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1844 citae olim de vulgaribus Scripturarum translationibus regulae in fidelium memoriam revocarentur.

Est autem cur Vobis summopere gratulemur, Venerabiles Fratres, quod excitati pietate prudentiaque vestra, et supradictis Decessorum nostrorum Litteris confirmati haud quaquam neglexistis commonere ubi opus fuit Catholicas oves, ut ab insidiis caverent, quae sibi a Biblicis Sociis struebantur. Ex hisce autem Episcoporum studiis cum Supremae hujus Petri Sedis sollicitudine conspirantibus benedicente Domino factum est, ut incauti quidam Catholici homines, qui Biblicis Societatibus imprudenter favebant, perspecta subinde fraude, ab eisdem recesserint, et reliquus fidelium populus immunis ferme a contagione permanserit, quae inde illi imminebat.

Ea interim spe tenebantur Sectarii Biblici, ut magnam se consequuturos laudem non ambigerent ex Infidelibus ad Christiani nominis professionem utcumque inducendis per lectionem sacrorum Codicum vulgari ipsorum lingua editorum, quos ingenti plane exemplarium copia missionariis, seu excursoribus a se destinatis, per illorum regiones distribui, ac vel nolentibus obtrudi curabant. Sed hominibus Christianum nomen praeter regulas a Christo ipso institutas propagare conantibus nihil pene ex sententia contigit, nisi quod potuere interdum nova creare impedimenta Catholicis Sacerdotibus, qui ad gentes ipsas ex Sanctae hujus Sedis missione pergentes nullis parcebant laboribus, ut praedicatione verbi Dei Sacramentorumque administratione novos Ecclesiae filios parerent, parati etiam pro illorum salute atque in testimonium Fidei sanguinem suum inter exquisita quaeque tormenta profundere.

Jam vero inter Sectarios illos sua ita expectatione frustratos. et perdolenti recogitantes animo ingentem pecuniae vim hactenus erogatam suis Bibliis edendis nulloque fructu divulgatis, inventi nuper aliqui sunt, qui machinationes snus novo quodam ordine disposuerunt ad Italorum potissimum, nostraeque ipsius Urbis civium animos prima veluti aggressione appetendos. Scilicet ex acceptis modo nuntiis documentisque compertum habemus, plures homines, diversarum sectarum Neo- Eboraci in America pro

Mais nous devons aussi, nos vénérables frères. vous féliciter vivement de ce qu'excités par votre piété et votre sagesse, soutenus par les lettres de nos prédécesseurs, vous n'avez pas négligé d'avertir au besoin le troupeau fidèle, pour le prémunir contre les pièges tendus par les Sociétés Bibliques.. Ce zèle des évêques, uni à la sollicitude du Saint-Siège a été béni du Seigneur : avertis du mal, plusieurs catholiques imprévoyans, qui favorisaient les Sociétés Bibliques, se sont retirés, et le peuple a été presque entièrement préservé de la contagion qui le menaçait.

Telle était cependant la confiance des sectaires biblistes, qu'ils se promettaient de leurs futures conquêtes une grande gloire, ne doutant nullement d'amener en tous lieux les infidèles à la profession du nom chrétien, par la lecture des livres sacrés publiés dans les langues vulgaires de ces peuples, et répandus à un nombre infini d'exemplaires par les missionnaires ou colporteurs qu'ils envoient dans ces régions pour les distribuer à qui veut les recevoir, et même pour les faire accepter bon gré mal gré à qui n'en veut pas. Mais à ces hommes qui cherchent à propager le nom chrétien, en se plaçant au-dessus des règles instituées par le Christ lui-même, rien ou prèsque rien n'a réussi selon leurs espérances, si ce n'est qu'ils ont pu quelquefois créer de nouveaux obstacles aux prêtres catholiques, qui, ayant reçu leur mission de ce Saint-Siége, vont à ces mêmes peuples, et n'épargnent aucun labeur afin d'engendrer de nouveaux fils à l'Eglise par la prédication de la parole de Dieu et par l'administration des sacremens, prêts à répandre, s'il le faut, leur sang dans les supplices pour le salut des âmes, et en témoignage de la foi.

