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lie, de Jean Cric. Du reste, on peut se faire une idée 1844 de ce que peuvent être tous ces écrits, d'après ce statut de l'association, relatif aux réunions particulières de certains associés pour le choix des livres, qui défend d'admettre jamais dans ces assemblées deux membres appartenant à la même secte religieuse.

Aussitôt que ces choses nous ont été rapportées, nous n'avons pu que nous affliger profondément en considérant le péril préparé par les sectaires à la pleine sûreté de la très sainte religion, non seulement dans les lieux éloignés de Rome, mais jusqu'au centre même de l'unité catholique. Car bien qu'on ne puisse avoir aucune crainte de voir jamais défaillir le siége de Pierre sur lequel a été posé par le Christ Notre Seigneur, l'inexpugnable fondement de son Eglise, il ne nous est pas permis cependant de négliger la défense de son autorité, et l'office même du suprême apostolat nous rappelle ans cesse le compte rigoureux que demandera de nous le divin prince des pasteurs pour l'ivraie croissant avec plus d'abondance dans se champ du Seigneur, si l'homme ennemi a pu en répandre la semence pendant notre sommeil, et pour le sang de brebis confiées à notre garde, si c'est par notre faute qu'elles ont péri.

A ces causes, plusieurs cardinaux de la sainte Eglise romaine ayant été réunis en conseil, et toute l'afaire ayant été gravement et mûrement pesée, de leur avis, nous avons résolu d'adresser à vous tous, vénérables frères, cette lettre par laquelle et nous condamnons de nouveau, en vertu de l'autorité apostolique, toutes les susdites sociétés bibliques déjà réprouvées par nos prédécesseurs, et de même, par le jugement de notre suprême apostolat, nous réprouvons nominativement et nous condamnons l'association nouvelle ci-dessus désignée de l'Alliance chrétienne, constituée l'an dernier à NewYork, ainsi que toutes les sociétés du même genre qui déjà se seraient unies ou qui s'uniraient dans la suite à cette association. Qu'il soit donc connu de tous que ceux-là seront devant Dieu et devant l'Eglise coupables d'un crime très grave qui oseraient donner leur nom ou prêter leur aide à quelqu'une des dites sociétés, ou qui les favoriseraient d'une manière quelconque. Nous confirmons en outre et nous renouvelons par notre autorité apostolique les prescriptions rappelées plus haut et déjà depuis longtems promulguées sur la publication, la Recueil gén. Tome. VI

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1844 catum volumus, standum esse generalibus Regulis et Decessorum nostrorum Decretis, quae Indici prohibitorum Librorum praeposita habentur; atque adeo non ab iis tantum Libris cavendum esse qui nominatim in eumdem Indicem relati sunt, sed ab aliis etiam, de quibus in commemoratis generalibus praescriptionibus agitur.

