui ne regardent point le mariage com. Vous fçavez, Monfieur, que Louis Nous trouvons, Monfieur, dans le mariage Chrétien trois fortes de contrats: un contrat naturel un contrat civil, un contrat religieux & Eccléfialtique. Entre les Sauvages qui ne font foumis à aucune Loi fociale & politique, le mariage n'eft qu'un contrat purement naturel. C'est un contrat naturel & civil en même temps, par rapport à tous ceux qui font en fociété civile. Enfin c'est tout à la fois un contrat naturel, civil & Eccléfiaftique, parmi ceux qui étant fujets d'un Souverain, font auffi enfans de l'Eglife Catholique. L'Auteur du Mémoire Théologique & Politique concernant les mariages clandeftins des Proteftans de France, fe moque de ces trois contrats; mais s'en moquer n'est pas les détruire. Peut-il nier qu'il n'y ait parmi les Sauvages un contrat naturel, & entre les époux civilifés un contrat civil? Il traite de chimère le contrat Eccléfiaftique [6]; mais peu nous importe. Il nous demande quelles font les loix de la Religion par rapport à ce contrat. Pouvoit-il donc les ignorer ? L'Eglife, à cet égard, ne prefcrit-elle [6] Mémoire Théologique & Politique, &c. pag. 99. pas des claufes & des conditions qui ne fe trouvent ni dans le contrat naturel ni dans le contrat civil? " Suppofons cependant pour un mo»ment, ajoûte-t-il, qu'il y en ait trois, » pourquoi ne pourroit on pas féparer » les deux premiers du troifiéme? Est» ce que Dieu les auroit identifiés? Mais » alors il n'y en auroit plus trois, com» me les Scholaftiques le fuppofent. » Eft-ce que JESUS CHRIST a ordonné » de joindre le troisième aux deux pre» miers? mais n'a-t-il pas défendu auffi » de les joindre, quand ce feroient des » Infidèles? La chimère des trois con» trats n'a donc rien qui puiffe nous 39 épouvanter [c]." Il eft bien fingulier que cet Auteur, en argumentant contre ceux qui reconnoiffent trois contrats dans le mariage, leur demande cependant fi Dieu les auroit identifiés. Il ne l'eft pas moins de conclure que JESUS CHRIST n'a point ordonné de joindre le troifième contrat aux deux premiers, de ce qu'il n'a point ordonné de le joindre, quand les contractans feroient des Infi [c] Ibid. p. 100₫ |