Or, parmi ccs sectaires ainsi frustrés dans leur attente et recomptant dans leur esprit chagrin les sommes immenses dépensées à éditer leurs Bibles et à les répandre sans aucun résultat, il s'en est trouvé naguère qui ont ourdi leurs trames sur un nouveau plan, se proposant pour but d'atteindre, comme par une première attaque, les âmes des habitans de l'Italie et des citoyens de notre propre ville. Il nous est prouvé par des messages et des documens reçus il y a peu de temps, que

1844

1844 ximo anno, convenisse, pridieque Idus Junias inivisse novam Societatem Foederis Christani nomine nuncupatam, et aliis porro atque aliis ex omni gente sodalibus, seu constitutis in ejusdem auxilium Sodalitiis amplificandam, quorum commune cum ipsis consilium sit, ut religiosam libertatem, seu potius vesanum indifferentiae super religione studium Romanis Italisque ceteris infundant. Fatentur enimvero e plurimis retro saeculis tantum ubique ponderis habuisse Romanae Italaeque gentis instituta, ut nil magnum in Orbe processerit, quin factum fuerit ab alma hac Urbe principium; quod quidem non ex constituta heic, disponente Domino, suprema Petri Sede, sed ex quibusdas antiquae Romanorum dominationis reliquiis, in usurpata, ut dictitant, a Decessoribus Nostris potestate permanentibus, derivatum volunt. Quare cum statutum illis sit populos universos conscientiae seu potius erroris libertate donare, ex qua, veluti ex suo fonte, politica etiam libertas cum publicae ad ipsorum sensum prosperitatis incremento dimanet; nihil tamen sibi posse videntur, nisi primum apud Italos Romanosque cives aliquid profecerint, eorum deinceps au、 ritate atque studiis penes reliquas gentes magnopere usuri. Atque id facile se assecuturos confidunt, cum tot ubique terrarum Itali sint diversis in locis degentes, indeque in patriam haud levi numero remeantes; quorum non paucos vel novarum rerum studio sua jam sponte incensos, vel corruptos moribus, aut inopia afflictos nullo fere negotio ad nomen Societati dandum, vel saltem ad suam operam pretio illi vendendam alliciant. Eo igitur curas suas converterunt, ut horum manibus undique conquisitis vulgaria corruptaque Biblia huc advehantur et in manus fidelium clanculum ingerantur: itemque ut distribuantur una simul pessimi alii libri, libellique, ad mentem legentium ab Ecclesiae sanctaeque hujus Sedis obsequio abalienandam, Italorum eorumdem ope compositi, aut in patrium sermonem transleti ex aliis auctoribus; inter quos Historiam reformationis a Merle d'Aubigné conscriptam, et Memorabilia super reformatione apud Italos Joannis Cric praecipue designant. Ceterum de toto hoc librorum genere, quale futurum sit vel ex eo intelligi potest, quod Societatis Statuo praescriptum fertur circa peculiares Sodalium quorumdam coetus Librorum delectui destinatos, videlicet ut numquam in hos ne duo quidem unius ejusdem religiosae sectae Viri conveniant.