Vobis autem, Venerabiles Fratres, utpote in nostrae sollicitudinis partem vocatis commendamus in Domino vehementer, ut Apostolicum judicium, et mandata haec nostra concreditis pastorali procurationi vestrae populis annuntietis et explicetis pro loco et tempore, fidelesque oves a praedicta societate Foederis Christiani, ceterisque eidem auxiliantibus, nec non ab aliis Biblicis Societatibus, atque ab omni cum illis communicatione avertere connitamini. Juxta haec vestrum quoque erit tum Biblia in vulgarem linguam conversa, quae contra supradictas Romanorum Pontificum sanctiones edita fuerint, tum alios quoscumque proscriptos damnososve libros e fidelium manibus evellere, atque adeo providere ut fideles ipsi monitis et auctoritate vestra edoceantur quod pabuli genus sibi salutare, quod noxium ac mortiferum ducere debeant. Interim instate quotidie magis, Venerabiles Fratres, praedicationi verbi Dei tum per Vos ipsos, tum per singulos in cujusque Dioecesi animarum Curatores, aliosque Viros Ecclesiasticos ei muneri idoneos; atque advigilate impensius super illos praesertim, qui destinati sunt lectionibus Sacrae Scripturae publice habendis ut officio suo ad audientium captum diligenter fungantur, et sub nullo umquam obtentu divinas ipsas Litteras contra Patrum traditionem aut praeter Ecclesiae Catholicae sensum interpretari et explicare audeant. Denique sicut boni Pastoris proprium est non modo tueri atque enutrire adhaerentes sibi oves, sed eas etiam, quae in longinqua recesserint, quaerere ac revocare ad ovile; ita et Vestri Nostrique muneris erit omnes pastoralis studii nervos eo item intendere, ut quicumque ab hujusmodi Sectariis, noxiorumque Librorum propagatoribus seduci se passi sint, gravitatem peccati sui per Dei gratiam agnoscant, et salutaris poenitentiae remediis expiare satagant: nec vero abjiciendi sunt ab eodem sacerdotalis sollicitudinis studio seductores illorum, praecipuique ipsi impietatis magistri; quorum etsi major iniquitas sit, non tamen abstinere debemus ab eorum salute, quibus poterimus viis et modis, impensius procuranda.

propagation, la lecture et la conservation des livres de 1844 l'Ecriture sacrée traduits en langues vulgaires: quant aux autres ouvrages, quels qu'en soient les auteurs, nous voulons rappeler, pour l'instruction de tous, qu'on doit se tenir aux règles générales et aux décrets de nos prédécesseurs placés en tête de l'index des livres prohibés; et que non seulement on doit se garder des livres nominativement indiqués dans ce même index, mais encore de tous ceux dont il est question d'une manière générale dans les dites prescriptions.

Pour vous, vénérables frères, appelés à partager notre sollicitude, nous vous recommandons vivement, dans le Seigneur, d'annoncer et d'expliquer, selon les lieux et les tems (pro loco et tampore), aux peuples confiés à votre charge pastorale, ce jugement apostolique et nos présens commandemens, et de faire tous vos efforts pour éloigner les brebis fidèles de la susdite association de l'Alliance chrétienne, et de toutes celles qui lui viennent en aide, ainsi que des autres Sociétés Bibliques, et de tout rapport avec les unes ou avec les autres. D'après cela, ce sera à vous d'ôter des mains des fidèles soit les Bibles traduites en langue vulgaire, publiées contrairement aux sanctions ci-dessus rappelées des pontifes romains, et, de plus, de veiller à ce que, par vos avertissemens et par votre autorité, les fidèles apprennent quels pâturages ils doivent regarder comme salutaires, lesquels comme nuisibles et mortels: Monitis et auctoritate vestrá edocentur quod pabuli genus sibi salutare, quod noxium ac mortiferum ducere debeant. Cependant, appliquez-vous chaque jour davantage, vénérables frères, à la prédication de la parole de Dieu, soit par vous-mêmes, soit par les curés ayant charge d'âmes dans chaque diocèse, et par les autres ecclésiastiques propres à cette fonction; veillez avec une vigilance toute particulière sur ceux-là surtout qui sont chargés d'expliquer publiquement l'Ecriture sacrée, afin qu'ils s'acquittent soigneusement de leur office, selon la portée de leurs auditeurs, et aussi afin qu'aucun d'eux n'ait l'audace d'expliquer et d'interpréter les divines Lettres d'une manière contraire, sous quelque rapport que ce soit, à la tradition des Pères ou en dehors du sens de l'Eglise catholique. Enfin, de même que le propre d'un bon pasteur est non seulement de protéger et de nourrir les brebis qui restent près de lui, mais encore de courir á

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Ceterum, Venerabiles Fratres, contra insidias et molimina Sociorum Foederis Christiani peculiarem et acriorem inprimis vigilantiam exposcimus ab iis ex vestro Ordine, qui Ecclesias regunt in Italia sitas, aut aliis in locis ubi Itali saepius versantur, maxime autem in Italiae confiniis, aut ubicumque emporia portusque extant, unde frequentior in Italiam commeatus est. Cum enim Sectariis ipsis propositum sit inibi ad effectum adducere consilia sua, hinc et Episcopos potissimum eorumdem Locorum alacri constantique studio Nobiscum allaborare oportet illorum machinationibus, adjuvante Domino, dissipandis.

Has autem nostras vestrasque curas adjutum iri non dubitamus praesidio Civilium Potestatum, inprimis Potentissimorum Italiae Principum tum pro singulari suo studio Religionis Catholicae conservandae, tum quod ipsorum prudentiam minime fugit publicae etiam rei interesse plurimum, ut supradicta Sectariorum molimina in irritum cadant. Constat enim, diuturnoque superiorum, temporum experimento comprobatum est, Populis a fidelitate atque obedientia erga suos Principes retrahendis non aliam esse planiorem viam, quam indifferentiam in Religionis negotio a Sectariis sub religiossae Libertatis nomine propagatam. Atque id ne dissimulant quidem novi illi Sodales Foederis Christiani: qui licet se se alienos profiteantur a civilibus seditionibus concitandis, ex vindicato tamen unicuique de plebe Bibliorum interpretandorum arbitrio, diffusaque ita in Italorum gentem omnimoda quam vocant libertate conscientiae politicam pariter Italiae libertatem sua veluti sponte consequuturam fatentur.

la recherche de celles qui se sont écartées au loin et de 1844 les ramener au bercail, de même votre devoir et le notre sera d'employer toutes les forces de l'amour pastoral pour faire reconnaître, par la grâce de Dieu, la gravité de leur péché à tous ceux qu'auraient pu séduire les sectaires ci-dessus désignés et les propagateurs de mauvais livres, afin qu'ils expient leur faute par le remède d'une salutaire pénitence. Votre sollicitude pastorale ne doit pas même négliger les séducteurs de ces malheureux ni les maîtres eux mêmes de l'impiété; quoique leur iniquité soit plus grande, nous ne devons pas nous abstenir de procurer avec ardeur leur salut par toutes les voies et moyens en notre pouvoir.

Du reste, vénérables frères, nous demandons une vigilance plus particulièrement active contre les embûches et les tentatives des associés de l'Alliance chrétienne, à ceux de votre Ordre qui regissent des Eglises situées en Italie ou dans les lieux que les Italiens fréquentent plus souvent et en plus grand nombre, mais surtout dans les pays limitrophes et partout où se trouvent des marches et des ports d'où le passage en Italie est plus fréquent. Les sectaires s'efforçant d'exécuter leurs desseins dans ces lieux là même, c'est surtout aux évêques de ces lieux de travailler ardemment avec nous à déjouer, par le secours du Seigneur, leurs machina

tions.

Vos efforts et les nôtres auront, nous n'en doutons pas, l'appui des puissances civiles, et particulièrement des très hauts et très puissans princes de l'Italie, soit à cause de leur zèle pour la conservation de la religion catholique, soit parce que leur sagesse ne pourra s'empêcher de reconnaître qu'il importe beaucoup à la chose publique de faire échouer les projets des sectaires. Il est constant, en effet, et l'expérience des temps passés ne le prouve que trop, que l'indifférence en matière de religion, propagée par les sectaires sous le nom de liberté religieuse, est la voie la plus sûre pour retirer les peuples de la fidélité et de l'obéissance qu'ils doivent aux princes. Et les nouveaux associés de l'Alliance chrétienne ne s'en cachent pas; car bien qu'ils protestent n'avoir aucun dessein d'exciter des séditions civiles, ils se vantent pourtant de donner à l'Italie ce qu'ils appellent la liberté politique, fruit inévitable, suivant eux, de cette prétendue liberté de conscience qui consiste à

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