des hommes de sectes diverses se sont réunis l'an der- 1844 nier à New-York, en Amérique, et le jour d'avant les ides de juin, ont formé une nouvelle association dite de l'Alliance chrétienne, destinée à recevoir dans son sein des membres de tout pays et de toute nation, et à se fortifier par l'adjonction ou l'affiliation d'autres sociétés établies pour lui venir en aide, dans le but commun d'inoculer aux Romains et aux autres peuples de l'Italie, sous le nom de liberté religieuse, l'amour insensé de l'indifférence en matière de religion; car ils avouent que depuis un grand nombre de siècles les institutions de la nation romaine et italienne sont d'un si grand poids, que rien de grand ne s'est produit dans le monde qui n'ait eu son principe de cette ville-mère ; ce qu'ils n'attribuent pas à l'établissement en ces lieux, par la disposition du Seigneur, du siége suprême de Pierre, mais à certains restes de l'antique domination des Romains, persistans dans la puissance que nos prédécesseurs ont usurpée disent-ils. C'est pourquoi, comme ils ont résolu de gratifier tous les peuples, sous le nom de liberté de conscience, de la liberté de l'erreur, d'où coule, à leur avis, comme de sa source, pour l'accroissement de la prospérité publique, la liberté politique, ils croient ne rien pouvoir si, d'abord, ils n'avancent leur œuvre auprès des citoyens italiens et romains, dont l'autorite et l'action sur les autres peuples leur seraient ensuite un secours tout puissant. Et ils comptent atteindre aisément ce premier résultat, tant d'Italiens séjournant dans les diverses parties de la terre, d'où un grand nombre reviennent à la patrie, parmi lesquels beaucoup, ou spontanément enflammés du goût des choses nouvelles, ou corrompus dans leur moeurs, ou en proie à la misère, sont déterminés sans beaucoup de peine à donner leur nom à l'Association nouvelle ou du moins à lui vendre leur concours à prix d'argent. Ils emploient donc tous les moyens pour que leurs Bibles vulgaires et corrompues soient portées jusque dans Rome, et mises clandestinement entre les mains des fidèles par les mains de ces hommes de toutes parts ramassés, qui distribuent avec elles, afin d'aliéner l'esprit des lecteurs de l'obéissance à l'Eglise et à ce Saint-Siége, les livres et les libelles les plus détestables, ou composés par ces Italiens, ou traduits d'autres auteurs, entre lesquels ils recommandent particulièrement l'Histoire de la Réforme, de Merle d'Aubigné, et les Mémoires sur la Réforme en Ita

1844

Haec ut primum relata ad Nos sunt, non potuimus equidem non contristari graviter in consideratione periculi, quod nedum per remota ab Urbe loca, sed prope ipsum Catholicae unitatis centrum, incolumitati Religionis sanctissimae a Sectariis parari cognovimus. Quamvis enim timendum minime sit ne deficiat umquam Petri Sedes, in qua inexpugnabile Ecclesiae suae fundamentum a Christo Domino positum est, non ideo tamen cessare Nos licet ab illius auctoritate tuenda; et ipso insuper Supremi Apostolatus officio admonemur severissimae rationis, quam reposcet a Nohis divinus Pastorum Princeps ob succrescentia in Dominico Agro zizania, si quae ab inimico homine Nobis dormientibus superseminata fuerint, atque ob creditarum ovium sanguinem qua nostra hinc culpa perierint.

Itaque nonnullis Š. R. E. Cardinalibus in consilium adhibitis, ac tota rei causa graviter matureque perpensa, ex eorum quoque sententia delibrravimus hanc ad Vos omnes dare epistolam, Venerabiles Fratres, qua et cunctas supradictas Societates Biblicas dudum a nostris Decessoribus reprobatas Apostolica rursus auctoritate condemnamus; et nostri pariter Supremi Apostolatus judicio reprobamus nominatim et condemnamus memoratam novam societatem Christiani Foederis superiore anno NeoEboraci constitutam, et alia ejusdem generis sodalitia si quae jam ei accesserint aut in posterum accedent. Hinc notum omnibus sit, gravissimi coram Deo et Ecclesia criminis reos fore illos omnes, qui alicui earumdem Societatum dare nomen, aut operam suam commodare seu quomodocumque favere praesumpserint. Confirmamus

insuper et innovamus Auctoritate Apostolica super memoratas qraescriptiones jamdiu edictas super editione, divulgatione, lectione et retentione librorum sacrae Scripturae in vulgares linguas translatorum: de aliis vero cujusque Scriptoris operibus in communem notitiam revo

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